Artiste/Groupe:

Gorod

EP:

Kiss The Freak

Date de sortie:

Avril 2017

Label:

Autoproduction

Style:

Thrash / Death

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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"Cet EP est le résultat d’un défi fou que nous nous sommes lancé. À la fin de 2016, on nous a proposé de participer à une tournée européenne avec des groupes de Thrash Metal (Havok, Warbringer et Exmortus). Juste avant Noël, nous avons pris la décision de sortir quelque chose de nouveau et d’adapté aux groupes et aux styles de cette prochaine tournée… Nous n’avions alors que deux mois pour créer l’ensemble, la musique, les paroles et l’artwork."

 C'est ainsi que Kiss The Freak est né...

 Que ceux qui ne connaissent pas encore Gorod lèvent la main ? Oui, toi là-bas ; eh bien tu dégages, honte à toi, je vais être dans l’obligation de te maudire, toi et ta descendance jusqu’à la fin des temps. Ben oui, comment peut-on être amateur de metal et ne jamais avoir pris le temps de mettre une oreille sur ce joyau bordelais qu’est Gorod ?

En 1997, la première mouture apparaît sous le nom de Gorgasm, et devient Gorod en 2006 afin d’éviter toute confusion avec un autre groupe américain. C’est grâce à Leading Vision et surtout à Process Of A New Decline que Gorod commence vraiment à s’imposer. La reconnaissance est grandissante depuis 2010 et le groupe enchaîne les productions de haute volée. Il propose un death technique bien rentre-dedans, avec un soupçon de jazz et de prog, histoire de rendre le tout bien plus excitant que les productions « classiques » du genre.

Le niveau technique des cinq gaillards est hallucinant, que ce soit Julien « Nutz » Deyrez au chant,, Benoît « Barby » Claus à la basse, Karol « K'roll » Diers à la batterie ou la paire de guitaristes Matthieu Pascal et Nicolas Alberny, tous sont à un niveau d’exécution irréprochable. Et si vous avez l’occasion de les croiser en live, la belle paire que je vous présente peut envoyer environ un demi-million de notes en moins de cinq minutes, avec le sourire et sans jamais sacrifier la mélodie pour autant. Stupéfiant.


Mais bon, je ne vais pas passer cette chronique à vous dire tout le bien que je pense de ce groupe, il y en aurait pour des heures. En revanche, je vais vous parler de leur nouvelle production, Kiss The Freak, un EP de cinq titres pour une petite vingtaine de minutes. Je pensais arriver en terrain conquis, sans grande surprise supplémentaire, eh bien ç'a été tout le contraire. Les bougres ont réussi à nous faire le coup du contre-pied. Je vous rassure, Gorod ne fait toujours pas de bal musette, mais des éléments thrash, punk et foncièrement rock’n roll ont été ajoutés et même si c'est l'orientation musicale voulue, cela reste assez nouveau.

Being A Jerk, qui doit être un hommage, ouvre cette galette et j’aime autant vous dire que si vous êtes amateurs de fessée thrash, vous pouvez commencer à enlever votre ceinture parce que celle-là, elle sera sévère. C’est sec, ça claque et surtout quelle énergie, à mi-chemin entre le death et le punk ! Cette énergie très directe, frontale, s’accompagne d’un chant qui martèle et de chœurs sur le refrain, le tout accompagné de solos en guise de cerise sur le gâteau, en voilà un EP qui débute bien.


Le second titre, Tony P., est un morceau plutôt Hardcore, le groupe s’aventure vers de nouvelles contrées sans jamais dénaturer son ADN. On a droit sur le refrain à un « Basket, basket, basket » à mourir de rire qui prouve encore l’envie de se faire plaisir. D’ailleurs, l’ensemble de cet EP est dans cet état d’esprit. La pochette les représente dans une version musclée, dopée, à situer entre les comics et les affiches de film d’horreur des années 50. Et même si Anise Power et Lost In Osaka se rapprochent des habitudes de compositions habituelles du groupe, ils enfoncent tout de même le clou thrash avec un couplet totalement «in your face» qui contraste avec des sonorités orientales qui s’invitent pour un contre-pied de plus. 

Et pour conclure, un choix assez original : l’auto-plagiat, enfin presque… Chronicles From The Stone Age, version 1.0, était sorti sur Leading Vision. Le groupe ne devait pas en être totalement satisfait puisque nous avons droit à une version revisitée et rallongée d’une petite minute. Une tartine de plaisir à (re)découvrir, pour un morceau totalement emblématique de la patte Gorod.

Vous l’aurez compris, cet EP a un goût de trop peu finalement. Cinq titres, c’est déjà pas mal, mais lorsque l’on atteint ce niveau de qualité, eh bien on en veut toujours plus. Ceci étant, Gorod se fait vraiment plaisir sur cet EP, et arrive à rendre ce plaisir contagieux.


Tracklist de Kiss The Freak :

01. Being A Jerk
02. Tony P. Shot
03. Anise Power
04. Lost In Osaka
05. Chronicles From The Stone Age