Leaves' Eyes

Artiste/Groupe

Leaves' Eyes

CD

Symphonies Of The Night

Date de sortie

Novembre 2013

Label

Napalm Records

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Orion

Note Orion

13/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Leaves’ Eyes, le groupe de l’ex-chanteuse de Theatre Of Tragedy est sur les rails depuis 2004 et nous a déjà offert quatre albums studio, des EPs et même un DVD live.
J'avais personnellement trouvé que le groupe avait visé juste en allant, avec Njord (2009) mais plus encore avec Meredead (2011), vers des ambiances celtiques marquées et de ce fait, commençait à avoir une vraie personnalité en s'éloignant ostensiblement de la kyrielle de groupes symphoniques à chanteuses balançant des growls masculins à tout-va. Meredead, le dernier album en date, était devenu mon album préféré du combo, la perte d’agressivité étant, je trouve, largement compensée par cette approche mélodique originale issue de la musique celtique. Je pensais que Leaves' Eyes avait trouvé sa voie et j'attendais donc de découvrir la suite des aventures celtico-symphoniques de Liv Kristine et son groupe.

Mais contrairement à ce que j'attendais, avec ce Symphonies Of The Night, l'Irlande s'éloigne et l'Allemagne revient en force. Traduction : les influences celtiques sont bien moins présentes. Par contre, le côté bourrin amené par le chant d'Alexander Krull (le mari de madame et accessoirement chanteur d'Atrocity) fait un retour fracassant. Car si on ne l’entendait quasiment plus sur Meredead (un seul titre), le revoilà qui vient pousser ses beuglements sur la plupart de ces nouveaux morceaux. Et là, autant j’aime quand Sirenia nous met des growls masculins partout, autant je trouve qu’ils n’ont pas (plus ?) forcément leur place chez Leaves’ Eyes.
Ceci étant dit, toute l’influence du dernier album en date n’a pas disparue. On retrouve bien encore une approche folk celte sur le titre Galswintha qui est bien plus dans l'esprit de ce que j'attendais de ce nouvel album. Sur le reste des morceaux, ces touches celtiques sont assez furtives (intro de Hymn To The Lone Sands et sa partie centrale, intro de Maid Of Lorraine, Nightshade) et la plupart du temps, carrément absentes. On a l’impression que le groupe n’ose pas. Ou n’ose plus. Ont-ils eu peur d'aller trop loin ? Un grand nombre de fans a-t-il demandé au groupe de revenir à quelque chose de plus musclé avec des growls partout ? Il faudra leur poser la question.
A partir de là, il va y avoir deux écoles. Ceux qui, comme moi, auraient souhaité voir le groupe continuer sur sa lancée de Meredead avec toute l’originalité que cela donnait au groupe, et ceux qui vont être heureux du retour en arrière. Car retour en arrière il y a. Et l’on s’en rend compte dès le premier morceau : plus aucune influence celtique, le retour des growls sur des guitares qui font "crontch crontch" et un refrain touché par le syndrome Nightwish époque Tarja (sans évidemment en posséder la saveur). Le second titre nous replonge également à l’époque de Vinland Saga. Mais avec un peu moins d'inspiration. Certes, ces deux morceaux sont corrects, tout comme d'autres (avec mention spéciale pour Éléonore de Provence qui claque bien), mais on a aussi quelques morceaux trop passe-partout comme Symphony Of The Night, Angel And The Ghost, Saint Cecelia ou Nightshade pour, au final, un ensemble où l’on éprouve peu de frissons et surtout, vous l’avez compris, où il manque dorénavant quelque chose. Après, c’est évidemment leur choix artistique, on l’approuve ou pas. L’avenir nous dira si c’était le bon.

Alors c'est sûr que globalement, Leaves' Eyes a durci le ton et cela va sans doute ravir ceux qui n’avaient que modérément apprécié le virage celtique, l'adoucissement du propos et la disparition des growls de monsieur Krull. Moi, je reste sur ma faim. Certes, Symphonies Of The Night n'est pas un mauvais album mais Leaves' Eyes perd la particularité que le groupe semblait s'être forgée avec Meredead et se replace dans le peloton de groupes faisant peu ou prou la même chose. Et à ce jeu là, il faut être meilleur que les autres. Ce n’est pas forcément le cas avec cet album.
Tant pis pour eux, ils laissent le champ libre à un certain Nightwish et quelque chose me dit qu’ils ne vont pas hésiter, eux, à s'engouffrer dans ce créneau celtico-symphonique puisqu'ils en ont déjà bien posé les bases sur Imaginaerum et en intégrant Troy Donockley, leur joueur de cornemuse, en tant que membre permanent il n'y a pas longtemps, ils ne vont certainement pas se priver.
C’est dommage de n’avoir pas senti le truc et d’avoir toujours un coup de retard…

 

Tracklist de Symphonies Of The Night :

01. Hell to the Heavens
02. Fading Earth
03. Maid of Lorraine
04. Galswintha
05. Symphony of the Night
06. Saint Cecelia
07. Hymn to the Lone Sands
08. Angel and the Ghost
09. Éléonore de Provence
10. Nightshade
11. Ophelia
12. Eileen’s Ardency (Bonus Track)
13. One Caress (Bonus Track)

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !