NILE

Artiste/Groupe

Nile

Album

Ithyphallic

Date de sortie

23/07/2007

Style

Death-Metal Brutal

Chroniqueur

Damien

Note

18/20

Site Officiel

http://www.nile-catacombs.net/

C H R O N I Q U E

Nile pour les incultes. Un groupe américain de brutes ayant depuis Black Seeds Of Vengance (mon chouchou dans la discographie de Karl Sanders & Co.) grillé toute limitation de vitesse et de violence musicale et inventé une nouvelle option de Death : l'option Egypte antique. Nile est un maître du Death et ce nouveau Ithyphallic ne risque pas de leur faire perdre leur statut de groupe culte. Le groupe était revenu à une brutalité plus directe sur le dernier "Annihilation Of The Wicked" après la grandiloquence de "In Their Darkened Shrines" et le savoureux "Black Seeds"...

Première évolution : le nom de l'album n'a jamais été aussi court ! Seconde évolution : le groupe à délaissé la mythique Relapse (maison mère de Mastodon, Dillinger Escape Plan, Pig Destroyer et autres Cephalic Carnage) pour le plus important Nuclear Blast (Meshuggah, Arch Enemy). Troisième évolution : les incantations divines de Karl Sanders et Dallas Toler-Wade se font plus variées, tranchant enfin la linéarité certaine mais pas forcément dérangeante des précédents opus. Et pour le reste...c'est tout ! Nile joue du Nile, Nile fait ce qu'il sait faire et Nile fait ce qu'il veut : les riffs sont toujours plus cinglants et le blasts de George Kollias sont toujours affolants pour les radars de nos amis de la maréchaussée.

"As He Create So He Destroy" ouvre les hostilités, les guitares se permettent une petite fantaisie, le riff est absolument démoniaque, le chant des trois diablotins est toujours aussi effrayant. Le rythme ralentit, on plonge dans une torpeur sans commune mesure et "Eat Of The Dead" démarre. Ça sent bon le "Sacrophagus" de In Their Darkened Shrines mais non, c'est bien un morceau nouveau et tout beau. Ambiance malsaine et sale en fin de morceau, harmonies de guitares dérangeantes, et là hop ! A genoux tout le monde ! Des trompettes mortuaires absolument majestueuses pour annoncer la venue du pharaon appuyées par un riff et un son de guitare laminant.

Le seul morceau de 10 minutes de ce nouveau cru, "Even The Gods Must Die" contraste phénoménal d'ambiances pharaoniques et de violence musicale, coupé en plein milieu par une guitare sèche supplantée par un jeu de solo ébourrifant (on se croirait dans les années 80 version WASP et autre Scorpions ) ! Et jusqu'à la fin du morceau ! Magnifique !

Puis mine de rien on repart. Le morceau titre fait les montagnes russes, entre ambiance et retour du Death typique de Nile. Puis comme c'est la règle "Lying Upon Fire Apep" ramone sur un riff déraisonnable (hum il serait pas extrait de "March Of The Fire Ants" des anciens potes de labels Mastodon ???) et un tapis de blasts qui ramène direct 80% des batteurs de groupes extrême à la case études en 3 minutes et 19 secondes.

Ramonage encore sur "Papyrus Containing The Spell To Preserve Its Possessor Against The Attacks From He Who Is In The Water" (à répéter 50 fois sans se tromper !). "The essentiel Salts" sonne encore plus épique et égyptien malgré ses moins de quatre minutes. Puis "The Infinity Of Stone", acoustique supporté par des coeurs féminins et des ambiances effrayantes nous replonge dans les catacombes du palais du pharaon, avant que l'assassin "The Language Of The Shows" et sa fin en atmosphère portée par une partie de guitare toujours déraisonnable ne nous fasse admettre enfin la vérité. Vérité qui apparaît clairement sur les 8 minutes du dernier "What Can Be Safely Written" menaçant et au rythme très incertain.

Quelle est-elle donc cette vérité ? Nile reste ce qu'il a toujours été : un groupe déraisonnable (le leitmotiv de ce nouvel album), surpuissant, effrayant et surtout incroyablement sous-estimé. Ithyphallic est un album assez court, direct et savoureux, lorgnant un peu moins sur l'atmosphère mais n'oubliant jamais d'être excellent, ni moins bon ni meilleur que ses prédécesseurs. Longue vie à Nile !