Artiste/Groupe:

Megadeth

CD:

Dystopia

Date de sortie:

Janvier 2016

Label:

Universal Music

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

15/20

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Un nouvel album de Megadeth, c'est toujours un événement dans le petit monde du Thrash. C'est tout de même l'un des quatre combos du fameux "Big Four". A ce propos, il se pourrait bien que l'on ait, pour la première fois depuis bien longtemps, un nouvel album de chaque groupe à se mettre sous la dent. Bon, Slayer a pris un peu d'avance avec son Repentless sorti en septembre dernier. Mais le nouvel album d’Anthrax arrive d'ici quelques semaines et il se murmure que le nouveau Metallica, c'est enfin pour cette année (si, si, on y croit !).
Mais revenons à nos moutons. MegaDave a encore fait le ménage dans son groupe avant la sortie de ce Dystopia puisqu'il est aujourd'hui entouré de Kiko Loureiro (Angra) à la guitare et de Chris Adler (Lamb Of God) à la batterie. A la basse, on retrouve évidemment le fidèle Dave Ellefson. Tout ce beau monde s'est enfermé en studio l'année dernière pour enregistrer ce Dystopia. Que nous réserve ce nouvel album ? Un Megadeth futuriste, à l’image de Vic sur la pochette, déguisé en Robocop dans un décor digne de Pacific Rim ? Voyons ça tout de suite.

C'est une intro arabisante qui nous ouvre ce quinzième album de Megadeth. Et c'est parti pour la première claque, The Threat Is Real. Riff typiquement Megadethien, à l’ancienne, solos qui déboîtent (le Dave sait toujours trouver des complices de haut niveau, même s'il ne sait pas les garder), Kiko montre dès ce premier morceau qu'il est ici comme un poisson dans l'eau. Mustaine a quand même de plus en plus de mal à chanter, je trouve. Bon, le chant, ça n'a jamais été son fort mais je crains un peu pour les concerts...
Le titre éponyme commence avec une intro très mélodique, qui rappelle un peu le fameux Hangar 18 d'ailleurs, sur cette intro mais aussi dans sa construction, avec les échanges de solo en fin de morceau. Encore un bon titre, tout à fait typique de Megadeth.

On enchaîne avec le très bon Fatal Illusion qui sonne également comme un retour aux sources, avec sa partie bien speed en fin de titre, des belles cassures de rythmes et des solos qui sortent de partout. Ce morceau me fait encore penser à ce que l’on pouvait trouver sur l'album Rust In Peace, qui est quand même un peu LA référence dans la discographie du groupe. Bref, avec ce début d’album, Megadeth ne se tourne pas vers le futur (rapport à la pochette) mais bien vers le passé. Tant mieux !
Si le reste de l’album me fait moins penser au début de carrière du groupe, avec plus de morceaux orientés Heavy Thrash (Death From Within, Bullet To The Brain, Post American World, Poisonous Shadows… on ne retrouve du titre vraiment thrash qu'avec Lying In State et The Emperor en fin d'album), il n’en demeure pas moins intéressant dans les grandes lignes. Je ne vais pas entrer dans le détail de chaque titre mais je mettrais en avant notamment le morceau Poisonous Shadows qui est un peu la (bonne) surprise de l'album : démarrage acoustique, montée en puissance, solo d'entrée de jeu. On distingue un peu de synthé et des choeurs fantomatiques. Sur les couplets, le plan de double pédale de mister Adler tue sa race. Et on a droit à un final au piano sur voix chuchotée. Enfin de la prise de risque, enfin de l'originalité chez Megadeth ! C'est en outre le plus long titre de l'album (six minutes).
Une belle intro acoustique, on en retrouve aussi une sur l'instrumental Conquer Or Die. Un instrumental où Loureiro montre encore tout son savoir-faire, que ce soit à la guitare acoustique ou électrique. De manière générale, en écoutant cet album, en découvrant cette énergie retrouvée, on se dit que les deux petits nouveaux ont filé un sacré coup de fouet au vétéran Mustaine.
Tout n'est pas parfait tout de même. Bullet To The Brain, trop conventionnel, ne me fait pas vibrer plus que ça, tout comme Post American World, au refrain peu captivant et au discours un brin chelou… On sait depuis un moment que le Dave tient parfois des propos très limites, on laissera donc tout ça de côté car ce n’est pas le seul titre de l’album où Dave "Mus'teigne" montre à quel point il est peut être un américain bien réac… La perspective d’avoir Donald Trump comme président ne doit pas lui faire peur.
L’album se termine sur une reprise, Foreign Policy de Fear. Titre plutôt sympa, bien énergique (normal, c'est quand même du hardcore Punk à la base). On se rappelle que le leader du groupe, Lee Ving, avait travaillé avec Mustaine sur son projet MD 45.

Avec Dystopia, MegaDave se contente de faire du Megadeth, mais le fait plutôt bien. Voilà un album nettement plus plaisant que les dernières sorties du groupe en tout cas. Megadeth est donc le deuxième groupe du "Big Four" à remplir son contrat. Au tour d’Anthrax maintenant de nous montrer que les anciens en ont toujours sous la semelle !

Tracklist de Dystopia :

01. The Threat Is Real
02. Dystopia
03. Fatal Illusion
04. Death From Within
05. Bullet To The Brain
06. Post American World
07. Poisonous Shadows
08. Conquer Or Die
09. Lying In State
10. The Emperor
11. Foreign Policy (Fear cover)