J'attendais cet album avec impatience du fait de l'enthousiasme qu'avait déclenché chez
moi l'écoute de leur premier (voir
ici).
Avec Forsaken, comment dire... Il n'y a plus l'effet découverte donc
forcément, Noveria est attendu au tournant !
Ce dernier, je ne le cacherai pas plus longtemps, est négocié sans sortie de route
mais... avec quelques traces résiduelles de gomme sur l'asphalte !
Comme mon passé d'élève studieux ne m'a jamais quitté (!) puisque je
traine toujours sur les bancs de l'école malgré mon âge avancé (!) (au
risque de laisser quelques traces résiduelles de toile sur la planche...), je procèderai
en trois temps pour argumenter : ce second opus m'apporte : 1) des confirmations, 2) des
déceptions et 3) m'amène à conclure par une
affirmation.
Alléchant ? pas trop ? Tant pis, c'est parti :
1) Ce qui m'avait conquis dans Risen demeure : ouf !
D'abord, une production au dessus de tout soupçon, ensuite un artwork vraiment magnifique mais
surtout, une virtuosité impressionnante des musiciens. Francesco Mattei, le
guitariste, décoche de furieux soli, le plus souvent rapides mais néanmoins empreints
d'une vraie sensibilité. Julien Spreutels, le claviériste,
épaule habilement son compère de nappes appliquées et ciselées au cordeau
qui créent des ambiances prenantes : il faut dire à ce sujet que Forsaken
s'appuie sur un concept issu des cinq stades de la mort décrits par
Kübler-Ross et ça se sent... Le chanteur, Frank
Corigliano excelle dans tous les compartiments, quelque soient les tempi et il est souvent
accompagné par des choeurs, judicieusement arrangés et délicatement
mélodiques, parfois virils (Denial), parfois féminins (Kate
Nord participe avec brio à When Everything Falls par exemple...). Si
j'ajoute que la section rythmique assure (Omar Campitelli martelle toujours tel un
forcené et Andrea Arcangeli est aussi bon qu'avec DGM !),
vous comprendrez que ce n'est pas la qualité de l'interprétation qui me laisse sur ma
faim...
2) Alors que Risen regorgeait de trouvailles, l'effet surprise ne fonctionnant plus
sur un deuxième album, les compos de Forsaken manquent d'originalité. On ne
s'ennuie jamais car le rythme échevelé alterne avec des ambiances alambiquées
parfois surprenantes (l'intro electro de Regrets...) mais on ne tombe plus sur le c... comme
ce fut le cas la dernière fois. La faute au thème choisi ? Traiter de cinq ressentiments
de l'agonie n'est pas des plus jouissifs et de (trop) nombreux morceaux pèsent... lourd ! Quand
même, il y a le classique mais agréable mid-tempo When Everything falls, le
remuant Hatred et son solo exceptionnel, Regrets et la formidable
homogénéité qui en ressort : chant impérial, guitare somptueuse
relayée par un synthé bluffant et basse/batterie en acier trempé et pour clore le
set : le long mais très maitrisé Archangel.
3) D'où cette conclusion en demi-teinte : Noveria affirme ici un style plus
tourmenté que pour leur ballon d'essai (cf. le trouble issu de l'enchainement (W)hole -
Regrets - Utopia - Acceptance en dit long sur cet aspect de leur nouvelle orientation), c'est
surprenant et cela suscite une désorientation pour qui avait adoré Risen mais
n'est-ce-pas aussi la preuve que le combo mûrit ?
En tout cas, Forsaken ne laisse pas indifférent et mérite absolument que vous
y jetiez une oreille (voire deux !) histoire de marquer votre tympan de... quelques traces
résiduelles de riffs bien sentis !
Tracklist de Forsaken :
01. Lost 02. Shock 03. Denial 04. When Everything
Falls 05. Hatred 06. If Only 07. Isolate 08.
(W)hole 09. Regrets 10. Utopia 11.
Acceptance 12. Archangel
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