Artiste/Groupe:

Metal Allegiance

CD:

Metal Allegiance

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

Nuclear Blast

Style:

Metal patchwork

Chroniqueur:

Orion

Note:

13/20

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Metal Allegiance est un peu plus qu'un super groupe réunissant des musiciens renommés (et pourtant, vous allez voir, il y en a un sacré paquet !). C'est en fait plus un album hommage au Metal au sens large (ou presque – tous les styles ne sont tout de même pas représentés) par des "fans de Metal" (c’est ainsi qu’ils se définissent, avant d'être des musiciens reconnus, comme l’a précisé Dave Ellefson dans une interview). L'instigateur du projet est un certain Mark Mengui. C'est lui qui a écrit tous les titres de cet album. Il s'est entouré de pointures : Dave Ellefson (Megadeth) à la basse, Alex Skolnick (Testament) à la guitare et Mike Portnoy (il fait partie de quel groupe en ce moment, déjà ?) à la batterie. Oui, déjà là, c’est du lourd ! Mais il y en a d’autres…

Une fois n'est pas coutume, je vais commencer cette chronique par la fin de l’album, vous allez comprendre pourquoi un peu plus bas : Pledge Of Allegiance est un morceau qui vous rappellera les premières années du Thrash Metal, façon Exodus ou même Metallica époque Kill 'Em All. Un bon morceau, bien speed dans l'ensemble. Le fait qu'il soit chanté par Mark Osegueda (Death Angel) rappellera aussi évidemment les premiers albums de Death Angel. Si on aime le genre, on aime ce morceau qui est frais, bien construit et drôlement efficace. Mon morceau préféré sur cet opus. On a fait appel pour ce titre à la fine fleur du Thrash puisque l'on retrouve aux grattes messieurs Gary Holt (Exodus, Slayer), Andreas Kisser (Sepultura) et Charlie Benante (Anthrax). Oui, vous avez bien lu, Charlie est venu jouer de la six cordes sur ce titre, pas de la batterie. Une petite curiosité. Ce qui est dommage est que ce morceau apparaisse si tard sur cet album qui ne compte pas que des moments aussi forts… loin de là.
On reste pourtant dans le Thrash de bon aloi avec Can't Kill The Devil, chanté par Chuck Billy (Testament). Un morceau qui sonne... comme du Testament. Est-ce surprenant ? Par rapport à Pledge Of Allegiance, je lui trouve moins d’intérêt, du fait de sa ressemblance trop importante avec un morceau de Testament, mais ça reste de qualité.
Avec Gift Of Pain, chanté par Randall Blythe (Lamb Of God), on reste un pied dans le Thrash (notamment au niveau des guitares, il faut dire que ce sont Gary Holt et Alex Skolnick qui se les partagent et ils nous livrent un beau duel au moment des solos). La voix par contre sonne plus Death que Thrash mais ça crée l’originalité du morceau. Voilà pour la partie Thrash de cet album, la meilleure à mon goût.

On change de décor avec Let Darkness Fall, car voilà l'ombre du grand Black Sabbath qui plane, avec en prime un break assez psychédélique au milieu du morceau. Le chant est assuré par Troy Sanders (Mastodon) et sa prestation est assez remarquable. On reste dans le Heavy, mais plus gras et bien sombre cette fois-ci, avec le morceau suivant, Dying Song, chanté par Phil Anselmo (Down). On est arrivé ici à la frontière du Stoner, notamment sur la deuxième partie du morceau. Ces deux titres sont assez sympas aussi, sans être non plus exceptionnels. C’est après que ça se gâte.

Re-changement de décor avec Scars, qui propose un duo inédit entre Mark Osegueda et Cristina Scabbia (Lacuna Coil). C'est sans doute le titre le plus étrange du lot, tant il est difficile à glisser dans un moule. On va classer ça en "Metal moderne", à défaut d’autre chose. Le duo, c’est sympa quand ça sert le morceau. Ici, je trouve que la voix de Cristina arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et ne colle pas trop à l'esprit du titre. Bref, je commence un peu à décrocher, ce n’est pas trop mon truc.
Suit un Destination: Nowhere, chanté par Matt Heafy (Trivium) qui ne me fait pas kiffer du tout. C’est très passe-partout et c’est définitivement le morceau dont l’intérêt me paraît assez limité. On notera quand même un solo de gratte bien sympa de je ne sais pas qui (pas précisé sur la bio fournie par le label, ce doit être Skolnick).
C’est ensuite au tour de Wait Until Tomorrow, où Jamey Jasta (Hatebreed) et Doug Pinnick (King's X) se partagent le micro. Les couplets sont très mélodiques et le refrain très Metalcore. Pas le style que je préfère encore une fois.
Enfin, il y a un morceau instrumental, Triangulum. Là, les musiciens (Portnoy, Skolnick et Ellefson) se sont fait plaisir. On connaît leur niveau technique donc inutile de préciser que c’est pas de l’accord de base sur un rythme binaire. Quelques cassures de rythme font que ça sonne assez Metal Prog (je retrouve personnellement un peu de Dream Theater là-dedans). Je ne suis pas hyper fan de ce genre d’exercice. Et c’est donc dommage qu’il y ait ces quatre morceaux qui plombent un peu l’ambiance avant le dernier titre qui arrache tout sur son passage.

Metal Allegiance est un album qui panache plusieurs styles pas forcément compatibles et qui, du coup, n’est pas forcément facile à appréhender. Vous risquez, comme moi, d’aimer certains morceaux et d’autres moins, tant on frise le grand écart entre certains titres. Personnellement, vous l’avez compris, j’adhère plus aux morceaux Heavy et Thrash et beaucoup moins à ceux du milieu de l’album. Quelqu’un avec des goûts différents aura peut-être le sentiment inverse.
Bref, un album moyennement intéressant, malgré les intervenants prestigieux qui s’y succèdent.


Tracklist de Metal Allegiance :

01. Gift Of Pain (feat. D. Randall Blythe)
02. Let Darkness Fall (feat. Troy Sanders)
03. Dying Song (feat. Philip H. Anselmo)
04. Can't Kill The Devil (feat. Chuck Billy)
05. Scars (feat. Mark Osegueda & Cristina Scabbia)
06. Destination: Nowhere (feat. Matthew K. Heafy)
07. Wait Until Tomorrow (feat. Doug Pinnick & Jamey Jasta)
08. Triangulum (I. Creation II. Evolution III. Destruction) (instrumental)
09. Pledge Of Allegiance (feat. Mark Osegueda)