Kissin’ Dynamite, l’étoile montante de hard rock allemand, ça fait un bon bout de temps qu’on vous en dit du bien (Orion surtout). Ca a commencé en 2012 pour nous avec leur troisième album Money, Sex and Power. Nous voilà en 2018, les Allemands entament leur onzième année d’existence et sortent leur sixième album, Ecstasy, leur premier dans l’écurie Metal Blade/Sony, qui fait suite à Generation Goodbye, sorti en 2016.
Le groupe est toujours centré sur leur charismatique chanteur Johannes (Hannes pour les intimes) Braun que j’avais eu la chance de rencontrer au Hellfest en 2013, une superbe rencontre et une belle interview. A ses côtés, on retrouve un line-up ultra stable puisque le même depuis 2007, avec aux six-cordes, Ande Braun (frère de Johannes) et Jim Muller, à la quatre-cordes Steffen Haile et aux fûts, Andi Schnitzer.
 
On a droit ici à treize titres mais aucune expérimentation électro contrairement à Megalomania. Par contre, et comme d'habitude, un paquet de bons morceaux, à commencer par celui tubesque qui ouvre l’album et pour lequel un clip est dispo :



Alors certes, certains y verront des paroles simplistes et un clip ultra cliché, mais quel refrain et quelle puissance mélodique, le truc vous reste collé à l’encéphale pour un bout de temps. Au final, c’est comme dans le foot (c'est d'actualité), il faut savoir jouer simple pour rechercher l’efficacité maximale, et à chacun des morceaux de cet album on se dit "ouais bon, c’est assez banal", mais au final, bim, on se prend le refrain super accrocheur qui rend l’album addictif au plus haut point (Superhuman, You’re Not Alone, Placebo, One More Time, No Time To Wonder). Tout parait simple avec Kissin’ Dynamite, gage d’un très grand professionnalisme et d'un excellent bagage technique. Par exemple dans les chœurs, toujours bien placés et qui ajoute encore de l’efficacité aux morceaux. Par exemple encore, dans les super solos de guitare, court mais précis et inspirés (Placebo, Waging War). Bien sûr, la voix de Hannes est essentielle dans le mix et il impressionne tout au long de l’album que ce soit en tonalité grave (Breaking The Silence), plus aigu (I’ve Got The Fire) ou plus rocailleux (Waging War), ou encore plus romantique (Heart Of Stone), le garçon sait, semble-t-il, tout faire.

Bien sûr un album dans ce style ne pouvait pas sortir sans son lot de bonnes grosses ballades. La première qui ne m’émeut guère c’est Still Around et l'autre, plus originale, avec de jolies contre-chants à la guitare, c'est Heart Of Stone. Sortez les briquets pour "das grosse ballade" qui sonne un peu Bon Jovi.

On trouve aussi un morceau plus heavy que la normale, Breaking The Silence (rien à voir avec la version de Depeche Mode) que je trouve réussi. Avec Kissin’ Dynamite il doit être sacrement compliqué de choisir les singles d’un album, tellement il y a d’options. Dans l’interview de 2013, Johannes expliquait qu’ils partaient de cinquante morceaux pour n’en garder qu’une douzaine : forcément ! En tout cas, dans cet album, One More Time est aussi un hymne qui aurait pu être choisi (et il le sera peut-être), et sur lequel le chant de Johannes est vraiment superbe. Le titre Wild Wind va certainement vous rappeler le fameux gimmick de Slash sur Sweet Child O' Mine, même style, avec les notes légèrement dans le désordre. Sur le morceau Ecstasy, Johannes chante en duo avec Anna Brunner (je ne connaissais pas mais elle est l'une des quatre chanteuses du groupe Exit Eden), qui a une sacrée voix rock du même style que lui, j’avais pas fait attention au début, mais cette fille envoie du lourd au chant, jugez par vous-mêmes :



C’est bon, on résume : c’est festif, c’est entrainant, ça se chante à tue-tête, ça file la banane et le groupe manie bien la dérision. C’est déjà pas mal tout ça pour un même groupe non ?


Tracklist de Ecstasy :

01. I’ve Got The Fire
02. You’re Not Alone
03. Somebody’s Gotta Do It
04. Ecstasy
05. Still Around
06. Superhuman
07. Placebo
08. Breaking The Silence
09. Waging War
10. One More Time
11. Heart Of Stone
12. Wild Wind
13. No Time To Wonder