C H R O N I Q U E

 Tous les créateurs ne bénéficient pas de la même chance de percer ! Great Master, groupe Vénitien de Power metal, en est un exemple révélateur...
  Né en 1993, sous la férule du guitariste Jahn Carlini, Great Master conçoit son premier LP en 2000 mais ne peut accoucher que courant 2008 !
  En avez-vous entendu parler ? Probablement pas, à voir sur internet le peu de place qui leur est consacré....
  Alors, réparons immédiatement cette injustice et donnons-leur au moins une chance de se faire entendre !
  Pour ce qui est du reste : trouver un public qui ne se limite pas à leur environnement proche, il me reste à vous convaincre...
  Je ne les connais pas personnellement : voilà déjà un gage de ma bonne foi !
  L'album est en vente sur leur myspace pour 11,99 € sous la forme d'un digipack joliment conçu : pas de quoi se priver, donc !
  Qu'en est-il du contenu, me direz-vous : j'y viens...Détendez-vous car d'impatience il faudra vous préserver !
  C'est en effet après plusieurs écoutes et après avoir fait fi de quelques imperfections essentiellement d'ordre technique, que le charme opère : en quelques mots, Great Master parait sympa, maladroit, sans ambition mais doté d'un potentiel non négligeable.
  Petits moyens = production limite ! Le son n'est pas franchement net, c'est du coup tout à leur avantage de parvenir à séduire quand même, non ? Parmi les détails sonores douloureux, la batterie s'apparente plus à une batterie de cuisine (autrement dit : une collection de casserolles) qu'à une Tama en bonne état de marche mais comme le groupe ne compte pas de batteur attitré, il est possible (?) que cette piste soit post-synchronisée et peut-être même travaillée à l'ordi...Les choeurs, heureusement rares, choquent aussi tant ils détonent...
  Quel tableau ! Oui mais quand je vous aurai dit que le guitariste décoche des soli rapides et techniques de toute beauté, que les mélodies vous saisissent pour ne plus vous lacher et que Max Bastasi au chant se débrouille plutôt bien, vous envisagerez peut-être les choses de manière moins négative.
  Les dix morceaux s'enchainent agréablement sans faute de goût (même l'épilogue, une reprise du canon de Pachelbel...) : les meilleurs passages, à mettre au crédit du guitariste (on se dit parfois qu'avec une telle maîtrise, Marcus Mine ne mérite pas de croupir dans...l'Underworld !), s'intitulent : "Eagles of 20th", "The battle of lost heroes", "Circle of fairies" ou surtout "The lost secret...underworld" : ils comportent une rythmique soutenue, un refrain à l'Iron Maiden et un solo digne des plus grands.
  La naïveté de certaines compos tempère forcément mon ardeur mais j'ai envie de soutenir les volontés pugnaces et je ne crois pas me tromper en affirmant qu'après un début de carrière cahotique (split en 1994 après une longue tournée en Italie, gestation interminable de cet album, contraintes liées à un line-up déficient...), Great Master se bat pour acquérir une notoriété méritée qui lui permettrait de disposer enfin de moyens financiers à la hauteur de son talent !