Loudblast

Artiste/Groupe

Loudblast

CD

Burial Ground

Date de sortie

Avril 2014

Label

Listenable Records

Style

Death Metal

Chroniqueur

Orion

Note Orion

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Trois ans après un Frozen Moments Between Life and Death qui m'avait fait forte impression et rassuré quant à la santé du combo après un Planet Pandemonium bien décevant, où en sont donc nos Deathsters français ? Stéphane Buriez, bombardé présentateur d’émission télé (Une Dose de Metal, sur l’énOrme TV) a repris son rôle de guitariste chanteur pour retourner faire ce qu’il sait faire de mieux : du Loudblast. On retrouve à ses côtés le fidèle Hervé Coquerel (batteur, dans le groupe depuis 1993) ainsi que les deux "petits nouveaux" que nous avions découverts sur l’album précédent, Pierre Drakhian (guitares) et Alex Lenormand (basse).

Alors, est-ce qu’il y a parmi vous des djeuns pour qui le Death français se résume à Gojira et qui ne connaissent pas Loudblast ? Une rapide présentation s’impose : Loudblast, ce sont des vétérans de la scène metal française (le groupe a débuté en 1985), ils ont joué avec les plus grands (Death, Coroner, Sepultura), ils ont travaillé aussi avec les plus grands (Scott Burns, THE référence de la production Death Metal fin des années 80, début 90)… et ils sont toujours là. Vous pouvez me citer un autre groupe français, catégorie Metal extrême qui plus est, toujours en activité après autant d’années ?
Bref, les patrons du Death français, ce sont eux ! Et qui dit "patrons", dit "rang à tenir", devant la horde de jeunes groupes aux dents longues. De ce côté-là, inutile de faire durer le suspens, les Loudblast sont bien installés sur le trône et ne vont pas en descendre tout de suite, vu la qualité de ce nouvel album.

On retrouve en effet avec ce Burial Ground un Loudblast au sommet de sa forme. A Bloody Oath nous plonge dans le bain : on sent dès ce premier morceau une ambiance assez sombre (écoutez le pont au milieu du titre avec sa basse en avant), une sombritude d’ailleurs fortement suggérée par la pochette de l’album. On constate que les growls de Stéphane Buriez, maître de cérémonie, n'ont rien perdu de leur puissance. Celui-ci sait aussi varier sa voix suivant les ambiances. On remarque également un solo très mélodique, bien plus d’influence Heavy que Death Metal. On retrouve d'ailleurs, je trouve, quelques touches heavy tout au long de cet album, notamment sur les solos (I Reach The Sun) mais aussi sur quelques chorus. On avait noté l'excellent travail de Pierre Drakhian sur Frozen Moments, ici ça se confirme : ce guitariste est brillant.
Le second titre fait assez thrash dans sa construction même si l’assise reste death avec le chant de Steph. Ce nouvel album des Nordistes n’est finalement pas si éloigné que ça de l’album précédent, mêlant habilement Death et Thrash mais n’ayant pas peur de se frotter à d’autres influences, plus étonnantes (From Dried Bones et son riff hypnotique).
Ascending Straight In Circle est plus radical, presque Black parfois ; Soothing Torments me rappelle l’ère Fragments (tout comme le titre bonus, The Bird, auquel, pour une fois – et c’est hyper rare – on a eu accès), Abstract God est bien lourd et sombre lui aussi. Je ne vais pas m’appesantir sur tous les morceaux, comme je l’ai dit plus haut, c’est du tout bon. Je vais par contre m’arrêter un moment sur ce que je considère comme le moment fort de cet album : les deux derniers titres, The Void et The Path.
Le premier est assez lourd (on peut même lâcher le mot "doom" sur la partie centrale du titre), avec une ambiance générale bien noire. Encore une fois, Steph laisse ses growls se transformer en un chant sépulcral, très sombre lui aussi. Morceau qui se conclut par un superbe passage acoustique.
Le second est plus étonnant encore (mais aussi le plus réussi de cet album, à mon avis). On a des effets de profondeur sur la voix hurlée du refrain. La partie centrale blaste du tonnerre. Là encore, Drakhian fait un boulot phénoménal sur les solos de la fin du morceau. J’y retrouve un peu l’ambiance du dernier Behemoth qui m’a tant plu : une recherche mélodique tout en conservant une puissance dévastatrice et une ambiance sombre.
On peut préférer le Death qui bourrine d’un bout à l’autre d'un album, il en faut pour tous les goûts. Sachez que ce n’est pas le cas ici, Loudblast n’en est plus là. Les Français nous proposent un Thrash Death où la mélodie n’est pas absente mais où la puissance reste le maître mot.

Loudblast, presque trente ans d'existence et toujours les leaders de la scène Death française. Ce groupe a su faire évoluer son Death Metal pour le coller à l'air du temps, ce qui peut aussi expliquer sa longévité. Sans doute que certains fans, restés scotchés à l’ère Disincarnate, vont encore hurler ; mais pour ceux qui ont apprécié des albums comme le dernier mais aussi Fragments, le mini Cross The Threshold ou Sublime Dementia (donc, finalement, les trois quarts de la discographie du groupe), ce Burial Ground saura les convaincre comme il m'a convaincu. Loudblast signe encore une fois un excellent album, et ceci sans se répéter. Chapeau !

 

Tracklist de Burial Ground :

01. A Bloody Oath
02. Darkness Will Abide
03. Ascending Straight In Circle
04. Soothing Torments
05. From Dried Bones
06. I Reach The Sun
07. Abstract God
08. The Void
09. The Path
10. The Bird (bonus track)

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