C H R O N I Q U E

Si vous êtes un fan d’Epic Doom Metal alors vous connaissez sans aucun doute les Suédois d’Isole. Fiers de leurs dix ans d’existence, ils nous arrivent en cette fin d’année 2014 avec un nouvel opus. Gageons qu’il soit meilleur que le pâle Born From Shadows. Une déception totale, tant du point de vue musical qu’esthétique… Pourtant Isole nous avait habitué à l’excellence jusque là, Throne Of Void, Bliss Of Solitude et Silent Ruins font partie pour moi des meilleurs albums d’Epic Doom de ces dernières décennies, c’est dire où était le niveau…

Premier constat important, l’esthétique d’Isole a de nouveau changé, pour se tourner -a priori- vers quelque chose de plus « gothique » et atmosphérique : en témoignent la vieille photographie fin de siècle, les couleurs surannées et le ton sombrement sépia de la pochette. Ce sont d’ailleurs ces nouveaux codes figuratifs qui m’ont incité à chroniquer ce nouvel opus, en me disant que, peut-être, Isole n’avait pas réitéré l’échec de Born From Shadows (j’étais en fait loin du compte).

Force est de constater que les deux premières pistes sont pas mal du tout, de The Calm Hunter à Dead To Me (The Destroyer Part 1) on est largement satisfait. Du Doom bien épique, des alternances voix claires et entrainantes aux voix plus gutturales de la première piste, des envolées grandiloquentes comme on les aime chez Isole. Tout présageait d’un bon album.  

Mais voilà, il ne faut jamais se fier à un beau petit packaging. Passés ces deux premières chansons, Isole s’écroule. On a le droit à du Doom mou où la lenteur atteint son penchant négatif, ce moment -hélas- où vous vous ennuyez comme un chien mort. « Ca ne dérouille pas du rat à la pelleteuse » comme dirait mon collègue Azagtoth. Et c’est peu de le dire. Isole fait dans le conventionnel et le déjà entendu. Tout ce qu’il avait pu y avoir d’épique auparavant passe pour de la mélodie lassante et agaçante. Bon, ce n’est pas non plus du Capilla Ardiente (point de répère du médiocre), mais presque, une sorte de « petite catastrophe » comme dirait l’autre. Vous direz « il n’y a vraiment rien à sauver dans ce machin ? », je vous répondrais que malheureusement, à part les deux premières pistes précitées, abstenez-vous, il vaudra mieux. Non pas que ça soit un « très mauvais » album (avec toutes les guillemets que cela implique), mais plutôt qu’en comparaison aux vieux opus du groupe, The Calm Hunter est loin d’être à la hauteur. Les pistes s’enchaînent, et honnêtement, on ne voit pas tellement de différences entre elles, l’épique est agaçant et le Doom se transforme en un amas de notes molles et sans vies. Le mauvais côté du Doom tout simplement.

The Calm Hunter n’est pas l’album du renouveau que l’on attendait, les fans de la première heure seront sans aucun doute déçus par Isole, une fois de plus. Les Suédois doivent-ils tirer leur révérence pour autant ? La décision serait peut-être un peu trop radicale, mais il va falloir virer la barre assez rapidement si le groupe ne veut pas perdre ses soutiens, hélas (et c’est un très bon fan qui parle).

Tracklist de The Calm Hunter :

01. The Calm Hunter
02. Dead To Me (The Destroyer Part I)
03. Into Oblivion
04. The Eye Of Light
05. Perdition
06. Alone In Silence
07. My Regret (The Destroyer Part II)

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