Nightwish

Artiste/Groupe

Nightwish

DVD

End Of An Era

Date de sortie

2006

Label

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Evidemment, pour tout fan de Nightwish qui se respecte, ce DVD live est indispensable. A deux titres. Tout d'abord parce qu'il montre le groupe au sommet de son art (à ce moment-là de sa carrière en tout cas) et surtout parce qu'il conclut la première ère du groupe, comme son nom l'indique, et qu'il est le dernier témoignage de la formation en live avec sa chanteuse emblématique, Tarja Turunen.

Ce live, enregistré le 21 octobre 2005, est donc le dernier concert de la tournée Once, capturé à la maison, c'est à dire à Helsinki en Finlande et, quand on sait ce qu’il advint juste après ce concert, ce show prend une dimension émotionnelle importante. En effet, et j'y reviendrai, tout le groupe excepté Tarja sait, à ce moment-là, que c'est le dernier concert qu'ils font ensemble. Et si vous étudiez bien quelques expressions sur leurs visages (notamment celui de Tuomas), on sent que tous ont conscience qu'ils sont à un tournant de la carrière du groupe, un moment décisif qui pourrait très bien sonner la fin, pas seulement d'une ère mais de la vie Nightwish. Quoi qu'il en soit, toute cette tension n'entâche pas leur prestation et ne les empêche pas d'assurer, comme les professionnels qu'ils sont.
Intéressons-nous donc à ce concert.

Une intro signée Hans Zimmer fait monter la pression dans le public. Les musiciens s'installent les uns après les autres, explosion de feux d’artifice et c’est parti !
Pour l'occasion, on voit que Nightwish a mis le paquet. On n'enregistre pas un DVD tous les soirs ! Lights somptueux, explosions, fumigènes, torchères, écrans géants en fond de scène, confettis… le public en a pour son argent.
Le concert démarre par Dark Chest of Wonders, un des joyaux du groupe. L'hystérie est totale dans la salle au moment de l'entrée sur scène de la diva, tout de noir et jaune vêtue (et avec un micro assorti à sa tenue, SVP !). On dira ce qu'on voudra mais il y a quelque chose de magique dans la voix de cette chanteuse. Et contrairement à pas mal de ses consœurs du chant lyrique (qui a dit Epica ?), ce qu’elle fait en studio, elle est capable de le refaire sur scène et sans s’arracher les cordes vocales. Sa prestation est en tout point remarquable tout au long de ce concert.
Au niveau de la setlist jouée ce soir-là, évidemment, la part belle est faite au dernier album du groupe, Once, avec pas moins de huit titres joués (sur les onze que compte l'album). Mais on ne va certainement s'en plaindre dans la mesure où il s'agit sans doute de leur meilleur album à ce moment-là. On pourra juste regretter qu'il y ait si peu de titres de l'époque Oceanborn, leur autre chef-d'oeuvre, puisqu'ils ne jouent que Sleeping Sun (qui n'était même pas sur la première édition de l’album, ceci dit). Toutefois, les titres les plus anciens avaient déjà fait l'objet d'un DVD live, From Wishes To Eternity (2001). On peut donc considérer que le groupe a fait l'effort de proposer du matériel différent puisque seuls deux titres sont communs aux deux DVD. D'un autre côté, la setlist de cette soirée reflète assez bien les titres joués par Nightwish lors de cette tournée (je le sais, j'y étais !).
Deux reprises sont à l'honneur. High Hopes de Pink Floyd chantée par Marco, le moment du concert où Tarja prend sa pause et disparaît de la scène. J'aurais personnellement préféré qu'ils jouent Symphony of Destruction (de Megadeth), qui était jouée sur cette même tournée à ce moment-là du concert (et à laquelle on a eu droit à Paris). Placée entre Sleeping Sun et Bless The Child, elle mettait un bon coup de fouet à la setlist et le groupe s’éclatait, visiblement. C’est un peu moins vrai avec High Hopes (au niveau du coup de fouet). Mais bon... ce n'est qu'un avis personnel. D'autant que le titre est très bien interprété. La seconde reprise est bien sûr l'incontournable Over The Hills And Far Away de Gary Moore, jouée lors des rappels.
Interprétation irréprochable, tant au niveau du chant qu'instrumentale. On se délecte (pour la dernière fois) d'entendre le fabuleux duo Marco-Tarja sur Phantom Of The Opera, la superbe performance vocale de la diva sur Sleeping Sun (ce morceau possède un je ne sais quoi qui prend aux tripes), sur Ghost Love Score également et d'entendre Wishmaster, l'hymne du groupe, qui disparaîtra des setlists par la suite...
Cerise sur le gâteau, le groupe nous offre le superbe Creek Mary's Blood en début de rappel avec John Two-Hawks en invité qui nous gratifie d'une intro faite de chants et de danses indies. Tarja réapparaît dans une nouvelle tenue, tout de blanc vêtue cette fois-ci. Cette chanson est magnifique et prend en live une autre dimension. Le show s'achève sur un Wish I Had An Angel ponctué d'explosions pyrotechniques. Ainsi s'achève la première ère du groupe. Fin d'une époque...
Le tout est superbement filmé. Pas de plans trop saccadés qui filent mal au crâne (le réalisateur se permet même quelques ralentis), on a le temps de bien voir chaque musicien. Nightwish ne le jouera pas mesquin au niveau du montage final d’ailleurs car la part belle est faite à Tarja, ce qui est somme toute assez logique. Aucun détail esthétique n’est oublié, jusqu’aux couleurs des micros en harmonie avec les différentes tenues de Tarja.
On aurait par contre pu se passer de ces plans dans le public sur des groupies pré-pubères en pleurs tout le long du concert. C’est gonflant, pathétique même, et ça n’apporte rien.

En plus de ce concert, nous avons un reportage d’une cinquantaine de minutes intitulé A Day Before Tomorrow (sous-titré en anglais) assez éloquent qui retrace les derniers jours avant ce fameux concert (et ce qui suivit).
Le documentaire est conçu comme un compte à rebours avant cet ultime show. Et si à aucun moment il n'est fait état de ce qui se trame, on sent un malaise ambiant, une tragédie presque palpable qui se joue dans les coulisses. On sent Tuomas Holopainen en plein doute sur l'avenir de son groupe.
Plus globalement, on ne peut pas ne pas remarquer la cassure qui s'est créée entre Nightwish et Tarja. Peut-être s'agit-il d'une version des choses évidemment, on ne nous donne pas le point de vue de Tarja mais, il me semble, ce reportage ne prend pas partie. Il n'est pas à charge contre l'ex-chanteuse de Nightwish. Il se contente de montrer. Il montre un groupe qui voyage sans sa chanteuse. Des conférences de presse avec tout le groupe exceptée Tarja. Des after-shows sans Tarja. Il montre des musiciens en répétition sans leur chanteuse. Il montre une vocaliste isolée, suivie comme son ombre par son compagnon... Rares sont les moments de complicité entre les deux parties. La communication semble brisée... en tout cas, entre Tuomas et Tarja, elle semble complètement inexistante. C'est clair, quelque chose ne fonctionnait plus. La dernière image, montrant l'affiche "Dressing Room Nightwish Band" alors qu'on vient de voir, à l'intérieur de la pièce, tous les membres de Nightwish sauf Tarja est suffisamment explicite.

End Of An Era est un témoignage unique. Un concert époustouflant qui montre le groupe dans une configuration que l’on ne verra plus. Tout simplement culte ! Mais on sait maintenant que l'histoire ne s'est pas arrêtée là, Nightwish a non seulement réussi à surmonter cette séparation douloureuse mais est également devenu l’un des groupes de Metal les plus appréciés et dont le succès n'a fait que croître toutes ces années.
Pour cette ère fabuleuse qui se terminait ce soir-là et pour la suite, Nightwish, Kiitos !

 

Tracklist de End Of An Era :

01. Dark Chest Of Wonders
02. Planet Hell
03. Ever Dream
04. The Kinslayer
05. Phantom Of The Opera
06. The Siren
07. Sleeping Sun
08. High Hopes
09. Bless The Child
10. Wishmaster
11. Slaying The Dreamer
12. Kuolema Tekee Taiteilijan
13. Nemo
14. Ghost Love Score
15. Stone People
16. Creek Mary's Blood
17. Over The Hills And Far Away
18. Wish I Had An Angel

Bonus material :
. Documentary "A Day Before Tomorrow"
. Photo Gallery

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