Artiste/Groupe:

Impellitteri

CD:

Venom

Date de sortie:

Avril 2015

Label:

Frontiers Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Du metal, du speed, du shred jusqu'à plus soif... Impellitteri est de retour, six ans après un Wicked Maiden qui avait plutôt eu bonne presse mais qui ne m'avait vraiment pas laissé un souvenir impérissable. Notre guitar hero américain, réputé pour être l'un des plus rapides gratteurs de manche de la planète, est toujours accompagné du fidèle Rob Rock (chant), du bassiste James Pulli... mais c'est un nouveau venu que l'on retrouve assis derrière la batterie. Son nom ne devrait pas vous être inconnu puisqu'il s'agit de Jon Dette (célèbre pour ses passages chez Slayer, Testament ou Iced Earth) avec lequel Chris Impellitteri a déjà travaillé au sein de Animetal USA. Venom est le dixième album du groupe (je ne compte pas les deux EP, Impellitteri et Victim Of The System) et sort chez Frontiers Records. Il y a eu des hauts et des bas dans la carrière du combo mais assez peu de coups d'éclat ou d'albums devenus des classiques du genre. Si le succès a déjà été au rendez-vous aux Etats-Unis (avec l'album Stand In Line, notamment) ou au Japon, il faut bien reconnaître qu'en Europe, Impellitteri a plus de mal à se faire un nom. Venom est-il l'album qui va permettre de changer la donne ? On peut (très) raisonnablement en douter.

Cette galette compte pourtant des qualités indéniables qui devraient séduire les amateurs du style pratiqué par Chris et ses amis. Le metal dispensé ici est heavy, puissant, souvent véloce, servi par une technique aussi précise qu'implacable et une production aux petits oignons. Que ceux qui craignent le trop plein de digressions ou démonstrations guitaristiques soient rassurés : tout est très concis et contenu. Dix chansons, trente-cinq minutes... ça ne traîne pas et les soli interminables brillent par leur absence. Il n'y a même pas d'instrumental à se mettre sous la dent (ce qui est d'ailleurs un peu dommage car Impellitteri s'est déjà illustré de belle manière dans ce domaine). Dès Venom, chanson choisie pour démarrer l'opus, le quatuor nous livre sa recette : la compo est solide et énergique, dépasse à peine les trois minutes (le solo "mur du son" est expédié en moins de vingt secondes) et ne fait pas dans la sensiblerie. C'est rapide (avec double grosse caisse en continu), mélodique, techniquement virtuose et bref. Pas de grande surprise ou d'originalité, mais un sens de l'efficacité qui séduira les amateurs du genre. 

La formule appliquée sur ce premier titre est déclinée sur les pistes suivantes. Pas de révolution au rendez-vous mais pas de baisse de régime (ou de déclin dans la qualité) non plus. Vous voilà embarqués pour une succession de morceaux énergiques et bien fichus. Evidemment, si vous n'avez jamais accroché au style Impellitteri ou à la voix de Rob Rock, ce Venom ne va pas être d'un grand intérêt pour vous. En revanche, les fans ou curieux risquent de passer un bon moment. Le tempo ne ralentit pas souvent mais quand c'est le cas, c'est très réussi. Ainsi, Face The Enemy, judicieusement placé en milieu de parcours, se démarque de la concurrence. Ce mid-tempo heavy au riff implacable et à la mélodie entêtante vient me faire regretter que le groupe n'ait pas proposé davantage de pistes de ce genre. Mais cela n'enlève pas leurs qualités aux autres morceaux. J'aime bien Nightmare (qui propose une ambiance sombre raccord avec son titre et un style plus puissant et moderne) ou Domino Theory tout en muscles. Il n'y guère que Rise qui me fatigue un peu à cause d'un refrain répétitif qui ne m'accroche pas et finit par m'énerver. Bon point pour ce dixième album, Impellitteri évite soigneusement les quelques effets kitch dont il a parfois abusé et ne propose notamment aucune ballade. On remarquera aussi que les compositeurs ont mis leur facette "Christian Metal" en sourdine car seul Jehovah vient nous rappeler qu'ils sont croyants.

Impellitteri, c'est un peu l'anti-Malmsteen. Je fais référence aux albums récents du maestro suédois, bien sûr. Ici, le chanteur est bon et en accord avec la musique proposée, la production (le mixage, la qualité générale du son) est irréprochable, il n'y a pas de longueurs et les compos sont de vraies chansons et non des prétextes à balancer inlassablement les mêmes descentes de manche. Le tout est énergique et plus frais que les dernières productions Malmsteeniennes... même si nous n'aurons pas l'audace de dire que cela sonne moderne. Non, on reste tout de même sur quelque chose de très classique. En parlant de ça, on sent que Chris a parfois puisé son inspiration chez les glorieux aînés des 80's. Certains riffs peuvent rappeler les premiers Dio ou Ozzy Osbourne, quelques mélodies ne sont pas sans évoquer Judas Priest, Megadeth ou Iron Maiden (c'est même assez flagrant avec Time Machine qui sonne comme une relecture musclée de The Trooper) mais le plagiat est globalement évité et l'ensemble, bien que traditionnel, ne tombe pas en désuétude. Ce groupe a déjà proposé des travaux un peu plus variés que cet album (présenté comme un bloc homogène) mais également des disques moins réussis ou convaincants car plus inégaux. Au final, Venom manque sans doute de génie ou d'ambition mais demeure réjouissant et plaira aux aficionados de heavy speed néo-classique bien technique et vigoureux. 

 

Tracklist de Venom :

01. Venom
02. Empire Of Lies
03. We Own The Night
04. Nightmare
05. Face The Enemy
06. Domino Theory
07. Jehova
08. Rise
09. Time Machine
10. Holding On