MANU LIVERTOUT BAND

Artiste/Groupe

Manu Livertout Band

Album

The Bounder

Date de sortie

05/2007

Style

Guitar-Hero

Chroniqueur

Yann G

Note

16/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Manu Livertout, guitar-hero français et professeur de guitare au M.A.I. de Nancy nous livre là sa nouvelle galette "The Bounder". Une brève présentation du Manu Livertout Band (MLB) s'impose : le groupe est constitué de Guillaume Bideau aux voies pour ce qui est des morceaux chantés, de Manu Livertout à la gratte, de Loïc Colin à la basse et de Dirk Verbeuren à la batterie (le monstrueux batteur de SCARVE !!). Bref, un line-up qui laisse augurer le meilleur.

"The Bounder" comporte donc 15 titres, dont deux tiers purement instrumentaux dans la pure lignée de Satriani, Vai ou de Jan Cyrka et le dernier tiers, plus métal dans une lignée rappelant un peu Pearl Jam ou Black Label Society.

Commençons par la partie instrumentale. Les compos sont absolument divines, Manu est non seulement époustouflant au niveau de la technique guitaristique mais en plus, il conçoit des compos aux thèmes accrocheurs. Il a compris le petit "truc" qu'a Satch et qui nous séduit, c'est à dire d'écrire des morceaux instrumentaux plutôt techniques mais bercés par un thème tellement accrocheur qu'on ne peut se l'enlever de la tête.

Le plus de cet album est véritablement la présence d'une section rythmique monstrueuse. Là où de nombreux apprentis shredders utilisent des boites à rythmes électroniques, la frappe de Dirk est on-ne-peut-plus-puissante, une frappe bien métal et bien carré qui groove autant que les 4 membres du MLB.

Manu apporte donc diverses influences sur ses compos instrumentales : du Satriani sur "The Bounder", du Jan Cyrka et du Vinnie Moore sur "The Way Of Life", du Dimebag Darrell sur son hommage "Dimebag", un ersatz de croisement entre Steve Morse et Jennifer Batten sur le métal/country "Country On The Rocks" ... Vous l'aurez noté, que des noms prestigieux, et Manu ne se contente pas de copier, bien au contraire, il nous balance là de sacrés compos accrocheuses et puissantes.

Sur la reprise de Satriani "Ice 9", Manu appelle à la rescousse tous ses collègues du M.A.I. afin de taper un boeuf légendaire de folie sur le solo de Satch. Le solo enchaine impros enchainées de Messieurs Christophe Godin, Pascal Vigné, Kermheat, Patrick Rondat, S. Blackwords et enfin Manu. Une véritable tuerie ! Trop fort d'avoir pu rassembler tout ce beau monde pour un hommage à Satch !

Abordons désormais la partie chantée avec Guillaume Bideau. "Let It Flow" contient quelques influences Pearl Jam au milieu de solos de gratte techniques et superbes. Et surtout, la section rythmique, carrée et puissante du MLB donne une nouvelle fois un groove imparable à ces compos.

La surprise vient alors sur "Staring Through My Eyes" à l'intro country cow-boy virant aux refrains trash/hardcore que même un Strapping Young Lad n'irait pas renier.

Mais dans l'ensemble, le hard chanté du MLB sonne plutôt hard-US à la chevauchée de Pearl Jam, Green Day et de Black Label Society.

Pour résumer, Manu Livertout affiche, via ce "The Bounder", 2 facettes de sa personnalité : d'une part, sur la première partie, son amour pour le hard instrumental façon Satriani, style dans lequel il excelle, aussi bien au niveau technique que sur ses compos accrocheuses. Et d'autre part, son attirance vers le gros hard US quasi-grunge-isant.

Pour être très sincère, ma préférence va à ses qualités instrumentales. A écouter les 9 premières compos de cet album, je n'avais pas entendu ça depuis le dernier Guthrie Govan ! De magnifiques compos mélodiques et techniques redoutables. Bref, Manu devra certainement, pour la suite, faire un choix entre 2 types de publics : les adeptes de guitar-heroes ou les fans de hard-US grunge-isant... il sera certainement difficile de plaire à tout le monde.