Jupiter Zeus

Artiste/Groupe

Jupiter Zeus

CD

On Earth

Date de sortie

Mars 2014

Label

Magnetic Eye Records

Style

Stoner rock Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

16/20

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C H R O N I Q U E

Le travail des Australiens de Jupiter Zeus me laisse perplexe. Non pas par l’excellente qualité de leur premier album On Earth, mais bien par la grande difficulté que j’ai rencontré pour écrire cette chronique. C’est étrange et en même temps très satisfaisant d'affronter ce genre de problème. Pourquoi ? Car cela veut dire qu'un groupe comme Jupiter Zeus produit une musique empreinte d’influences connues de ces trente dernières années, mais ne les reproduit pas. Non, avec On Earth, JZ réussi le tour de magie de faire du neuf avec du vieux, d’innover pour livrer un album intéressant et plein de choses surprenantes à défaut d’être révolutionnaires.

Les pieds ancrés « on earth ».

Si Jupiter Zeus est un jeune groupe, les membres du quatuor agissent toutefois depuis plusieurs années dans le sud-est asiatique sous le nom de Nebula. Je ne sais pas si c’est pour leur permettre d’accéder au reste du globe que le groupe a changé de nom (Nebula étant déjà pris par un groupe californien de stoner rock), mais ce nouveau blaze reflète bien le côté mystique de la musique produite. JZ se base sur quelques éléments assez simples. Une rythmique répétitive quasi hypnotique, une base instrumentale lourde tout en basse et guitare et enfin la voix de Simon Staltari qui agit comme un catalyseur de la réaction qui se produit à l’écoute de On Earth. Une fois ces éléments en place, JZ incorpore les épices nécessaires pour offrir un menu varié. Celles-ci vont d’un folk-rock eighties pour les plats les plus légers (Cosmic Rays et Talkback Caller) au heavy stoner lourd pour le plat de résistance (Waves, I Am ou encore Divinity), tout en passant par un hard psychédélique très seventies pour le trou normand (The Sum of). Sans être affilié à un style musical propre, l’influence stoner de l’album reste très présente. L’intensité de celle-ci varie de l’approche fine, et saupoudrée de Led Zeppelin, proposée à l’époque par les Stone Temple Pilots, comme dans le plus psyché The Sum Of. Elle monte en puissance avec l’approche plus stoner musical utilisée par les Queens of the Stone Age, comme dans l’hypnotique Over ou la ballade Cosmic Rays. Enfin, elle s’inspire aussi du stoner plus brut de décoffrage de Soundgarden. Le titre d’ouverture Waves, I Am et Psychotic Seeds dans lesquel la guitare de Michael Lawson fait merveille, ou encore Divinity qui fait la part belle à la batterie de Aidrian Vudrug et à la basse de Jeremy Graham en sont de réels exemples.

Mais le vrai plus de cette production vient du fait que cet état de fait, qui aurait pu produire un album monolithique et répétitif, est en fait régulièrement brisé. Ces coupures sont des fois internes aux titres via une certaine arythmie, comme dans Over ou Psychotic Seeds. Plus souvent elles sont externes, grâce à l’insertion de titres plus frais et légers ou alors plus courts (tel le grunge Co-Creator et le médiéval Waiting In A Line). Ainsi on peut noter une fraicheur folk dans Cosmic Rays et Waiting In A Line, percevoir une touche pop-folk eighties dans Talkback Caller au goût de China Crisis ou ressentir du rock façon U2 dans le titre de fin, State Of Mind. Internes ou externes, toutes ces cassures permettent à l’album d’être beaucoup plus digeste lors d’écoutes répétitives. Et comme cette répétition est nécessaire pour apprivoiser ce On Earth, on peut féliciter le groupe et son producteur pour le gros travail de structuration effectué. Au final on a donc un album complet avec son hymne (I Am), son titre de fin de concert (State Of Mind) et ses titres phares (Waves, Cosmic Rays et The Sum Of). Du bel ouvrage qui mérite largement le détour.

 

Tracklist de On Earth :

01. Waves
02. Over
03. Cosmic Rays
04. I Am
05. Psychotic Seeds
06. Talkback Caller
07. Divinity
08. The Sum Of
09. Co-Creators
10. Waiting In A Line
11. State Of Mind

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