Artiste/Groupe:

Irradiance

CD:

Dissidence

Date de sortie:

Décembre 2015

Label:

Autoproduction

Style:

Metal Progressif Orchestral

Chroniqueur:

fifi59

Note:

19/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Quel plaisir d'être chroniqueur sur un webzine !
Outre le boulot sur les groupes "confirmés", les groupes cultes et autres grands groupes de tous styles, que de belles découvertes, en France souvent, mais également ailleurs !

Des formations pourraient tutoyer les meilleurs et c'est alors notre rôle de le signaler, pour que les fans des styles en question puissent leur donner la chance qui leur est due...
Dans la famille du Metal Symphonique, on sait tous que Nightwish, Epica ou Therion sont les figures de proue.
Certaines jeunes formations, peu ou pas connues, mériteraient de cartonner, de voir leur talent éclater au grand jour et accessoirement de les rejoindre dans le cadre de festivals ou de tournées.
C'est par exemple le cas de Dark Symphonica, originaire d'Australie, ou du groupe dont je m'apprête à vous parler. maintenant.

Mon avis n'a jamais changé : si l'on s'en tient à la France, on fait aussi bien qu'ailleurs dans notre musique, mais étant donnée l'absence de couverture médiatique radio/télé (Variété, Pop et Rap se partageant le gâteau), nombre de groupes de Metal, animés par la passion, n'ont pas la reconnaissance qu'ils méritent et des chefs-d'oeuvre peuvent rester ignorés...

Dans ce contexte, voici Irradiance, groupe français fondé à Lille en 2014 et oeuvrant dans un Metal Progressif Orchestral.
Permettez-moi de vous entretenir de Dissidence, premier album des Nordistes.

Le line-up se compose de Audrey Dandeville (chant), Alexandra Vallet (violon), Stephane Arnaud (claviers et clarinette), Geoffroy Lebon (guitare lead), Lois Arnaldi (batterie) et Anthony (basse, qui a rejoint le groupe récemment), auxquels s'ajoute Nicolas Mortier (ingénieur du son).

De nombreux invités se trouvent sur l'album :
Musiciens : Jean-Jacques Moreac (Misanthrope), Alexander Baillie (guitare rythmique, Cognizance), Vincent Arnaldi (guitare acoustique), Gaetan Quille (Saxophone), Alexis Maerten (trompette), Alexandre Lutun (trombone) et Myriam Chevalier (flûte).
Concernant maintenant le "Dissidence’s Choir", outre Audrey (soprano), il y a Marie Russo (soprano), Myriam Chevalier (soprano), Laurie Derouf (mezzo soprano), Xavier Mauconduit (ténor), Xavier Flabat (ténor) et Sotirios Sideris (basse).

Dissidence a été enregistré à l'Irradiance Studio par Audrey and Stephane (ils se sont également occupés de l'écriture et de la compositions des titres).
Il a été mixé et masterisé par Lasse Lammert (Alestorm, Lord Shades, Svartsot, Teramaze...) au LSD Studio.

Bref, Irradiance a mis toutes les chances de son côté pour que Dissidence soit un grand album... et franchement, c'est le cas !

L'album s'ouvre sur Children’s Game, dont la jolie ouverture fait la part belle au violon et au choeur, puis lorsque la section metal intervient, l'ensemble se densifie, avec de gros riffs prog en parfaite harmonie avec les choeurs.
Audrey alterne chant clair/chant lyrique, registres qu'elle domine à la perfection... et je ne suis pas au bout de mes surprises !
Nous avons en outre un passage "Cabaret/Metal", avec solo de guitare et basse bien présente. Un bon solo de claviers typiquement prog accompagne la fin du morceau... ça commence fort !

Avec The Soldier and The Child, l'ambiance prog se renforce mais sans les débordements techniques, ici place aux grosses guitares et à la batterie pour instiller des variations rythmiques efficaces. Audrey part dans une optique de voix lyrique haut perchée, avec une facilité déconcertante (quel chouette passage heavy où elle donne la réplique au choeur !). On notera un beau passage à la mélodie orientale, avec Alexandra qui intervient au violon.

Theorists Of The Void démarre avec piano/violon/voix tout en douceur. Les claviers se font plus électro, avec le violon ils sont un bel apport sur le titre. Notons qu'Audrey est rejointe par Xavier Mauconduit pour un bien intéressant duo.
Et puis il y a le passage final, un bon moment cool, aux aspects blues et jazzy.

On continue avec Another Day To Rebuild qui poursuit dans ce Metal imposant et nous amène au sein d'un agréable moment jazzy, avec piano et trompette ; Audrey modifie son timbre clair pour coller à l'ambiance et, une fois de plus, elle excelle !

Pas de relâchement avec le dynamique Until The Last One, dont l'ouverture est électro, j'ai apprécié le solo de guitare et les passages où le choeur et le violon s'entremêlent.

All My Days se déroule dans une optique plus mélancolique, avec une aura s'approchant parfois d'Evergrey,  la fibre lyrique et orchestrale en plus.
L'un des gros atouts d'Irradiance est de mêler les influences et une fois de plus, on arrive, sans que cela ne choque, sur un moment jazzy où le piano, rejoint par le saxophone, prennent le pouvoir, bien secondés par une batterie au diapason et la basse virevoltante de Jean-Jacques... avant le retour en fanfare de cette section rythmique béton et des voix, qui font merveille depuis le début de l'album.

Avec Fotget-Me-Nots, nouvelle surprise avec une ouverture dansante, très music-hall, Audrey se fond de nouveau dans cette veine qui met entre parenthèses le Metal. Bien entendu, on repart ensuite sur les bases habituelles mais on retrouvera un peu plus loin cette ambiance "années 20", avec un beau duo guitare lead/trompette.

Her Cold Decision, outre la puissance inhérente au style déployé par Irradiance, possède notamment deux beaux atout : un joli début mélancolique avec un violon toujours impérial et un passage "Cabaret/Metal".

Wandering In Autumn possède une ambiance mélancolique bien portée par le violon, secondé par la désormais traditionnelle puissance de la section metal, que Vain Bravery (et ses choeurs très dynamiques) confirme pour la dernière fois puisqu'il clôt l'album.

Irradiance est un jeune groupe qui n'a que deux ans et qui pour son premier album place déjà la barre très haut.
Vocalement, le groupe est au top niveau, Audrey est aussi à l'aise dans le registre opératique (où elle se révèle impressionnante) qu'en voix "normale" (avec diverses variations de timbre, en fonction du passage) et le choeur est imposant, d'une constante justesse.
Pour la musique, le Metal Orchestral gorgé de prog, aux incursions très originales (et parfaitement intégrées) liées au music-hall, au blues ou au jazz (on retrouvera ces éléments au sein du très réussi booklet de l'album), fait sensation.
Le tout fait de Dissidence un petit bijou d'une grande maturité, magnifiquement interprété et produit, que je vous recommande chaudement !

Un dernier mot : pour en savoir plus sur Irradiance, direction l'interview d'Audrey qui se trouve ici.

 

Tracklist de Dissidence :

01. Children’s Game
02. The Soldier And The Child
03. Theorists Of The Void
04. Another Day To Rebuild
05. Until The last One
06. All My Days
07. Fotget-Me-Nots
08. Her Cold Decision
09. Wandering In Autumn
10. Vain Bravery