Les Italiens de Nosound ont sorti à la fin de l'été un cinquième album studio qui confirme leur présence dans le troupeau de tête des groupes post rock progressif. Même si Scintilla n’a pas tous les éléments pour en faire un album de référence, il a, par son ambiance générale et ses sonorités, quelque chose d’un peu spécial qui le rend aussi unique que sensiblement moins rock. Il est léger comme de la mousse de lait sur un cappuccino, avec comme un petit goût d’amertume en bouche apporté par un amaretto.
Nosound a été publiquement reconnu avec son second album studio Lightdark, considéré comme l'une des meilleures productions progressives italiennes de ces dix dernières années. Hybride entre Porcupine Tree, Gazpacho et Pink Floyd, le groupe affiche cependant son charactère unique garce à l’utilisation d’instruments spécifiques et d’ambiances plus latines que les groupes sus-mentionnés.
Des quatre titres releasés depuis la sortie de l’album en septembre 2016, Emily est peut-être celui qui résume le mieux l’album. On y trouve du groove, de la mélancolie axentuée par l’omniprésence du violoncelle, un peu de trompette en fond et la voix tellement triste de Giancarlo Erra pour transmettre un important corps de texte poétique. Pour l’ambiance latine, on aurait pû prendre bien évidemment Sogno e Incendio, mais cela aurait été un raccourci trop évident tant ce titre magnifique propose une ambiance à la Paolo Conte. Short story n'est qu’un titre d’ouverture aux tonalités trop nordiques pour le groupe, alors que le très beau et triste In Celebration of Life ne souligne que trop peu l’importance des textes pour être vraiment représentatif de Scintilla.
Last lunch et The Perfect Wife ont du groove et une tonalité très Pink Floyd, même si les instruments proposés diffèrent, la tessiture des voix, avec ses textes mi-chanté-mi-parlé est très proche du travail de leurs glorieux ainés. Si Love is Forever n’apporte rien de spécial, les deux derniers titres sont eux très intéressants. Ils soulignent un lien fort avec la mer ainsi que le côté latin du groupe. Lent et mélancolique, Evil Smile possède une tonalité et une mélancolie de chanson de marin, un peu comme celle proposée par Sting dans ses albums les plus intimistes. Pour terminer en beauté, avec des tonalités désuètes de bal et une patine ancienne que j’aime bien, Scintilla donne une touche finale plus légère à cet album (peut-être trop) lisse et mélancolique. Un beau disque pour les soirées au calme et près du feu.
Tracklist de Scintilla:
01. Short Story 02. Last Lunch 03. Little Man 04. In Celebration Of Life 05. Sogno e Incendio 06. Emily 07. The Perfect Wife 08. Love Is Forever 09. Evil Smile 10. Scintilla