Artiste/Groupe:

Moonspell

CD:

Extinct

Date de sortie:

Mars 2015

Label:

Napalm Records

Style:

Dark Gothic Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

17/20

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La dernière livraison des Portugais, Alpha Noir / Omega White était un double album (ou en tout cas, pouvait être considéré comme tel) où le groupe avait séparé ses deux facettes musicales sur deux albums distincts. Alpha Noir pour le côté dark, Omega White pour le côté gothique. Du coup, et c’était un peu le piège d’une telle opération, Moonspell avait créé un album qui est apparu trop dense pour les amateurs du côté gothique et un autre trop soft pour ceux qui apprécient plus le côté agressif du groupe.
A quoi peut-on s’attendre avec ce nouvel album, sachant que le groupe est toujours assez surprenant dans ses choix et qu’il est difficile de deviner à l’avance de quoi sera fait son prochain opus ?

Le premier contact que l’on a avec ce nouvel album, c’est la pochette, une nouvelle fois signée Seth Siro Anton (Septicflesh), avec ce personnage qui fait penser à une version mutilée et décomposée de la femme de la pochette de Night Eternal (2008) qu’il avait également réalisé. On pourrait imaginer en jugeant cet artwork que ce nouveau disque sera encore plus sombre que les derniers, d'autant que le thème (l'extinction des différentes formes de vie), lui, l'est. Mais attention aux apparences trompeuses !
 
Breathe, le premier morceau, joue avec le chaud et froid. Le côté gothique est bien en avant sur les couplets. Fernando chante de sa voix claire, on se croirait revenu à l’époque de Sin Pecado. Le refrain est par contre bien plus énervé (en voix dark) sur des guitares plus agressives et la partie centrale du morceau est plus rapide. Il y a un petit côté oriental sur la mélodie amené par des orchestrations. Un très bon premier morceau mais assez déconcertant car on s’attendait à ce que ça claque plus que ça, comme sur les premiers morceaux des trois albums précédents.
Avec les titres suivants, les choses deviennent un peu plus claires.
Sur le titre éponyme, tout en gardant une ligne mélodique assez forte, Moonspell durcit le ton. Les guitares sont en avant, le riff est méchant. Le chant est agressif jusqu’au refrain en voix claire, très entraînant. On trouve encore des orchestrations assez abondantes sur la partie instrumentale (qui est dotée d’un très bon solo) et en fin de titre. Orchestrations que l’on retrouve également sur le morceau suivant, Medusalem. Les arrangements symphoniques sont omniprésents sur cet album, c’est assez nouveau (en tout cas, à ce point). Ce morceau a de nouveau une forte ambiance moyen-orientale. Pas de voix dark, Fernando parle plus qu’il ne chante sur les couplets. Le refrain est très mélodique. Domina est plus doux (pas mal de guitares acoustiques) et encore plus mélodique, surtout sur la fin du titre avec les chœurs en plus et encore une fois un beau solo de guitare.
Arrivé à ce stade, on commence à cerner le cru 2015 de Moonspell. Si l’on pouvait se demander si ce nouvel album serait plus Alpha Noir ou Omega White, il n’est finalement ni l’un ni l’autre. Extinct sera différent, tout simplement.
C’est confirmé avec les titres suivants. The Last Of Us est de nouveau très gothique, les guitares me font penser à du Paradise Lost, période One Second. Pas de voix dark encore sur ce morceau et les orchestrations sont toujours présentes, comme sur le titre suivant, Malignia, qui est lui un peu plus agressif au niveau du chant.
Sur Funeral Bloom, je retrouve des ambiances de l’album Irreligious. The Future Is Dark un peu plus loin fait de nouveau penser aux morceaux de l’époque Sin Pecado, par le chant de Fernando et le côté assez posé du titre. Pas de doute maintenant, on dirait bien que Moonspell a décidé de renouer avec sa période gothique de la fin des années 90 sur ce nouveau disque mais, comme les Portugais ne sont pas du genre à se répéter, il y a des choses en plus comme les orchestrations (avec beaucoup de cordes comme sur Dying Breed, morceau doté du refrain le plus agressif de l’album) et quelques sonorités modernes ici et là (Extinct, The Future Is Dark).
Le dernier titre, avec un piano comme instrument principal, est totalement chanté en français. Grande première pour le groupe. On appréciera l'accent de Fernando. L’ambiance est assez décalée, entre cabaret des années 20 et marche funèbre. Un morceau étonnant pour terminer cet album qui ne l’est pas moins.

Même si l’on reconnaît sans aucun problème la patte du groupe, Moonspell risque encore de surprendre tout son monde avec ce nouvel album. Bien moins sombre que Alpha Noir (mais du coup, bien plus varié et, de mon point de vue, plus distrayant), Extinct montre encore le groupe portugais sous une autre de ses facettes, plus gothique et plus symphonique. Un très bon album de plus dans la discographie de Moonspell !

 

Tracklist de Extinct :

01. Breathe (Until We Are No More)
02. Extinct
03. Medusalem
04. Domina
05. The Last of Us
06. Malignia
07. Funeral Bloom
08. A Dying Breed
09. The Future Is Dark
10. La Baphomette