Artiste/Groupe:

Myrkur

CD:

Mareridt

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

Relapse Records

Style:

Black Folk éthéré

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Second album longue durée pour la Danoise préférée des "trve black metalleux"… Nan, je déconne ! Reprenons : le pire cauchemar des trve black metalleux revient avec son second méfait intitulé Mareridt (ce qui signifie justement "cauchemar" en danois… comme quoi, elle a aussi de l’humour !).

Mareridt commence tout en douceur par le titre du même nom, ambiance planante et celtique de rigueur, avec uniquement la voix d’Amalie Bruun sur fond d’instrument ethnique. Avec ce premier morceau, point de Black Metal mais on n’est pas dépaysé pour autant vu que c’est ce que Myrkur proposait déjà sur son premier album : un mélange des genres.
Mélange des genres qui prend tout son sens sur le second titre, Måneblôt. J'adore ce contraste entre une musique résolument black metal (le démarrage du titre est plutôt fulgurant) et ce chant mélodique qui arrive ensuite et plane au-dessus. Pour ajouter encore un peu d'originalité, le petit break folklorique en milieu de titre est parfait. Les quelques voix black sur ce morceau seront quasiment les seules de tout l'album. Autant vous prévenir tout de suite si vous avez été uniquement attiré par l'appellation black metal du style de l'album...
Avec The Serpent, le riff est lourd et l’ambiance est glaciale, mais tout ceci est réchauffé par la voix enjôleuse de la demoiselle. Crown change complètement de décor, on se retrouve là de nouveau sur quelque chose de très éthéré, comme sur le premier morceau.
Après un titre plutôt calme, on repart sur du plus rythmé avec Elleskudt. Si l’on note le retour des guitares électriques, le chant reste suave sur la plus grande partie du titre.
De Tre Piker est un titre au démarrage très calme, où c'est évidemment la voix d’Amalie qui est mise en valeur avec un accompagnement musical très discret. La musique monte doucement en intensité derrière mais reste comme contenue. C’est sûr, il faut aimer ces ambiances proches de la musique celtique que proposent des chanteuses comme Enya ou Loreena Mc Kennitt entre autres. Et pour ceux qui sont venus chercher de l’agressivité, il vaut mieux ne pas trop y compter, elle est distillée à petite dose.
Avec Funeral, retour sur un tempo bien lourd, avec une ambiance funèbre, pour coller au titre du morceau. Morceau sur lequel une invitée vient donner de la voix : Chelsea Wolfe. On la retrouvera de nouveau un peu plus loin sur un des titres bonus.
Ulvinde renoue avec quelques vocaux extrêmes sur un rythme de nouveau bien lourd. Très beau titre encore une fois, où le mélange metal / musique ethnique fonctionne à la perfection.

Gladiatrix, sur le même modèle mais avec un rythme plus rapide, nous propose encore une fois cet exercice d’équilibre entre deux mondes musicaux.
Ktteren est un titre instrumental folk assez dansant. Très Sympa. En revanche, le dernier titre, Børnehjem, avec cette espèce de voix de gamine possédée qui gâche tout n’a pas trop d’intérêt. Ce morceau aurait finalement été bien mieux sans cette voix insupportable, avec juste les chants religieux, on aurait terminé l’album de belle manière.

L'édition limitée offre quatre titres en plus qui, si on a apprécié ce qui précède, valent l'investissement. On y trouve un Death Of Days, principalement au piano, au chant très mélodique. Très beau titre. Là, le lien avec le Black Metal est carrément inexistant. Kvindelil, le second duo avec Chelsea Wolfe, est d'ambiance plus sombre. Avec Løven, on replonge dans une ambiance folk avant que tout cela ne dérape vers un truc nettement plus glauque avec sons saturés et cris. Ces deux morceaux sont les seuls parmi les bonus qui ont un lien avec l’esprit black car Himlen Blev Sort est encore un titre ambient, avec guitare acoustique, violon, piano et voix.

Myrkur a créé un univers unique entre la noirceur du black metal et l'élégance de la musique ethnique. Sa musique s’adresse à des auditeurs ouverts d'esprit qui sauront trouver dans son oeuvre de quoi satisfaire leur envie d’écouter de la belle musique avec un aspect parfois torturé, loin finalement de tout étiquetage forcément restrictif.

Tracklist de Mareridt :

01. Mareridt
02. Måneblôt
03. The Serpent
04. Crown
05. Elleskudt
06. De Tre Piker
07. Funeral
08. Ulvinde
09. Gladiatrix
10. Kætteren
11. Børnehjem

Bonus tracks :

12. Death Of Days
13. Kvindelil
14. Løven
15. Himlen Blev Sort