C H R O N I Q U E

Quand un nouvel album du Sieur Satch sort, on ne connait jamais dans quel style il va exercer.

Après avoir traversé les influences métal, blues, techno et aliénisantes des années 2000, Joe Satriani est de retour aux sources dans un style purement rock/hard-rock où le feeling et le sens de la mélodie sont ses seules priorités.

Finis les sampleurs et les bruits extra-terrestres, sur "Super Colossal" Joe propose une pléthore de morceaux "bruts". L'album commence par un "Super Colossal" au thème rappelant "I love rock n' roll" de Joan Jett. En fait il s'agit d'un morceau au thème entêtant dans un style purement Satriani. Notons la production parfaite. Sur ce type d'album cela a son importance de pouvoir distinguer chaque instrument.

Sur "Just Like Lightnin'", le riff pourtant si simplement composé est imparable, le thème entêtant et ultra-mélodique est digne d'un Satriani de la grande époque.

Tout au long de l'album impossible de ne pas avoir la chair de poule tellement chaque note est parfaitement jouée et ressentie. Satch sait à tout moment via sa guitare, sa wah-wah et son vibrato donner une émotion incroyable aux morceaux.

"It's so good" confirme cela. Joe Satriani a changé, il ne cherche plus à faire du métal démonstratif période "Surfing With The Alien". En vieillissant il privilégie l'émotion, "It's so good" rappelerait presque un "Mr Slowhand" Eric Clapton tellement le touché est parfait.

"Redshift riders" revient ensuite sur un style guitar-hero métal plus traditionnel. Le thème est une tuerie, la maîtrise du vibrato à dégouter tout guitariste. Un morceau qui aurait pu trouver sa place sur "Time Machine" ou "Crystal Planet".

Arrive ensuite "Ten Words", ballade instrumentale qui trouverait aisément sa place sur une bande originale. Impossible de s'enlever de la tête ce thème mélancolique.

"A Cool New Way" rappelle un peu la période de l'album blues rouge "Joe Satriani". Un morceau mélancolique plein de feelings.

A noter la présence à la batterie du grand Simon Philips sur 4 morceaux.

"Theme of a strange world" est le morceau le plus "électronique" de l'album, un morceau qui aurait même pu figurer sur "Crystal Planet".

"Super Colossal" se termine sur un tube qui fera sans aucun doute l'unanimité en concert "Crowd Chant", morceau sur lequel Satriani fait chanter le public avec ses thèmes de guitare infernaux.

Pour conclure, "Super Colossal" est le retour du grand Satch. Un Satch qui a vieilli, qui concentre désormais tout sur le feeling et sur la mélodie.

Un album qui se situerait entre l'album rouge blues "Joe Satriani" et "Crystal Planet".