Artiste/Groupe:

Iced Earth

CD:

Incorruptible

Date de sortie:

Juin 2017

Label:

Century Media

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Florentc

Note:

15.5/20

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Jon Schaffer est un homme pour qui l'intégrité est une valeur primordiale. L'honneur et le patriotisme font partie des sujets régulièrement traités par le guitariste. Ce n'est donc pas étonnant de voir le nouvel album d'Iced Earth s'appeler sobrement Incorruptible. Un terme qui pourrait aussi être un rappel aux déboires que le groupe a rencontrés avec sa maison de disque, empêchant les Américains de produire la musique qu'ils souhaitent faire sans faire de concession. Après un Dystopia et un Plagues Of Babylon en demi-teinte mais qui relevaient la tête après un The Crucible Of Man (Something Wicked Part 2) insipide, le groupe compte bien remettre les pendules à l'heure, après une pause habituelle de trois ans. Le groupe n'a en tout cas pas été avare en promotion, avec pas moins de quatre titres diffusés depuis quelques temps pour promouvoir l'opus. Avec à chaque fois un clip et des pochettes associées, c'est appréciable, et ça permet de se faire une bonne idée avant la sortie officielle. 

Le premier titre à avoir été dévoilé, Seven Headed Whore a surpris son monde. J'avoue avoir été déçu à la première écoute, mais au fur et à mesure il s'est bonifié et c'est un morceau que j'aime vraiment beaucoup dorénavant. Le titre le plus court et le plus speed de l'album. Si le refrain est du pur Iced Earth, le chant crié et haché sur les couplets est bien plus violent, faisant plus que lorgner vers du thrash des familles que vers du heavy pur jus. Trois minutes intenses et déstabilisantes. Raven Wing, deuxième single dévoilé, est à l'opposé de Seven Headed Whore. Une intro acoustique très calme avec un Stu Block tout en douceur et une montée en puissance progressive. Un titre très sympathique avec une deuxième partie intéressante. Là, pour le coup, on se trouve en terrain connu. Encore une fois et comme toujours avec Iced Earth, le titre s'apprécie avec le temps. Ensuite le groupe a eu l'idée de proposer le titre d'ouverture et celui de clôture en guise de derniers singles. En ce qui concerne le premier, Great Heathen Army, il se démarque par sa jolie introduction faite de choeurs et d'orchestrations, avant que déboulent les hurlements de Stu Block, décidément très à l'aise dans toutes les tessitures. La compo ne brille pas par son originalité mais remplit bien son rôle de chanson d'ouverture. De bons riffs, de la variété dans la voix et le tour est joué. Et enfin, le titre qui clôture cet album et donc le quatrième single, Clear The Way (December 13th, 1862), mettra tout le monde d'accord. Etonnant d'avoir choisi ce morceau, le plus long et le plus épique, au lieu de laisser le public le découvrir à la sortie de l'album. Car oui ce titre est vraiment très bon (il relate la bataille de Fredericksburg durant laquelle la brigade irlandaise s'est fait massacrer), et de loin le meilleur de l'opus. Presque dix minutes d'une fresque épique (qui peut rappeler un peu ce que le groupe avait fait avec Gettysburg, en moins long et moins grandiose tout de même) avec tout pour plaire. Un riff qui tue, un refrain prenant qui restera en tête bien longtemps, une batterie militaire, un pont instrumental magnifique, l'apport d'une cornemuse, les bruitages de la bataille, c'est du grand Iced Earth qui nous est proposé. Et conclure un album sur un note aussi positive, autant dire que c'est plutôt agréable ! 

Après ces quatre titres, on sait d'ores et déjà que ce nouvel opus est sur de bons rails et a de grandes chances d'être bien meilleur que les précédentes sorties des Américains. Reste tout de même à découvrir les six autres pistes. Black Flag convainc et rentre parfaitement dans le moule. Titre bien heavy avec un Stu Block encore une fois au top ! Hargneux et théâtral, il est vraiment excellent. The Veil est quant à lui plus mystique et plaintif, plus lent et profond. Beaucoup de changements de rythme et de tempo sur cet album, il n'y a pas un titre qui peut se confondre avec un autre. The Relic (Part 1) n'est pas la piste qui m'a le plus marqué mais n'en reste pas moins de bonne facture. En tout cas, elle est très bien construite et propose un final intéressant, calme et apaisant. Ghost Dance démarre sur des chants indiens, avant un riff typique de Schaffer. C'est d'ailleurs un hommage aux Indiens qu'il a voulu donner avec ce titre instrumental. Malgré sa longueur, aucun ennui, de belles lignes mélodiques à la guitare et une belle complicité musicale entre Schaffer et Jake Dreyer (le second guitariste). Des chants indiens en fond sonore viennent agrémenter ce titre à la fois puissant, beau et touchant. Plus classique et plus clichesque, Brothers est un titre comme aime les composer notre ami Jon. Une compo en hommage à l'amitié l'unissant à Stu, à l'aide de paroles aussi clichées que le titre de la chanson. Archi classique, pas désagréable mais entendu mille fois. Enfin, Defiance est une de mes compos préférées de ce bien bon album. Le refrain est imparable et la lead guitare à la fois heavy et épique. Une composition aussi technique que facile à retenir. 

Plus aucun doute, après plusieurs écoutes intégrales, Iced Earth revient fort avec cet Incorruptible. Les compositions sont à la fois riches, prenantes, épiques, recherchées tout en restant classiques, dans la tradition Iced Earth. Tous les musiciens sont excellents avec une mention particulière (une nouvelle fois) à Stu Block qui fait ce qu'il veut dans tous les registres. Une perle qui permet à Schaffer d'écrire des chansons vocalement très intéressantes. Si tous les titres ne sont pas égaux, certains faisant preuve de trop de classicisme, il faut avouer que le travail abattu est de très bonne facture. Comme tout Iced Earth qui se respecte, à écouter de nombreuses fois avant d'apprécier pleinement.

 

Tracklist de Incorruptible :

01. Great Heathen Army
02. Black Flag
03. Raven Wing
04. The Veil
05. Seven Headed Whore
06. The Relic (Part 1)
07. Ghost Dance (Awaken The Ancestors)
08. Brothers
09. Defiance
10. Clear The Way (December 13th, 1862)