Meshuggah

Artiste/Groupe

Meshuggah

CD

Obzen

Date de sortie

Mars 2008

Label

Style

Death expérimental

Chroniqueur

Damien

Note Damien

19/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Mesdames et messieurs, 2008 a à peine commencé que la première bombe atomique vient pulvériser nos oreilles. Premier maître d'un genre à se coller à l'exercice, Meshuggah, proclamé empereur galactique de la polyrythmie.
Premier contact avec nos Suédois frappadingues préférés, la pochette : étrange, moderne, sanglante. Moins abstraite (quoique) que les deux dernières mais plus directe.
Ensuite le titre : Obzen. Meshuggah se met au yoga ! Mais non, c'est une sorte de concept.

Start.

Le groupe coupe littéralement le souffle en démarrant par Combustion : un TGV lancé à 500 kilomètres/heure dans lequel il est plus que ardu de monter ! Niveau rythmique, c'est la grande fête, le batteur est toujours aussi bon et Jens hurle comme un damné derrière son micro. Bienvenue dans Obzen.
Puis le rythme ralentit, Electric Red nous envoie une décharge made in Chaosphere, Contretemps ravageurs, avenir incertain, dieu que c'est bon ! Le son est énorme, la puissance de frappe du groupe est cataclysmique, la production est digne d'un 747 qui aurait décidé de faire parler ses moteurs un soir de tremblement de Terre. Puissance, clarté, le son est parfait ! Troisième claque avec Bleed, sorte d'immense toile d'araignée tissée par une section rythmique qui bastonne version 38 tonnes lancé à tombeau ouvert sur l'autoroute du désert. Mid tempo, riffs orageux, sentiment de colère étouffée, ça déblatère sec. Et là, off. Petites notes, on respire. Difficilement mais on respire, Meshuggah nous accorde une pause ! Une pause ! Bon, bien entendu, c'est juste pour bien se reprendre la montée décérébralisée des Suédois mais quand même ! L'assemblage de notes hautement improbables qui nous accueille sur Lethargica assomme littéralement. Rampant, lourd, écrasant, aussi rassurant que des lumières d'une bagnole de flics un soir de brouillard épais, voici un énorme morceau. Le rythme reprend du poil de la bête pour le très méchant morceau titre, vraie bombe "in your face" qui se paye même le luxe d'être groovy (!), court, déchaîné, pour un morceau de Cyber Indus ravageur. The Spiteful Snake nous replonge en 1996, époque du terrible Destroy Erase Improve. On y pense beaucoup, comme si D.E.I. avait été produit en 2008 ! Et cette fin de morceau... sublime ! Puis la complexité reprend le dessus pour un Pineal Gland Optics de pure folie, Les riffs nous imposent une mélodie impossible, le sol tremble. Pravus accélère encore, majestueux, ténébreux, épuisant de puissance. Et arrive déjà le dernier morceau, Dancers To A Discordant System. Intro en forme de Tetris, Kidman est menaçant, flippant, et hop le refrain explose. Arrivé à la frontière des cinq minutes, tout éclate, le virus planqué au milieu du système surgit et finit de nous contaminer avec sa mélodie finale. Mélodie qui tourne, qui tourne, et soudain plus rien...le silence. C'est fini. Hagard, hébété, K.O., on cherche désespérément un point familier pour reprendre vie. On ne reconnaît plus rien. On ne comprend plus rien. L'écoute d'Obzen nous déphase. Totalement. Voici le disque idéal pour formater (en language informatique) votre cerveau. Une remise à zéro musicale. On efface tout les groupes soit disant fous et extrêmes, on reprend tout. Jamais Meshuggah n'a été aussi efficace, puissant, et ténébreux. Car oui, au delà de la puissance féroce d'Obzen, c'est surtout l'aura noire d'Obzen qui surprend. Meshuggah vous avait déçus avec I et Catch 33 ? Oubliez donc, c'était le grand calme avant la tempête. Oubliez aussi Nothing, Destroy Erase Improve et Chaosphere, simples brouillons d'Obzen. Obzen, disque le plus impénétrable du groupe,. Mais Obzen, musique de l'absolution éternelle. Choisissez, mourez, respirez, vivez, voici l'ère Obzen. Et celle-ci ne fait que commencer... quelle baffe !

 

Tracklist de Obzen :

01. Combustion
02. Electric Red
03. Bleed
04. Lethargica
05. ObZen
06. The Spiteful Snake
07. Pineal Gland Optics
08. Pravus
09. Dancers to a Discordant System

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !