KIKO LOUREIRO

Artiste/Groupe

Kiko Loureiro

Album

Universo Inverso

Date de sortie

26/03/2007

Style

Jazz-Rock Instrumental

Chroniqueur

Yann G

Note de jazz-rock

15/20

Site Officiel

http://www.kikoloureiro.com.br/

Où l'acheter ?

Ici

C H R O N I Q U E

2 ans après "No Gravity", Kiko Loureiro, guitariste d'Angra qu'on ne présente plus, est de retour avec un nouvel album "Universo Inverso" qui n'a cette fois plus rien à voir le métal. Cette fois, le brésilien a choisi d'officier dans un jazz-rock 100% instrumental dopé aux influences latines. Finis donc les martelages de fûts par Mike Terrana et plus généralement le style guitar-hero métal, cette fois-ci Kiko s'est entouré de musiciens jazzy tels que Yaniel Matos au piano, Cuca Teixeira à la batterie et Carlinhos Noronha à la basse.

La chronique d'un tel album n'est donc pas aisée surtout sur un site de métal (sur lequel il n'a rien à y faire) alors il va falloir que je prenne ma caquette de fan de CAB (le projet jazz de Tony MacAlpine, Bunny Brunel, Dennis Chambers), de Michel Petrucciani et de Frank Gambale pour essayer de chroniquer ce nouvel opus.

Le "Feijao de Corda" composé par Kiko qui ouvre le bal est absolument sublime, dans un registre jazzy aux connotations parfois dansantes brésiliennes. Et le thème imparable est absolument divin. Sur cet album, Kiko a décidé de construire ses morceaux de la façon suivante : enchainement d'une intro, d'un thème sublime, d'improvisations jazzy des 3 instruments dans tous les sens puis reprise du thème. Donc ce qui sera un peu indigeste pour les non musiciens et pour le public métal, ce sont bien évidemment les impros jazz qui, bien que techniquement imparables, déroutent un peu l'auditeur.

Quoiqu'il arrive, comme sur tout album de jazz-rock, des dizaines d'écoutes sont nécessaires avant de vraiment rentrer dedans. En tout cas, Kiko Loureiro démontre qu'il ne cherche pas à afficher son égo puisque son accolyte Yaniel Matos a parfois plus l'occasion de s'exprimer sur les impros que le guitariste, des impros jazzy souvent proches d'un Petrucciani.

"Havana" se situe à la croisée du jazz-rock et du pur rock instrumental. Kiko balance ses thèmes et solos jazzy avec une disto un brin crunchy rappelant ses influences métal sur des rythmiques 100% pourtant jazz-rock.

La ballade "Anastacia" est bourrée de feelings et donne la chair de poule, drivée par un thème guitaristique accrocheur aux connotations brésiliennes. Mais il est clair que l'auditeur perd un peu pied au cours des impros prolongées des 3 compères, dommage.

On a alors droit à des influences mambo, bossa-nova, salsa, jazz-blues sur "Samba de Elisa".

C'est alors au tour du bassiste de se lâcher sur l'intro de "Camino A Casa" rappelant un peu le jeu de Jaco Pastorius, un morceau à nouveau à la croisée du jazz et du rock sur ses connotations sud-américaines rappelant Carlos Santana.

"Universo Inverso" s'achève alors sur 2 morceaux très tristes : "Realidade Paraleda" et "Recuerdos".

Il n'est donc pas concevable de donner une note à cet album quand on se place dans une perspective métal. En revanche, il mérite une place sacrée dans les rayons jazz-rock des disquaires car il passionnera les fans des artistes cités précédemment dans cette chronique. Espérons juste que "Universo Inverso" ne passera pas totalement inaperçu car les disquaires associeront forcément le nom de Kiko Loureiro au métal et ils se gourreront de bac.