Une pochette étonnante d’un groupe slovaque se revendiquant du Black/Thrash des années 80. C’était suffisant pour intéresser la bête affamée que je suis en matière de découvertes Black Metal et consorts. Il faut avouer que Malokarpatan surprend à bien des égards, et sa candeur apparente n’en est que plus touchante…

La Slovaquie n’est pas le pays le plus renommé pour ce qui est du Black Metal, pourtant on peut citer quelques groupes intéressants : Death Karma (avec des membres de Cult Of Fire), Algor ou encore Korium. Après une recherche assez approfondie sur la scène locale, on en conclut assez rapidement que l’ex-Tchécoslovaquie est surtout friande de Black plutôt Raw et/ou Ambient (à quelques exceptions près). Rien de très original mais beaucoup de groupes aux atmosphères envoûtantes.

Malokarpatan s’inscrit un peu dans cette lignée avec son premier album nommé Stridžie Dni. Mais contrairement à ce qui est revendiqué par le groupe (candeur naturelle ou véritable ambition ?) les Slovaques ne jouent pas vraiment du Black/Thrash des années 80, loin s’en faut. J’identifierais plus le groupe du côté des Negative Plane, des Master’s Hammer avoisinants et même des membres du Black Twilight Circle indigéniste. D’un point de vue culturel, peu de rapports il est vrai ; mais d’un point de vue idéologique c’est tout autre chose. Car c’est sans doute sous la bannière du « folklore » (et de l’occulte qui lui est souvent adjacent) ainsi que de sa revendication politique que l’on peut ranger globalement les groupes précités.

Stridžie Dni bénéficie donc très logiquement d’une production à la hauteur du propos, d’un style torturé et un peu bordélique au niveau des compositions. Les voix sont quant à elles nombreuses, dysphoriques et plurielles. On est donc face à un album assez brut, plein de contradictions mais tellement attachant qu’on en perd toute amertume à son égard. On entend même parfois du Grift des débuts (période Fyra Elegier) par ses sonorités suintant le folklore suranné et mortifère.

Malokarpatan surprend à plus d’un titre, son naturel est jouissif et fort bienvenue. Une production rare à se procurer impérativement pour les amateurs du genre.


Tracklist de Stridžie Dni :

01. Metelica A Kúrnava Sa Zene Nad Krajem
02. Kýho Besa Mi To Tá Stará Ohyzdná Striga Do Pohára Nalála
03. Na Kríllach Cemnoty Do Horských Ubočí Zostupuje Posol Moru A Hniloby
04. O Víne, Kterak Učený Hugolín Gavlovič Z Horovec Vyprával
05. Stridžie Dni, Kedy Neradno Po Slnka Západe Vychádzat, Ni Perí Drápat
06. Starý Z Hory, Co Zver Svoju Budzogánem Pobil
07. O Jedném, Co Pijatikou Rozum Si Pomúcil A Nakonec V Chléve Prenocovat Musel
08. Z Jazera Ozruta, S Volíma Rohama A Telom Chlapiny
09. Popolvár Najväčší Na Svete, Sarkanobijca A Bohatier