Nickelback

Artiste/Groupe

Nickelback

CD

Here And Now

Date de sortie

Décembre 2011

Style

Rock

Chroniqueur

Hellblazer

Note Hellblazer

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Autant être franc, j'ai toujours admiré ce groupe pour sa propension à pondre des hits bien sentis, ce qui est loin d'être donné à tout le monde. Chacun de ses albums a été serti de plusieurs morceaux meurtriers, et quoiqu'en pense la rebellion anti MTV et consorts, Nickelback ne peut être taxé (que) de groupe à minettes (ou alors les minettes ont sacrément pris du poil, vu la densité des riffs et des murs de gratte que les Canadiens envoient dans leurs disques).

Alors pour moi, Dark Horse, malgré son succès commercial (N°1 aux USA), restait fade et peu inspiré. J'ai donc posé mes yeux sur ce Here And Now avec méfiance et espoir (de les voir revenir dans la cour des grands).

Ce n'est pas l'écoute du titre d'ouverture qui m'a rassuré, car This Means War, s'il est soutenu par une énergie foutrement jouissive (des murs de Gibson en béton), n'est pas inoubliable, loin s'en faut. Derrière, Bottoms Up, s'il est présenté comme le single, est un bon titre en mid-up tempo bien plombé, plutôt sympa, mais pas non plus du niveau des pépites auxquelles Nickelback a pu nous habituer. On retrouve avec When We Stand Together une formule qui fera crisser les dents des métalleux puristes : guitare folk + électrique, autour d'un titre mainstream mais pas désagréable. Passons. Avec Midnight Queen, on franchit un palier : up-tempo déchaîné, ce morceau renvoie directement aux Someone That You're With et consorts : rageur, puissant... mais pas non plus indélébile. Le mid tempo costaud de Gotta Get Me Some démarre plutôt bien, et si l'ensemble du morceau est de bonne facture (servi par le son énorme offert de Joey Moï, le producteur de toujours), il peine lui aussi à fédérer comme pouvait le faire instantanément un Figured You Out ou un Should've Listened, entre autres.

Lullaby se pose comme LE (enfin, l'un des deux ou trois) slow costaud de l'opus, celui qui va truster le coeur des minettes. Bon, honnêtement, il est pas mal (superbe refrain et grosses orchestrations), mais pas du niveau de Someday, et ça sent un peu le déjà vu. Enfin, jusque là, c'est le titre le plus chouette. Ca continue avec Kiss It Goodbye : grosse rythmique de départ en mid-tempo d'acier, vocaux légèrement transformés. Ca part bien. Mais voilà, le refrain est raté et insipide. La démarche est honnête, mais l'inspiration manque cruellement. Pourtant, les gars y mettent du leur, ça frappe, ça riffe grave et Chad Kroeger chante très bien. Mais il manque l'étincelle qui a mis le feu à des skeuds comme Silver Side Up ou plus encore l'excellent The Long Road. Sur Trying Not To love You, le slow repointe son pif (forcément, avec un nom pareil), à peu près du même tonneau que son collègue précité. Là aussi très joli, mais ça augure du kleenex prépubère.

Holding On To Heaven se pose comme plus sauvage qu'un slow, mais pas non plus comme un mid-tempo énergique. Réalisant un tryptique logique avec les deux (bonnes) "mielitudes" susmentionnées, il reste dans le sucré (sans édulcorant, quand même) avec un très bon refrain accrocheur, mais suivant une formule un peu éculée, bien que dotée de grosses grattes bien juteuses (c'est ce qui le sauve). Everything I Wanna Do, en avant-dernière position, est axé sur un mid renforcé d'une agréable ligne de basse, et pour le coup, porté par un super refrain énergique. Il était temps. On termine le bal avec Don't Ever let End It (non mais franchement, les gars, avec des titres pareils, comment éviter les a priori ?), au démarrage gentillet. Titre popisant, façon B.O. de la comédie romantique américaine de base. Le choix de clôturer ce nouvel opus sur un morceau pas vraiment marquant n'est pas très judicieux.

Sans être raté ni mauvais, ni encore passable, Here And Now reste agréable à écouter, fait même taper du pied à maintes reprises, mais si on le compare au généreux et inspiré The Long Road, il ne fait pas le poids. En revanche, il gagnera en crédibilité au fur et à mesure des écoutes, avant de regagner l'étagère des disques que l'on ressort un jour en se disant : "ah tiens, je l'avais oublié, celui-là". En clair, pour marquer des points au stade de sa carrière, Nickelback n'a plus que deux options pour convaincre l'auditoire : sortir des chapelets de (vrais) hits sur sa formule connue ou alors dépoussiérer la dite formule. Ici, ni l'un ni l'autre n'est réalisé. D'où ma déception relative.

 

Tracklist de Here And Now :

01. This Means War
02. Bottoms Up
03. When We Stand Together
04. Midnight Queen
05. Gotta Get Me Some
06. Lullaby
07. Kiss It Goodbye
08. Trying Not to Love You
09. Holding on to Heaven
10. Everything I Wanna Do
11. Don't Ever Let It End

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