Artiste/Groupe:

Keep Of Kalessin

CD:

Epistemology

Date de sortie:

Février 2015

Label:

Indie Recordings

Style:

Black Cosmique

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Keep Of Kalessin fait ce qui lui plait.
Ce groupe norvégien, né en 1993, a longtemps officié dans le Black Metal. Mais ce serait très réducteur de qualifier aujourd’hui Keep Of Kalessin de groupe de Black Metal. En fait, depuis un moment (l’album Armada de 2006), leurs albums sont assez différents les uns des autres, au point qu’il est difficile de deviner de quoi sera fait le prochain. Avec Reptilian, le dernier opus en date, on était parti sur du Black mélodique et symphonique avec quelques passages en voix claires et même des choeurs. Que va donc nous réserver ce nouvel album, au superbe artwork ?

Après une intro symphonique qui ne nous donne pas trop d’indice sur la suite dans la mesure où quasiment tout le monde, quel que soit le style pratiqué, en propose une, c’est The Spiritual Relief qui donne le ton. Si la musique, très rapide, fait bien penser à du Black Metal, au niveau des voix, ça n'a plus rien à voir. Le morceau est entièrement en voix claires, doublées voire triplées (les pistes de voix sont, à mon avis, nombreuses) pour donner l’impression de choeurs. On pense un peu à leurs compatriotes de Enslaved, quand ils utilisent les voix claires eux aussi. Le refrain est assez grandiose. Le pont du morceau fait carrément prog, avec piano et solos de guitare fluides. La claque ce titre ! Si tout l'album ressemble à ce premier pavé (presque dix minutes), ça sent le chef-d'œuvre !
Le second morceau, Dark Divinity, voit l'arrivée d'une voix moins mélodique, plus dans l'esprit black. Le tempo est toujours hyper rapide. Le premier pont fait très Thrash Metal puis lorgne vers le prog avec partie parlée / synthé et derrière, Obsidian C. attaque un solo de guitare bien mélodique lui aussi. Un second morceau peut-être moins impressionnant que le premier mais tout de même inspiré et incroyablement touffu en bonnes idées.
The Grand Design avec son intro prog surprend car c’est finalement un matraquage bien violent qui suit, le groupe revient d'un coup d'un seul sur les terres Black Metal. La fin du morceau est plus mélodique grâce au retour du chant clair (toujours à plusieurs pistes) mais le tempo reste hyper rapide. Comme sur Reptilian, le chanteur, qui n'est pourtant plus le même (c'est Obsidian C. qui a repris le micro), utilise un large panel vocal. L'album se place d'ailleurs musicalement dans la continuité de Reptilian, en plus mélodique je trouve.
Necropolis me plait moins. Le titre est bien plus linéaire que tout ce qu’on vient d’écouter jusqu’à présent, alors que sa durée dépasse les sept minutes, comme les trois morceaux précédents. Ca n'en fait pas un mauvais morceau pour autant mais il y a tout simplement moins d’idées sur ce titre… c’est qu’on avait commencé à prendre des habitudes ! Je pense qu’il aurait pu durer deux ou trois minutes de moins.
Universal Core est le seul morceau qui ne dépasse pas les quatre minutes (l’intro mise à part) et on se doute que ça va speeder à fond les ballons, dans la grande tradition du groupe. Gagné ! Ca blaste à mort du début à la fin. La voix est black sauf sur le refrain. Un bon titre bien "in your face" à ce stade de l'album, c'est nickel !
Introspection (morceau déjà connu puisqu'il a fait l'objet d'un EP et la vidéo du titre tourne depuis 2013 sur youtube) dispose d’un refrain assez dément encore une fois, très mélodique. On est à mille lieues du Black des premiers albums avec ce nouvel opus, c’est certain, même si le rythme reste très souvent hypersonique, comme c’est encore le cas sur ce morceau.


Enfin, le titre éponyme (plus de neuf minutes) nous entraîne encore une fois sur un rythme endiablé qui ne faiblit pas. Du moins, jusqu’à une accalmie avec synthé et guitare où, là encore, on se sent plus proche de Pink Floyd que de Dark Funeral. Le redécollage, plus lourd, est encore l’occasion d’envoyer du solo de guitare à foison. Des chœurs se joignent au reste et vont ainsi accompagner la musique jusqu’à la fin du morceau. Là encore, je m’attendais à mieux sur une durée aussi longue. Le morceau reste sympa mais n’est pas aussi percutant que le tout premier. Il n'en reste pas moins que l'album, dans son ensemble, vaut le déplacement.

Black ? Thrash ? Heavy ? Prog ? Tout ça à la fois sans doute. Mais au final, qu’importent les étiquettes, l'important est que Keep Of Kalessin nous livre là un album vraiment intéressant et réussi, même si la fin d’album n’a pas tout à fait répondu aux promesses du début.
Alors, c’est sûr, il va falloir être un peu ouvert d'esprit pour entrer dans ce Epistemology. Autrement dit, une nouvelle fois, les fans des premiers albums vont être dégoûtés (et ceux qui n’ont pas aimé Reptilian peuvent d’ores et déjà passer leur chemin). Mais les autres, ceux qui aiment la diversité et les prises de risques sauront, je pense, l’apprécier à sa juste valeur.

 

Tracklist de Epistemology :

01. Cosmic Revelation (Intro)
02. The Spiritual Relief
03. Dark Divinity
04. The Grand Design
05. Necropolis
06. Universal Core
07. Introspection
08. Epistemology