Artiste/Groupe:

Mike Lepond's Silent Assassins

CD:

Pawn And Prophecy

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Frontiers Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Trois ans et demi après un premier essai bien sympathique, le bassiste Mike Lepond (Symphony X) et ses assassins (toujours pas très) silencieux reviennent à la charge avec leur deuxième album intitulé Pawn And Prophecy. Alors, en ce début 2018, on prend les mêmes et on recommence ? Presque. Au rayon des nouveautés, une signature chez Frontiers Records et... pas grand-chose d'autre à vrai dire. C'est toujours Alan Tecchio au chant (plutôt une bonne nouvelle, en ce qui me concerne), Lepond est évidemment à la basse mais aussi à la guitare rythmique et la batterie est encore une fois programmée (par Michael Romeo, guitariste et collègue de Lepond au sein de Symphony X) mais, comme c'était le cas sur le premier album, elle sonne franchement bien. Il pourrait tout à fait s'agir d'un vrai batteur, pas sûr qu'on ferait bien la différence (avec les productions d'aujourd'hui). A part ça, Mike Chlasciak (Halford) n'est pas venu gratouiller cette fois-ci, contrairement à Romeo qui n'a pas oublié de livrer du solo virtuose sur la chanson titre (on retrouve d'ailleurs un autre membre de Symphony X, Michael Pinnella et ses claviers, sur cette compo). Deux guitaristes (Lance Barnewold et Rod Rivera) sont également venus rejoindre le clan des Silent Assassins pour les autres chansons. Voilà pour les présentations. Et musicalement, avons-nous toujours affaire à du bon vieux heavy metal classique tel que Lepond l'affectionne tant ? Oui... même si une ou deux surprises attendent l'auditeur.

Quand Masters Of The Hall déboule, on est en terrain connu. Ce titre aurait pu tout à fait paraître sur l'album sorti en 2014. On est bien face à du heavy old-school aussi énergique qu'épique. Les choeurs ont une petite touche du Symphony X des débuts. La rythmique évoque une cavalcade effrénée, le son est très proche de ce que Lepond et ses sbires nous avaient proposé précédemment (avec, logiquement, une basse qui ressort bien... ce qui est très plaisant), ce qui est une bonne chose car il est aussi clair que percutant. Tecchio a encore du souffle et de la puissance à revendre, le vocaliste le prouve sur tout l'album, il chante avec une conviction qui force le respect (même s'il s'autorise parfois quelques petites montées criardes auxquelles j'adhère un peu moins, comme sur le refrain de Hordes Of Fire). Si vous avez aimé des compos comme Apocalypse Rider ou Silent Assassins sur l'opus précédent, vous accrocherez sans mal à Masters Of The Hall ou Avengers Of Eden (bien réussie également), très semblables dans l'esprit.

Pawn And Prophecy, sur l'ensemble de ses pistes, ne propose rien de bien révolutionnaire et on pensera assez régulièrement aux héros (Maiden, Priest, Manowar...) qui ont bercé les jeunes années de son compositeur, ou à d'autres formations (un peu) plus récentes comme Iced Earth. Mais les mélodies sont bonnes (les exemples sont nombreux, je vais juste hasarder le refrain d'Antichrist que j'aime beaucoup) et la copie rendue ne manque pas de panache ni de muscle. Même lors de titres plus lents, comme la pesante I Am The Bull, les assassins silencieux ne sauraient être pris en flagrant délit de mollesse. On leur reconnaîtra au moins ça. Et puis, comme dit plus haut, il y a quand même quelques surprises. En fait, elles surviennent après les six premières pistes. En effet, après un guerrier Hordes Of Fire on ne peut plus heavy metal survient The Mulberry Tree et là, Lepond nous montre un autre visage... celui d'un musicien qui avoue beaucoup aimer les travaux de Blackmore's Night. Guitares acoustiques, flûte, percussions, ambiance un brin médiévale... ce détour folk apporte une diversité bienvenue. Et ce n'est pas fini, il reste la chanson titre : un pavé de vingt-deux minutes basé sur l'histoire de Macbeth (oui, la pièce de Shakespeare). Cornemuse (ou claviers imitant la cornemuse), choristes (pas moins de quatre chanteurs et chanteuses en plus de Tecchio) et changements en pagaille au programme ! La compo est assez ambitieuse, on sent que Lepond ne se refuse rien... certains moments tabassent bien, d'autres ont des airs d'opera rock, un beau passage au piano fait le lien entre deux phases heavy, on trouve même du blues en milieu de parcours. Ca aurait pu tomber à plat mais l'ensemble tient bien la route.

Si Pawn And Prophecy est très classique, ses deux dernières compos mises à part, et pas toujours remarquable, il reste suffisamment efficace, bien interprété et produit pour que les amateurs de ce style de musique y jettent une oreille (voire les deux). Les qualités de composition et le savoir-faire des musiciens finissent par emporter mon adhésion même si je n'en ressors pas bouleversé. Et n'oublions pas que les vingt-neuf dernières minutes (ça n'est pas rien, au final) plus aventureuses de cet opus permettent de terminer sur une impression positive. Verdict : pas dément mais paré de bonnes intentions et bien plaisant.

Tracklist de Pawn And Prophecy :

01. Masters Of The Hall
02. Black Legend
03. Antichrist
04. I Am The Bull
05. Avengers Of Eden
06. Hordes Of Fire
07. The Mulberry Tree
08. Pawn And Prophecy