Artiste/Groupe:

Grave Digger

CD:

Healed By Metal

Date de sortie:

Janvier 2017

Label:

Napalm Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Quand j'ai vu le nouveau Grave Digger se profiler, je me suis dit "Non, pas cette fois... c'est sympa, Grave Digger, mais je ne suis pas hyper motivé, j'en ai déjà chroniqué quelques-uns, c'est toujours un peu la même chose..."

En plus, j'ai regardé le clip de Healed By Metal... Et cela n'a fait que me conforter dans mon manque d'enthousiasme. Du Grave Digger ultra-convenu (saurait-il en être autrement alors que nos fossoyeurs s'apprêtent à souffler les trente-sept bougies d'une carrière dévouée au heavy metal germanique traditionnel ?) mais qu'on a connu nettement plus efficace ou inspiré. Reste que le son de guitare ainsi que le riff et les solos décochés par celle-ci sont toujours aussi plaisants... Mais malgré ce point positif, placer cette compo en ouverture du nouvel opus (en plus, c'est la chanson titre !) et lui offrir un traitement vidéo (bien kitsch) pour en faire la promotion ne me semblait pas relever de l'idée de génie. Les goûts et les couleurs... Puis vint le deuxième extrait, Call For War. Toujours très classique, dans la plus pure tradition heavy teutonique (on ne remerciera jamais assez Accept), mais plus enlevé / entraînant que l'autre chanson mise en avant jusqu'ici et pourvu d'un refrain plus convaincant. C'est mieux... mais on est quand même face à une "nouveauté" qu'on a l'impression d'avoir déjà entendue une bonne dizaine de fois (minimum) avant. Bref, ça ne partait pas très bien, cette histoire... Alors, dans ces conditions, pourquoi chroniquer Healed By Metal ? Bah, je pense qu'on s'en fout un peu mais disons que, comme personne ne semblait vouloir s'y atteler sur notre site et que j'avais un peu de temps pour creuser la bête pendant les vacances de Noël, je me suis dévoué. Ai-je bien fait ? Oui et non. 

Oui, parce que l'album vaut quand même mieux que sa chanson titre (qui n'est pas si mauvaise en plus, j'en conviens) et qu'il y a de bonnes choses à se mettre sous la dent. Non, parce que, bien que l'impression finale laissée par cette production soit un peu plus positive que celle laissée par la première vidéo, les frissons répondent aux abonnés absents. La faute à qui ou à quoi ? Probablement, en partie, à une discographie trop féconde. En effet, on ne peut pas dire qu'avec Healed By Metal, le groupe se fourvoie ou "trahisse" ses fans. Non, Grave Digger fait du Grave Digger, avec du gros riff puissant à foison (je continue d'adorer leur son de guitare) et la voix rocailleuse de Chris Boltendhal reconnaissable entre mille... Alors, c'est sûr, dire cela revient à enfoncer une porte ouverte : un album de Grave Digger, on sait à quoi ça va ressembler avant de l'écouter. Mais on a beau le savoir, là, c'est quand même le dix-septième opus (il me semble) du fossoyeur. Et pour votre serviteur, l'enthousiasme s'amenuise.

Bien que toute forme d'originalité ou surprise soit bannie, il y a quand même de bons moments qu'on ne saurait ignorer, souvent les plus agressifs d'ailleurs. When Night Falls laisse parler la poudre avec riff de bûcheron et double grosse caisse à l'appui (la section rythmique, toujours menée par le bassiste Jens Becker et le batteur Stefan Arnold, ne saurait être prise en défaut). Diablement efficace. Dans un registre similaire, The Hangman's Eye est hautement recommandable. Des essais plus mélodiques comme Free Forever (toujours metal mais avec une touche hard rock fédératrice) ou Kill Ritual au refrain particulièrement catchy marquent également des points. Et ça permet de compenser d'autres passages moins réussis, un peu plus "plan-plan" ou excessivement clichés comme Ten Commandments Of Metal, le refrain un peu concon de Hallelujah ou la chanson Laughing With The Dead qui conclut cet album comme il a commencé, c'est-à-dire avec un morceau pesant et pas des plus inspirés. Et ce refrain, "Laughing With The Dead, Wo-ho, Wo-ho, Laughing With The Dead, Ha Ha Ha Ha Ha", mouais... Finissons en précisant que, comme c'est le cas depuis un moment, le propos est très concis, on va droit à l'essentiel, et les compos n'atteignent quasiment jamais les quatre minutes... ce qui fait que le disque, dans sa version de base (sans bonus) n'a que trente-six minutes de musique à offrir. Pas vraiment le temps de s'ennuyer donc, malgré les quelques faiblesses relevées précédemment.

On résume : Healed By Metal est un album globalement solide et plaisant mais clairement pas essentiel. A réserver pour les ultra fans de Grave Digger. Pour ma part, possédant déjà une certaine quantité de bons disques du groupe (sept albums, un EP et trois live... c'est honnête, non ?), j'avoue que faire l'acquisition de ce dix-septième opus studio des fossoyeurs ne me semble pas vraiment raisonnable. La carrière de ces messieurs est très longue et leur discographie très (voire trop) fournie. A partir du moment où le cru 2017 ne propose absolument rien de neuf et que, après plusieurs écoutes, il semble clair que le groupe s'est déjà montré plus inspiré et convaincant par le passé, je préfère passer mon chemin. Cependant, cette sortie, bien qu'elle ne figure pas parmi les meilleures du combo, est loin d'être honteuse et les inconditionnels du genre trouveront encore bien de quoi se satisfaire ici. 

Tracklist de Healed By Metal :

01. Healed By Metal
02. When Night Falls
03. Lawbreaker
04. Free Forever
05. Call For War
06. Ten Commandments Of Metal
07. The Hangman's Eye
08. Kill Ritual
09. Hallelujah
10. Laughing With The Dead