Artiste/Groupe:

Morgoth

CD:

Ungod

Date de sortie:

Mars 2015

Label:

Century Media

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Dans la série des résurrections inattendues, je demande Morgoth.

Morgoth. Pour les plus jeunes d'entre vous, pas sûr que ça évoque grand-chose. En revanche, pour les Deathsters qui ont peu de bouteille (j’en suis), ça doit leur rappeler des souvenirs. Ce groupe allemand fut à l'origine fondé en 1987 sous le nom tout d’abord de Cadaveric Smell et jouait à cette époque du Grind évidemment (avec un nom pareil, what else ?). Puis ils prirent le nom de Morgoth quand le chanteur - bassiste Mark Grewe les rejoignit. Ils se tournèrent vers le Death Metal (que l’on appelle aujourd’hui old school) et enregistrèrent deux EP devenus cultes (Resurrection Absurd en 1989 et The Eternal Fall en 1990). Signés par Century Media (les mêmes qui viennent de les récupérer – au moins, on ne peut pas dire qu’ils dénigrent les groupes avec lesquels ils ont travaillé), ils enregistrèrent deux albums, Cursed (1991) et Odium (1993).
Puis, changement radical en 1996 avec la sortie de Feel Sorry For The Fanatics. Le groupe se tourne alors vers une musique plus heavy/indus et délaisse le Death Metal. Certains fans ne leur pardonneront pas. C’est en tout cas le dernier méfait du groupe qui splitte deux ans plus tard.
Aujourd'hui, soit presque vingt ans après son dernier album, le groupe effectue son retour discographique.

Au niveau du line-up, il y a eu des changements depuis cette époque. Le guitariste Carsten Otterbach et le batteur Rüdiger Hennecke, deux des membres fondateurs, ne sont pas revenus. C’est l’ancien bassiste Sebastian Swart qui a repris la guitare, l’autre étant toujours entre les mains de Harald Busse. La basse est maintenant tenue par Sotirios Kelekidis. Le nouveau batteur est Marc Reign (ex-Destruction). Mark Grewe a fait partie de la reformation en 2011 mais a quitté le groupe depuis. C’est le chanteur de Disbelief, Karsten Jäger, qui le remplace. Mais autant le dire tout de suite, ça ne fait pas une grande différence tant celui-ci chante dans le même registre vocal que son prédécesseur. Une bonne grosse voix Death bien écorchée, entre Martin Van Drunen (Asphyx) et Chuck Schuldiner (Death).

D’entrée, cet album me rappelle Odium. Le chant, le son, les rythmiques puissantes, un peu mécaniques parfois, qui créent un mur infranchissable, les solos inspirés. Tout y est. Etant donné que c’est l’album du groupe que je préfère, inutile de vous dire que je suis ravi ! Vlan, un gros flashback de vingt-deux ans dans les gencives ! C’est reparti comme en 14… enfin, 93 pour le coup. L’impasse est donc faite sur le controversé Feel Sorry... On pouvait s’y attendre, mais c’est confirmé dès les premières mesures de House Of Blood. Du coup, ce retour ressemble totalement à celui de Carcass qui lui aussi, avec son Surgical Steel paru il y a deux ans, après une vingtaine d’années de silence, a fait l’impasse sur son dernier album sorti (Swansong – en 1995) pour retrouver l’essence death metal de son Heartwork, paru lui aussi en 1993. Marrant, les coïncidences…
Comme pour prouver cette filiation, le titre éponyme est un instrumental (excellent), tout comme Odium l’était sur l’album du même nom. Et nous avons même un autre instrumental, tout aussi excellent (The Dark Sleep), plus progressif (dans la lignée du titre Odium, donc), à la fin de l’album, c’est-à-dire à la même place que ce dernier. Si ce n’est pas fait exprès...
Inutile de tourner autour du pot pendant des lignes et des lignes, Ungod reprend exactement où Odium s’est arrêté. Tout pareil, je vous dis, avec un son plus actuel évidemment. Pas un morceau ne fait office de remplissage tout au long de ces quarante-six minutes. Autrement dit, cet album fera plaisir à ceux qui aimaient ce groupe et il devrait plaire aussi à ceux qui apprécient le Death Metal old school bien exécuté, efficace, inspiré et bien produit.

Le come back de ce groupe sur la scène Metal ne pouvait pas mieux tomber, le Death Metal old school étant plutôt dans l’air du temps en ce moment. On pourra évidemment discuter de l’opportunisme de la démarche, mais quelle importance finalement ? C’est avec un réel plaisir que j’ai écouté cet album, qui m’a ramené bien des années en arrière. Même si Morgoth ne faisait pas vraiment partie des groupes les plus incontournables du Death à l’époque, devancé par les poids lourds américains et scandinaves, il avait réussi à tirer son épingle du jeu en proposant une musique suffisamment originale et attractive.
Bref, le retour de Morgoth est une bonne nouvelle, c’est en tout cas mon avis et je le partage !

 

Tracklist de Ungod :

01. House Of Blood
02. Voice Of Slumber
03. Snakestate
04. Black Enemy
05. Descent Into Hell
06. Ungod
07. Nemesis
08. God Is Evil
09. Traitor
10. Prison In Flesh
11. The Dark Sleep