C H R O N I Q U E

Fondé à Vetlanda en Suède en 2007, Koloss sort, enfin, son premier album, Empower The Monster, après un EP sorti en 2011 et intitulé End Of The Chayot. Difficile de décrire leur musique sans passer par les classifications de genres tant usitées. Les Suédois jouent donc ce qu’on appelle aujourd’hui du Post-Metal, le tout agrémenté d’une -oxymorique- fraîcheur Sludge et progressive. Le résultat ? Un album en réalité pas tout à fait frais, mais néanmoins agréable.

Rien de colossal donc, des riffs qui semblent tout droit sortis des poncifs du genre, une voix déjà assez entendue (qui ressemble d’ailleurs beaucoup à celle de Georges Balafas du groupe Eibon), des mélodies sans grande originalité, bref, du Post-Metal tout ce qu’il y a de plus banal. Banal sans être mauvais, qu’on s’entende là-dessus. L’album plaira sans doute à beaucoup, les risques sont minimisés et le tout est bien orchestré, sans fioritures ni échecs apparents.

En fait, pour être un tant soit peu plus précis, ce sont les deux premières pistes de l’album qui pèchent. La lenteur du Sludge et sa crasse habituellement si intéressante sont mal desservies par un jeu interprétatif du groupe bien trop lancinant, un peu bébête et surtout très ennuyeux. Vingt-et-une minutes à s’emmerder sur un album qui en fait le double, ça fait quand même beaucoup.

Heureusement vient la piste suivante, Beyond The Horizon, qui, comme l’indique son nom, tente de voir un peu plus loin que le bout de son nez en nous servant une alternance très réussie de voix claire et cri hardcoreux. La musique est plus « punchy », un peu plus agressive tout en gardant cet aspect mélodique, presque shoegaze, propre au Post-Metal. La mélopée se construit peu à peu sous la forme d’une complainte dithyrambique et le chant tombe finalement dans une noirceur ritualiste et occulte auquel s’ajoutent des guitares lentes et prenantes, qui finissent d’accabler l’auditeur dans un final doomesque (c'est qu'elle était longue celle-là !).

C’est ensuite à Building Arks que revient la difficile tâche d’achever le boulot entrepris plus tôt. Grâce à Dieu cette dernière piste s’inscrit dans la logique de la précédente ! Toujours pas très originale, donc, mais somme toute accrocheuse, permettant ainsi à Koloss de remonter un peu dans mon estime.

Le leitmotiv du groupe peut se décrire ainsi : une musique simple, pas très originale, mais néanmoins accrocheuse et bien orchestrée. Empower The Monster saura satisfaire les fans du groupe/genre mais n’arrivera sans doute pas à convaincre au-delà. Avis mitigé de mon côté, pour une note elle aussi mitigée. Un album qui s’inscrirait parfaitement dans la tendance "normcore" actuelle !

Tracklist de Empower The Monster :

01. From The Sea (The Birth Of A Monster)
02. Cleanse
03. Beyond The Horizon
04. Building Arks

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