Artiste/Groupe:

Nine Inch Nails

EP:

Broken

Date de sortie:

1992

Label:

Style:

Indus Metal

Chroniqueur:

Orion

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Après un premier album bien accueilli par la critique (Pretty Hate Machine - 1989), Nine Inch Nails prend le temps de prendre tout le monde à contre-pied en proposant avec cet EP une musique nettement plus agressive, plus orientée guitares, bien plus metal que sur le premier jet.

L’histoire de cet EP commence par une bataille juridique entre Trent Reznor, le leader de NIN, et son label, TVT Records, qui voulait contrôler l’écriture de l’album suivant, pour en faire un Pretty Hate Machine part 2. Reznor tenta de faire casser le contrat qui le liait au label mais il échoua. 
Reznor enregistra alors en secret les titres du EP ici présent qu’il proposa ensuite au label. Celui-ci, devant le fait accompli et très réticent au départ, accepta tout de même de le sortir, car il y avait vu le potentiel de deux futurs singles, Happiness In Slavery et Wish (qui ne sortiront finalement pas en single mais qui feront l’objet chacun d’une vidéo). Le label et son patron auront tout de même droit à quelques "remerciements" déguisés, dans les vidéos du groupe, sur l’intro de Physical et dans les notes du livret… on se venge comme on peut.

La violence des titres qui composent cet EP vient sans aucun doute de ce sentiment de s’être fait enfler par son label. Trent est fâché, il a la haine, et ça s’entend ! Ici, les influences de NIN sont clairement metal indus, avec en point de mire des groupes comme Ministry ou Godflesh. Ce qui change radicalement de l’ambiance du premier album. Clairement, dès l'intro passée (Pinion), ça envoie du lourd avec Wish. Ce qui saute aux oreilles, c'est bien la place des guitares qui est devenue prédominante. Le chant de Trent est devenu nettement plus agressif lui aussi. La violence qui se dégage de ce premier morceau ferait presque passer Pretty Hate Machine pour un album d'électro pop.
On sort lessivé de ce premier titre et ce n’est pourtant que le début. Last qui suit, avec son rythme oppressant, continue le travail de sape. On respire un peu avec l’instrumetal calme Help Me I Am In Hell pour repartir de plus belle avec l’excellent Happiness In Slavery, qui nous propose un subtil équilibre entre violence des couplets et mélodie des refrains, entre guitares saturées et bidouillages indus. Et on termine sur l’énorme Gave Up qui, comme Wish en début de EP, nous montre le côté le plus énervé du groupe. Je vous laisse découvrir la vidéo de ce titre, tournée en studio en condition live s’il-vous-plaît, où vous pourrez sans doute reconnaître une future star du metal américain à la guitare (et comme, accessoirement, il y a aussi Richard Patrick du futur Filter à l’autre guitare, on a ici deux figures en devenir du Metal Indus américain, rien que ça…).

A l’origine, le EP a été vendu avec deux CD à l’intérieur, le premier regroupant les six titres du EP et le second, deux reprises : Physical (de Adam And The Ants) et Suck (de Pigface). Le coût trop élevé de l’objet (faire graver deux CD pour le prix d’un EP revenait trop cher) a rapidement décidé le label à tout mettre sur un seul CD. C’est ainsi que l’on retrouve les six premiers titres aux six premières plages puis du silence de la plage 7 à 97 (environ six minutes) pour finir par les deux reprises aux plages 98 et 99. Deux reprises du coup pas annoncées sur la jaquette du EP, et qui apparaissent donc en ghost tracks. Deux reprises à la sauce NIN qu’il aurait été dommage de ne pas proposer.

Broken est l’enregistrement le plus déjanté et le plus violent à ce jour de Nine Inch Nails. Il nous montre un groupe qui n'hésite pas à faire évoluer sa musique et qui avance comme il l'entend, hors des sentiers battus. Il augure déjà du chef d’œuvre absolu qui suivra deux ans plus tard. Un EP culte, à posséder évidemment…


Tracklist de Broken :

01. Pinion
02. Wish
03. Last
04. Help Me I Am In Hell
05. Happiness In Slavery
06. Gave Up
bonus tracks :
98. Physical (Adam And The Ants cover)
99. Suck (Pigface cover)

 

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