Artiste/Groupe:

Nocturnal Depression

CD:

Spleen Black Metal

Date de sortie:

Juin 2015

Label:

Avantgarde Music

Style:

Black Metal dépressif

Chroniqueur:

Mythos

Note:

17/20

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Avec le temps, Nocturnal Depression est un peu devenu l’archétype du groupe de Black Metal dépressif à la française. Il faut dire qu’en près de onze ans de carrière (depuis 2004), le groupe a eu le temps de pondre sept albums et d’innombrables splits et démos dans tous les sens. Sa notoriété n’est donc plus à remettre en cause et son talent non plus. Sans compter que le groupe a su évoluer au fil du temps : d’un Nostalgia – Fragments Of A Broken Past en passant par The Cult Of Negation et le très réussi Soundtrack Of A Suicide – Opus II, Nocturnal Depression a su imposer sa patte sur la scène française et gravir les échelons des groupes phares du BM dépressif.

Pourtant, Near To The Stars avait laissé, l’année dernière, un bien mauvais souvenir aux fans du genre… Nocturnal Depression allait-il s’arrêter en si « mauvais » chemin ? C’était sans compter sur l’opiniâtreté de sieur Lord Lokhraed, qui décide de sortir, à peine un an plus tard, le nouveau bébé intitulé Spleen Black Metal.

« El sueño de la razon produce monstruos »

D’emblée, on comprend l’ambition du groupe : renouer avec ses racines d’antan, les Nostalgia et autres Four Seasons To A Depression, dans une forme de Black Metal inspiré du Romantisme Noir à la Baudelaire (vous aurez deviné la référence), Edgar Allan Poe ou encore Goya.

 



Ensuite vient le changement de langue. ND passe en effet de son anglais habituel au français. Si ce choix est très à la mode dans le Black Metal hexagonal actuel, il faut aussi dire que c’est très réussi sur ce Spleen Black Metal. Le style est plus poétique et sied beaucoup plus à un Black Metal romantique et dépressif comme pratiqué par Nocturnal Depression dans ce nouvel album. La production est parallèlement beaucoup plus précise, moins aléatoire et plus efficace.

Ce besoin de retour aux sources et de reconstruction positive est un très bon point pour Nocturnal Depression. On sent le groupe plus à l’aise, moins hésitant et forcément plus percutant. Chaque piste est une ode au spleen baudelairien, dans ce sentiment d’isolement, d’anxiété et de démons intérieurs. Méditation Grisâtre (qui fait un peu penser idéologiquement à King Of The Grey Islands de Candlemass) est à ce propos le climax inévitable de cet opus, avec ses guitares décadentes, ce violoncelle d’une tristesse infinie, et ces paroles gueulées au vent. Enfin, Spleen Black Metal conclut, avec beauté et simplicité, un opus qui nous aura balayé d’un bout à l’autre de nos angoisses les plus profondes. Mais le résultat est loin d’être « suicidaire », mais bien dépressif, au sens où un horizon positif semble attendre l’auditeur…

Nocturnal Depression signe un très bel opus. Véritable renouveau dans la discographie du groupe, il saura renouer avec ses fans de la première heure, dans une forme de Black Metal à ranger aux côtés des autres œuvres issues du Romantisme Noir et, évidemment, du spleen baudelairien. A bon entendeur.


Tracklist de Spleen Black Metal :

01. Elégie
02. L’isolement
03. Acédie
04. Méditation Grisâtre
05. Un Immense Désespoir
06. Remords Posthume
07. Spleen Black Metal