De tous les DVD sortis par Judas Priest, je retiendrai celui-ci car il est le seul retraçant l'historique du groupe. Et donc, pour les nostalgiques comme moi, c'est le jackpot !

Alors évidemment, les fanas d'images nickel ne seront pas à la fête car tous ces documents vidéo datent un peu, voire beaucoup. Mais l'intérêt est ailleurs. Ici sont regroupées pour la première fois (et la seule à ce jour) toutes les vidéos de Judas Priest à partir de l'album British Steel et jusqu'à Painkiller. Autant dire la meilleure période du groupe. Et ces clips sont véritablement le reflet d’une époque, forcément assez kitschs parfois (Breaking The Law, Don’t Go, Hot Rockin’…) jusqu'au plus moderne Painkiller avec ses effets stroboscopiques. On voit par exemple, rien qu’en les visionnant, quels sont les morceaux qui étaient destinés à conquérir le marché américain. Ces vidéos (il s’agit de Turbo et Locked In) sont plus élaborées et surtout, on y voit des tas de gonzesses alors qu’elles sont totalement absentes des vidéos antérieures du groupe. Un signe qui ne trompe pas.
Nous avons aussi une petite collection d'extraits d'émissions de télé dans lesquelles le groupe s'est produit. Et là, grands moments. Bon, on passera sur les performances à la célèbre émission Top of the Pops car elles sont manifestement enregistrées en play back mais ce sont quand même des morceaux que l'on n’a pas l'habitude d'entendre ou de voir (Evening Star, Take On The World, United). Non, le plus intéressant, ce sont les extraits les plus anciens (de 1975 exactement) : Rocka Rolla et Dreamer/Deceiver. Si vous n'avez jamais vu le groupe habillé en baba cool, KK Downing avec un grand chapeau enfoncé jusqu’aux yeux et Rob Halford tout gamin avec les cheveux longs, ça vaut le coup d'œil !

Cerise sur le gâteau, le DVD nous propose également l'intégralité de la VHS Priest... Live!, c'est-à-dire le concert donné lors de la tournée Turbo qui a accompagné la sortie du live du même nom. La setlist est toutefois un peu différente de l'album : on retrouve avec plaisir une version surboostée de Desert Plains, Locked In et Green Manalishi, absentes sur ce dernier. Par contre, Metal Gods a été éjecté et n'apparait qu'en générique de fin. De nouveau, évidemment, la qualité de l'image pèche un peu (c'est qualité VHS). Mais, tournée américaine oblige, c'est le gros show avec décor énorme, passerelles élévatrices, effets pyro, robot géant en fond de scène, etc... De plus, on n’est pas encore à l’époque des tournages hystériques avec trente plans par seconde, on a le temps de voir chaque musicien... sauf le pauvre Dave Holland que l'on n'aperçoit que très peu, caché par sa batterie.
Au niveau vestimentaire, pas sûr que ce soit l’époque la plus glorieuse du Priest. Permanentes des deux guitaristes, lunettes de soleil pour KK, cuir à franges pour Halford, c’est très typé eighties… ça se voit aussi dans le public avec les choucroutes sur la tête des filles… toute une époque !
Par contre, au niveau scénique, le Priest est au top. Rob Halford est très en voix et n’est pas avare de ses cris dont il avait le secret (Love Bites, Freewheel Burning). Il fait le spectacle, couché sur la passerelle, assis sur un retour ou en se déhanchant comme un beau diable en compagnie de ses compères KK et Glenn qui sautent partout et headbanguent en rythme. Comme à son habitude, le bassiste Ian Hill ne quitte pas son mètre carré de scène. Petite curiosité : dans le public, on n’aperçoit quasiment aucun tee-shirt de groupe de Metal, ce qui est extrêmement rare pour un concert de Metal. On y voit par contre un paquet de filles alors que le public du groupe n'a jamais été spécialement féminin (il devait y avoir Mötley Crüe en première partie !) et des gars en chemise, semblant sortir du boulot. C’est comme ça, les concerts aux States !

Bien sûr, nous avons droit à pas mal d'extraits de Turbo (six) dont c'était la tournée de promotion mais finalement, ce sont des morceaux que l’on ne retrouvera que rarement plus tard dans les setlists du groupe (à part Turbo Lover). Mais nous avons aussi, ô joie !, quatre extraits de Defenders of the Faith et une palanquée de classiques incontournables bien sûr, issus des albums précédents (Electric Eye, Breaking The Law, You've Got Another Thing Comin', Hell Bent For Leather, Living After Midnight, The Green Manalishi déjà cité).
Petits regrets : Hell Bent For Leather qui conclut le show est filmé façon clip, avec des extraits de tout le concert à la place des plans en direct et Metal Gods dont j'ai parlé plus haut qui est crédité dans la tracklist mais que l'on entend que sur le générique de fin (alors que c’est la version live de l'album, pourquoi nous l’avoir sucrée ?)

Ce DVD sorti en 2003, c’est-à-dire au moment où les rumeurs allaient bon train sur la reformation du groupe avec son légendaire chanteur, c’était tout simplement du pain béni pour les fans du groupe qui n’en pouvaient plus d’attendre de voir de nouveau leur groupe préféré fouler les planches des scènes du monde entier dans sa formation classique. La sortie ayant coïncidé également avec le best of Metalorgy, les plus suspicieux y verront là une manière de remettre le groupe anglais sur les rails avant sa reformation officielle. Coup de marketing ? Bien sûr. Mais bien joué quand même !

Contenu de Electric Eye :

Priest... Live :

01. Out In The Cold
02. Locked In
03. Heading Out To The Highway
04. Breaking The Law
05. Love Bites
06. Some Heads Are Gonna Roll
07. The Sentinel
08. Private Property
09. Desert Plains
10. Rock You All Around The World
11. Hellion/Electric Eye
12. Turbo Lover
13. Freewheel Burning
14. The Green Manalishi
15. Parental Guidance
16. Living After Midnight
17. You've Got Another Thing Comin'
18. Hell Bent For Leather

Videos :

01. Living After Midnight
02. Breaking The Law
03. Don't Go
04. Heading Out To The Highway
05. Hot Rockin'
06. You've Got Another Thing Comin'
07. Freewheel Burning
08. Love Bites
09. Locked In
10. Turbo Lover
11. Johnny B Goode
12. Painkiller
13. A Touch Of Evil

BBC TV Performances :

01. Rocka Rolla
02. Dreamer Deceiver
03. Take On The World
04. Evening Star
05. Living After Midnight
06. United