Artiste/Groupe:

Lost Horizon

CD:

Awakening The World

Date de sortie:

2001

Label:

Style:

Power Metal

Chroniqueur:

Orion

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Après le succès rencontré par Hammerfall, on a vu proliférer les groupes de Heavy Metal, Power Metal ou True Metal, un peu partout... et surtout en Suède. Dans le lot, certains méritaient l'attention plus que d'autres. Lost Horizon, par exemple.

Lost Horizon a tenté de se démarquer de la masse dès le départ par le look des musiciens et le concept. Et là, ce n’était peut-être pas la meilleure idée qu’ils aient eu. On pense un peu à une sorte de Manowar visuellement (ce qui n’est déjà pas la référence ultime en terme de bon goût) : torses nus, assez baraqués, les peintures de guerre et des capes en plus. Alors bien sûr, tout dépend des goûts ; mais quand même, ça fait vraiment kitsch. Et vous n’avez pas fini de vous marrer, vous allez voir. Le concept, lui, est spatial. Chaque musicien est censé venir de l’espace et il est affublé d’un pseudo à coucher dehors, comme l'instigateur du projet, Transcendental Protagonist (avouez qu'il fallait aller le chercher, celui-là !). Il s'agit en fait de Wotek Lisjcki, guitariste du groupe de Death Metal Luciferion.
On peut voir là un parallèle avec Hammerfall justement, puisque Oscar Dronjak, fondateur de Hammerfall, était aussi guitariste d'un groupe de Death (Ceremonial Oath). L'autre parallèle, encore plus évident, est que Patrick Rafling, Stephan Elmgren et Joacim Cans, tous futurs membres de Hammerfall, ont fait partie du groupe à ses débuts.

Et la musique dans tout ça ? On y vient. Et là, finie la rigolade !
Intro à grand renfort de coups de tonnerre, de vent, d'éclairs (enfin, on pense) et badaboum ! c'est parti ! Heart Of Storm vous scotche à votre siège. Le batteur, Preternatural Transmogrifyer (ou plutôt Christian Nyquist, de son nom terrestre) est monté sur double pédale tout du long ou presque. C'est guerrier, c'est épique avec l'utilisation parcimonieuse de synthés. Et rapidement, on se rend compte que le point fort du groupe, c'est son chanteur. Un certain Daniel Heiman, caché sous le pseudo de Ethereal Magnanimus. Ce type a un sacré coffre et il est aussi à l'aise sur les notes aiguës que plus graves.
Boum, re-tonnerre et on déboule sur le second morceau, Sworn In The Metal Wind. La rythmique est toujours aussi speed, la mélodie toujours présente grâce au chant de Daniel Hei… pardon, Ethereal Magnanimus.
Une petite aération qui sent la ballade mais qui est juste un interlude (The Song Of Air) et on repart de plus belle avec World Through My Fateless Eyes. Grosse prestation de Daniel (c’est quand même plus simple que son pseudo) sur ce morceau.
Le ralentissement de l'album, le voici. c'est Perfect Warrior, un titre au tempo plus lourd mais sur lequel le Daniel semble toujours aussi aérien et voler au-dessus de tout ça. Sur Denial Of Fate, il utilise un timbre plus médium, sauf sur quelques cris. Musicalement, c'est une orgie depuis le départ. Vous vouliez du Power Metal ? Vous êtes en train de vous en manger une pleine assiette !
Mais tout à coup, surprise : l'intro de Welcome Back est hyper mélodique, avec plein de synthé. On dirait presque du Bon Jovi et soudain, badaboum ! Coup de tonnerre et c'est reparti pour une cavalcade effrénée. Même rapide, ce morceau est le plus mélodique de l'ensemble grâce aux superbes lignes de chant de Daniel et le solo de guitare qui n'est pas crado non plus.
Le dernier morceau, The Kingdom Of My Will, s'ouvre aussi sur pas mal de synthé ; mais après, ça dépote. C'est le morceau épique par excellence. On change plusieurs fois de rythme et de mélodie conductrice. Daniel y pousse des cris quasiment inhumains (les montées dans les aigus ne lui font pas peur).
L'album se termine sur une outro au synthé qui nous donne des sons assez spatiaux, on a l’impression d’assister au décollage d’un vaisseau. Je suppose que c’était l’effet recherché, vu le concept.

Et enfin, le groupe n'a pas fait les choses à moitié. Le livret du CD est en papier glacé avec une photo centrale style Braveheart (en format cinéscope en plus) - peut-être pour nous rappeler que le premier nom du groupe fut Highlander - et chaque musicien a droit à une page (deux pour le chef) pour s'exprimer : remerciements en tout genre, influences, matos dont il se sert, etc... difficile de faire plus complet.

Il ne fallait pas rester bloqué par le côté kitsch de la pochette, du concept et des clichés en tout genre ; ce premier album de Lost Horizon est une sacrée baffe, comme on aimerait en prendre plus souvent dans ce style musical.
Malheureusement, le groupe ne nous offrira qu'un album de plus, A Flame To The Ground Beneath en 2003 (presque aussi intéressant), et puis c'est tout. On retrouva Daniel Heiman dans un autre groupe, Heed, quelque temps plus tard. Lost Horizon semble toujours en activité pourtant, mais rien depuis 2003. Alors, il attend quoi, le Transcendental Protagonist, pour nous offrir une suite à ces deux albums dantesques ?

 

Tracklist de Awakening The World :

01. The Quickening (intro)
02. Heart Of Storm
03. Sworn In The Metal Wind
04. The Song Of Air
05. World Through My Fateless Eyes
06. Perfect Warrior
07. Denial Of Fate
08. Welcome Back
09. The Kingdom Of My Will
10. The Redintegration (outro)