C H R O N I Q U E

La discographie de Ocean Chief s'épaissit encore un peu cette année avec la sortie de Universums Hard, leur cinquième album. Le groupe a également sorti une poignée de splits avec d'autres doomeux des régions nordiques comme Kongh ou The Funeral Orchestra.

Le morceau éponyme qui ouvre l'album est une piste de dix minutes qui déroule un doom de très bonne facture. Le son est bien chargé, des guitares lourdes, une basse puissante et puis, assez discrets mais quand même audibles, des sons électroniques. Une sorte de brouillage lointain dans le son, une nappe fumeuse parfois, l'utilisation de ces sonorités électroniques se fait avec parcimonie et précision, Ocean Chief met juste ce qu'il faut pour qu'une ambiance aux relents de psychédélisme viennent vous masser le cerveau et vous dire de vous détendre dans votre canapé. Pas de problèmes les gars, Ocean Chief s'occupe de vos neurones.
Si les deux premiers morceaux de l'album présentent des structures en tiroirs et s'étalent sur des formats relativement long dans un style doom assez classique, Farden crée la première rupture vraiment psyché avec son intro batterie/basse/synthé assez désertique qui, assez étrangement, me fait penser à l'univers des films de Jodorowsky. Il est à noter que l'une des particularités du groupe est le chant, assuré par le batteur Tobias Larsson. De ce point de vue, associer les rythmiques, certes plutôt lentes, mais assez destructurées avec le chant révèle un niveau technique solide. Farden s'avère donc être un morceau instrumental bien ficelé, articulé autour d'un thème qui vous porte lentement dans son évolution sonore et plus léger que le reste de l'album. Urtiden en revanche vous remet la tête en place avec un riff écrasant sur lequel un chant plus agressif se développe. Morker tire également son épingle du jeu avec de nouveau un format plus étendu et donc plus de place pour construire des atmosphères. Et c'est bien là le talent du groupe, produire des ambiances variées tout en gardant une approche cohérente. Ocean Chief est plus intéressant dans ses morceaux longs (Universum Hard, Oandligher, Morker). Les pièces plus réduites proposent des choses intéressantes mais la fin est déjà là lorsque l'on commence à bien entrer dans le mouvement.

Universums Hard est au final assez difficile à cerner. Des morceaux fleuves à la construction travaillée dont on avait l'habitude côtoient des pistes plus courtes composées autour d'un riff. Dans les deux cas, le résultat est bon, mais ce mélange entre ces deux approches a tendance à rendre l'écoute un peu perturbante par moment. Universums Hard s'impose quand même dans les bonnes sorties doom de cette première moitié de l'année.

Tracklist de Universums Hard :

01. Universums Hard
02. Oandligher
03. Farden
04. Urtiden
05. Frihet
06. Morker
07. Vandringen

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