Artiste/Groupe:

Gorsed Noctis

CD:

Orgy On Meridians

Date de sortie:

Juillet 2017

Label:

Indépendant

Style:

Brutal Death Metal

Chroniqueur:

hourkach

Note:

17/20

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Angoulême, Angoulême, trente cinq minutes d'arrêt ! Vous l'aurez compris, mon tour de France des chroniques m'amène aujourd'hui en Charente à la rencontre de son groupe local de Brutal/Death metal, Gorsed Noctis. Formé en 2016, le combo angoumoisin comprend dans ses rangs cinq mercenaires, Seb au chant, Dusios à la basse et aussi au chant, Uelcos et Taran aux grattes et cerise sur le gâteau, Kévin Paradis derrière les fûts. Cerise sur le gâteau car si vous ne connaissez pas encore le Sieur Paradis, allez donc jeter une oreille sur ses prestations au sein de groupes comme Seth, Benighted ou surtout Svart Crown, vous prendrez alors une leçon. Le type est simplement une machine et, avec un tel artilleur à la batterie, j'avoue attaquer Orgy On Meridians avec la crainte d'une sacrée déculottée...

A l'image de la pochette, l'intro me transforme soudainement en centurion romain marchant le glaive à la main au rythme des tambours et des chants de guerre germains. Au bout de deux minutes de marche forcée, le champ de bataille apparaît et vient m'exploser dans les oreilles dans un fracas de riffs acérés et de blasts plus destructeurs les uns que les autres. Anger Of The Eagle vient de sonner la charge et je ne peux plus désormais reculer... Gorsed Noctis ne compte pas faire de quartiers et me massacre à grands coups de blasts, d'accélérations et de breaks à se dévisser la nuque. Le son est gras et lourd, les leads ultra puissants et le chant de Seb varie entre des backing growls de bûcheron et des pig squeals endiablés. Lorsque Anger Of The Eagle ralentit, ce n'est que pour mieux m'achever avec une double pédale stratosphérique et des mélodies bien incisives. Après plus de quatre minutes à distribuer des coups de glaive, Gorsed Noctis achève sa complainte avec un air doux et paisible rompant avec l'esprit guerrier laissé jusqu'alors. Pas le temps cependant de ramasser les morts tombés sous les premiers blasts car le quintet angoumoisin n'a pas encore assouvi sa soif de sang et revient au combat avec un nouveau titre intitulé Golden Sickle. Globalement, ce méfait est un peu plus lent que le premier déluge proposé. Les variations de voix sont toujours aussi malsaines et les accélérations toujours aussi soudaines mais, dans l'ensemble, Kévin nous sert ici du mid-tempo totalement écrasant et les gratteux viennent sans cesse me piétiner avec leurs riffs étouffants. Encore une bataille remportée sans que la moindre pitié ne puisse s'inviter tant l'impression de rouleau compresseur reste omniprésente.
Psychopomp et Damnatio Ad Bestias poursuivent l'oeuvre belliqueuse entamée en me faisant immédiatement penser à du Dying Fetus. A l'instar de leurs aînés du Maryland, Gorsed Noctis fait preuve ici d'une technicité et d'une efficacité déconcertantes. Tout au long de ces deux chansons, Kévin et ses acolytes me bottent le cul avec des breaks énormes, des palms mute façon slamming qui me font partir en délire et un riffing ultra technique qui enchaîne sweep, tapping et harmoniques suraiguës. Ca transpire le Dying Fetus à plein nez et c'est foutrement bon de voir qu'un groupe charantais parvient à imiter un tel monstre tout en conservant sa propre identité musicale. Ajoutez à cela le jeu ultra précis du Sieur "la pieuvre" Paradis et la complémentarité entre les deux chanteurs, et vous obtenez un Brutal Death/Grind d'une violence inouïe !
Gorsed Noctis enchaîne ensuite sur une nouvelle boucherie, Fighting For His Freedom. Le combo renoue ici avec un Brutal-Death traditionnel axé sur des rythmes saccadés, une voix ultra guttural et des changements de cadence déroutants me faisant penser à du bon gros Kronos des familles. Impossible de ne pas hurler "Fighting For His Freedom" en fin de chanson aux côtés du frontman car Gorsed Noctis est encore une fois d'une efficacité redoutable. Comme tous les titres précédents, le déchaînement de haine de la double pédale s'achève brutalement pour laisser place à une mélodie calme et envoûtante. Quelques secondes salvatrices de répit avant que la foudre ne s'abatte encore sur moi.
Against Retiarus et Murder Of People sont massifs et misent tout sur l'impact des grattes. Honnêtement, les multiples soli aiguisés et destructurés de Uelcos et Taran me sont rentrés dans le cerveau et m'ont permis de trouver un intérêt dans ces deux titres un peu plus fade que le reste de l'album. Rien de grave car je suis un peu pointilleux et tout bon fan de headbanging ou de mosh pits trouvera largement son bonheur avec ces deux nouvelles mandales. L'ultime attaque me prend en traître avec son intro de guitare acoustique me laissant croire que Gorsed Noctis rend enfin les armes. C'est tout le contraire qui se passe car Orgy On Meridians me met définitivement à genou grâce à des passages mid-tempo indécents et le retour de chants de cochons à la Pathology ou Putrid Pile. Après un ultime headbanging de barjo, Gorsed Noctis termine son opus avec une énième berceuse qui ne me permet même pas de me relever.

Après ces neuf assauts répétés, je ne peux que m'avouer vaincu et accepter la défaite. Mon corps et mon âme ont été litéralement broyés par la technique et la violence délivrée. Malgré deux titres en demi teinte, Orgy On Meridians est franchement un très bon album, tranchant et dévastateur. Je m'attendais à ramasser mais pas à un tel degré car j'ai été surpris par la qualité des compositions et la maturité de chaque musicien. Je repars dans mes Alpes défait mais hardi d'avoir pû croiser le fer avec un groupe d'une aussi grande qualité. Respect et j'espère à bientôt sur un autre champ de bataille pour en découdre à nouveau à grands coups de glaives et de blasts...

Tracklist de Orgy On Meridians :

01. Intro
02. Anger Of The Eagle
03. Golden Sickle
04. Psychopomp
05. Damnatio Ad Bestias
06. Fighting For His Freedom
07. Against Retiarus
08. Murder Of People
09. Orgy On Meridians