Luca Turilli's Rhapsody

Artiste/Groupe

Luca Turilli's Rhapsody

CD

Ascending To Infinity

Date de sortie

Juin 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Cinematic Metal

Chroniqueur

Orion

Note Orion

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Attention, les gars, il va falloir suivre.
Luca Turilli, ex-guitariste de Rhapsody (of Fire), revient en solo cette année avec un nouveau projet baptisé Luca Turilli's Rhapsody. Il ne fait donc plus partie du groupe mais reprend le nom (et le logo... et l'artwork) pour son nouveau projet. De son côté, Rhapsody of Fire existe toujours, mené par Alex Staropoli et Fabio Lione. Nous allons donc avoir en piste deux groupes portant (quasiment) le même nom, avec un artwork très proche... Va falloir faire attention dans les bacs des disquaires pour ne pas se planter !
Luca Turilli, donc, revient après six ans de silence solo et ses deux albums sortis simultanément : The Infinite Wonders of Creation et Lost Horizons de son autre projet, Luca Turilli's Dreamquest (quand je vous disais qu'il fallait suivre).
Luca a embarqué avec lui pour ce projet des musiciens qui étaient partie prenante dans Rhapsody of Fire, à savoir les français Dominique Leurquin (guitares) et Patrice Guers (basse). Au poste de batteur, après avoir sollicité Alex Holzwarth qui devait assurer la batterie dans les deux entités, le groupe a finalement recruté un nouveau batteur, Alex Landenburg (tiens, un autre Allemand...)
Cette année, son arme secrète, c'est un nouveau chanteur répondant au nom de Alessandro Conti, que Luca a gardé secret le plus longtemps possible. Et il faut reconnaître que ce gars-là sait chanter.
Pour ajouter un peu plus à la confusion, au niveau de la musique, on ne peut pas dire qu'il y ait une différence énorme entre ce nouvel album solo de Turilli et les derniers Rhapsody of Fire. Ce qui est somme toute très logique dans la mesure où le guitariste était le principal compositeur du combo.

Et donc, c’est sans attendre de surprise que l’on aborde cet album. Une intro arabisante, électro puis symphonique nous accueille pour nous plonger dans la nouvelle œuvre de l’Italien. Et là, déjà, on sent que ça ne va pas faire dans la légèreté. Ceci dit, ce n’est pas forcément ce qu’on est venu chercher, la légèreté, en s’apprêtant à écouter un album de Rhapsody
Le titre éponyme qui ouvre les hostilités ne créera aucun bouleversement pour les amateurs de Rhapsody : c’est pareil. Un titre plutôt speed pour ouvrir l’album, quelle surprise ! La seule différence étant bien sûr le chant de Alessandro, plus technique et je dirais moins gonflant que celui de Fabio Lione. Oui, désolé, je n’ai jamais été super fan de ce chanteur.
Mais Luca sait aussi piocher dans son propre répertoire (comprendre son répertoire solo). Ainsi, Dante’s Inferno, le titre suivant, a un refrain qui ressemble pas mal à un morceau du projet Dreamquest. Une ambiance arabisante repointe le bout de son nez sur Dark Fate of Atlantis, un morceau dont la construction fait penser à un titre du premier album solo de Luca, King Of The Nordic Twilight. C’est un peu le problème je trouve : des petits airs de déjà entendu parsèment cette nouvelle œuvre. Cet album sonne finalement comme la somme de tous les albums de Luca Turilli, sous son nom ou celui de Rhapsody (Of Fire).
Un peu de néoclassique par ci (Dante’s Inferno, Tormento E Passione), une petite touche médiévale ou baroque par là (Excalibur), le tout enrobé de gros chœurs et d’éléments symphoniques omniprésents, toute la panoplie est déployée. On peut ajouter quelques notes un peu électro de synthé comme sur le projet Dreamquest. On trouve, comme sur les derniers albums de Rhapsody, le titre chanté en Italien. Ici, il s’agit de Tormento E Passione, en duo avec une chanteuse, façon opéra. On se rend compte à cette occasion que Alessandro est effectivement un très bon chanteur.
Pour Luna, chanté encore en duo avec une voix féminine (et en anglais et italien), on se dit : ça y est, de l’originalité. Mais en fait, non. Luca est allé piocher du côté de Nightwish et de son Slow Love Slow pour l’ambiance légèrement enfumée de type piano-bar au début du morceau avec un côté opéra en plus.
Et comme pour chaque album de Turilli / Rhapsody, l’œuvre s’achève sur une grosse pièce de plus de quinze minutes, Of Michael The Archangel And Lucifer (rien que le titre, on avait deviné…) Si les influences cinématographiques du bonhomme marquent fortement les compositions, comme d’habitude, ici, c’est l’apothéose. Le "Cinematic Metal", comme Luca aime l’appeler, dans toute sa splendeur. Mais au bout du compte, un morceau qui me semble très (trop ?) décousu.

Aucune surprise à attendre. Les amateurs du style ne seront sans doute pas déçus tant cet album s’inscrit dans la continuité de l’œuvre du groupe italien, d’autant que l’exercice me semble plus réussi que les derniers albums en date de Rhapsody of Fire. Mais là, il me vient une interrogation. Si Luca Turilli’s Rhapsody fait du Rhapsody Of Fire, que va faire Rhapsody Of Fire ? Du Luca Turilli ? Allez, je plaisante. Les aficionados du groupe italien risque finalement de se retrouver avec deux albums de leur groupe préféré par an. Que demande le peuple ?

 

Tracklist de Ascending To Infinity :

01. Quantum X (intro)
02. Ascending To Infinity
03. Dante's Inferno
04. Excalibur
05. Tormento E Passione
06. Dark Fate Of Atlantis
07. Luna
08. Clash Of The Titans
09. Of Michael The Archangel And Lucifers Fall

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