Jenx

Artiste/Groupe

Jenx

CD

Drift

Date de sortie

Février 2014

Label

M-Tronic

Style

Electro-Indus

Chroniqueur

Lurk

Note Lurk

16/20

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C H R O N I Q U E

Depuis la sortie d'Enuma Elish, il y a maintenant presque deux ans, je conserve une oreille attentive et apprêtée à bondir sur la moindre nouveauté venant de Jenx. Il va sans dire que je n'ai pas manqué l'occasion d'écouter ce nouvel album.

Album un petit peu particulier toutefois : il s'agit en effet d'un album de remixes orchestré par le claviériste du groupe, Lyynk. Les morceaux présents sur cet album sont donc des réorchestrations de morceaux issus d'Enuma Elish, tout ça à la sauce électro-indus. Et le concept est pour le moins intéressant : on voit plus souvent des groupes confier leurs morceaux à plusieurs DJs différents et regrouper le tout sur un album (One Trip One Noise des Noir Désir en tête). Mais ici, c'est l'essence de Enuma Elish qui est distillée et filtrée par Lyynk, pour en faire une nouvelle œuvre à part entière, qui est à la fois intimement liée à de l'œuvre de base, et en est pourtant indépendante.

Drift est composé en deux parties distinctes : un premier morceau de onze minutes, Innerview, déstructuré et déroutant, il passe d'une ambiance à l'autre. Virée sous hallucinogènes dans Enuma Elish. La deuxième partie est composée de morceaux au format plus traditionnel aux alentours des cinq minutes, et développés de manière plus linéaire.

Il n'y a pas grand-chose que je puisse dire de plus sur Innerview. Ce morceau prend sens à la lumière des explications de Lyynk : l'histoire d'un mec en plein road trip avec Blood Obsession en fond sonore, il se paye un arbre, comate, et c'est parti pour une réinterprétation de l'album par un cerveau qui tend à se légumiser. Les bips d'électrocardiogramme confirment cette théorie, et le morceau se permet de repartir et de se développer. Plus cérébral que viscéral cependant, il vaut mieux se concentrer sur l'histoire racontée par ce morceau pour s'en imprégner : les changements de ton prennent au dépourvu.

Deuxième partie, on peut passer au viscéral. Ici, on reconnait plus clairement des structures aux morceaux, et on reconnaît l'ambiance de Jenx, qui certes a été digérée, mais subsistera comme point d'attache aux réfractaires à l'électro (y en a-t-il chez les fans d'un groupe d'indus??). Je vous parle de viscéral, ce n'est cependant pas en rapport avec la digestion opérée, mais avec l'effet direct et efficace des morceaux de cette partie. Ils conservent une partie de la violence des originaux, et ajoutent à cela les ambiances que permet une plongée profonde dans un style plus électronisé. Bienvenue au pays des machines, froid, mécanique, mais diablement convaincant.

Drift se justifie totalement comme revisite d'un album. Les guitares s'effacent pour laisser place aux samples, les morceaux sont réorganisés, à la limite du méconnaissable. On a ici affaire à une nouvelle œuvre, pour laquelle le mot remix est insuffisant, et qui est portée par une réflexion supérieure à "ho mais si on faisait un album de remix, ça serai pas trop cool ça ?" Je vous conseille fortement d'y jeter une oreille, voire deux.

 

Tracklist de Drift :

01. Innerview
02. The Flood (dry version)
03. The Loss (deeper version)
04. The Element
05. Chains of Labor (broken version)
06. Renewal

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