Artiste/Groupe:

Morne

CD:

To The Night Unknown

Date de sortie:

Septembre 2018

Label:

Morne Records

Style:

Heavy Atmosphérique

Chroniqueur:

Bardney

Note:

12.5/20

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On a tous des convictions, des certitudes dans la vie, notamment pour nos goûts musicaux, que l'on pense connaître par coeur : "J'aime pas le prog, moi je suis dans le trash jusqu'aux co*****". Mais il est parfois bon de bousculer ses habitudes et d'essayer des genres que l'on pense ne pas apprécier.
Moi par exemple, je ne peux pas piffrer le chant espagnol/italien, ma dernière tentative de réconfort ayant été avec La Bottega Del Tempo A Vapore, qui s'est soldée par un avis très mitigé...
Mais cette fois, je vais m’attaquer à une autre de mes aversions : le chant guttural. Ne pas aimer ce type de chant m’attriste vraiment car je passe à côté d’une tonne de groupes exceptionnels ; alors une fois n’est pas coutume, je vais ouvrir mes portes et laisser Morne, (avec son Heavy atmosphérique incarné dans son album To The Night Unknown) tenter de me séduire !
Avant toute chose, les présentations : Morne est composé de Milosz Gassan au chant et à la guitare, de Paul Rajpal pour une deuxième guitare, de Morgan Coe à la basse et enfin Billy Knockenhauer aux baguettes. Cinq ans après des singles, Morne sort son premier album… To The Night Unknown !

 

Mais trêve de bavardage, parlons de l’album : quelles sont mes impressions ? Est-ce que j’ai changé d’avis sur le chant guttural ? De quel couleur le cheval blanc d’Henri IV est-il ?
Tant de questions, mes amis, auxquelles je vais m’empresser de vous répondre. Alors non, je trouve que le genre de chant cité ci-dessus est très difficile à supporter, si ça ne tenait qu’à moi j’aurais arrêté dès le premier titre ; ce n’est décidément pas mon truc. Cependant, j’ai poussé l’écoute jusqu’à la dernière seconde du dernier titre sans rechigner. Mais, pourquoi ? me demanderez-vous, que propose Morne de si spécial pour conserver mon attention ? Donner la couleur du cheval dans l’énoncé de la question est-il un piège ?

Je vais vous répondre via le deuxième titre, Not Our Flame, qui représente à lui seul tout ce que j’aime et ce que je ne peux pas blairer dans ce genre musical. Le titre a une durée totale de douze minutes… nous sommes donc face à un morceau qui est très long et clairement scindé en deux parties (tout comme l’album, tiens) : la première partie est chantée, tandis que l’autre est uniquement instrumentale. Commençons par le commencement : je trouve la première partie interminable, j’ai l’impression d’écouter une boucle qui se répète inlassablement. Le chant n’a pas de nuance, le jeu des autres musiciens non plus, les guitares ne proposent que deux riffs, sans parler de la batterie, qui est certes furieuse, mais extrêmement agaçante à coups de grosse caisse à double pédale, qui ne semble se calmer qu’à la fin lorsque le batteur commence à avoir une crampe.
Et c’est là que ça cloche, toutes les parties chantées de cet album m’ennuient, même m’agacent… pourtant je reconnais que le chant est maîtrisé, et les riffs, même si répétitifs, sont clairement puissants. Puissance que l’on entend particulièrement dans le duo batterie/basse. Mais voilà, c’est juste trop redondant et si Billy Knockenhauer n’était pas aussi déchaîné derrière ses fûts, je serais tenté de dire que c’est paresseux. Cependant, je pense que cette aversion vient plus de mes goûts personnels que de la véritable performance des artistes. En somme, si vous êtes friands du genre, vous aurez une toute autre approche de ces parties qui vous plairont certainement. Moi, je n’ai vraiment pas aimé… jusqu’à arriver à la cinquième minutes du titre. Car ici commence la deuxième partie, celle qui n’est qu’instrumentale. Alors là, retournement de veste incroyable, changement d’ambiance presque total, le morceau passe du tout au tout en une poignée de secondes. Cette transition entre les deux parties est marquée par un riff entraînant, qui me donne encore des frissons rien qu’en y repensant. Un riff qui dit clairement « fini de jouer, papa est rentré ». La batterie n’est plus furieuse mais technique, tout comme la basse, les guitares s’épanouissent complètement dans cette ambiance plus calme, de ce fait on peut profiter de la maîtrise dont fait preuve chaque membre de Morne dans son instrument respectif. J’ai même pu remarquer vers les neufs minutes une sonorité que j’ai entendue dans le dernier album de Long Distance Calling. Et c’est pour ces parties instrumentales que je trouve formidable que j’ai poussé l’écoute de To The Night Unknown jusqu’au bout.
Est-ce que je vous recommande cet album ? Ou seulement d’écouter les parties instrumentales ? Ce fichu cheval est-il plus blanc cassé que blanc œuf ? Pour moi, si vous êtes des grands fans du chant guttural - ou à la limite s’il ne vous dérange pas – je vous conseille d’écouter To The Night Unknown ; contrairement à moi, vous pourrez apprécier toutes les nuances artistiques de Morne. Si vous êtes comme moi, alors je vais plutôt vous conseiller d’écouter le deuxième titre (Not Our Flame, pour mémoire) et de vous fier à votre instinct. Pour ma part, Morne n’aura fait que confirmer mes goûts en me laissant cependant un souvenir positif, et je les remercie pour ça !

Tracklist de Not Our Flame:

01. To The Night Unknown
02. Not Our Flame
03. The Blood is Our Own
04. Scorn
05. Show Your Wounds
06. Night Awaits the Dawn
07. Shadowed Road
08. Surrendering Fear

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