Gojira

Artiste/Groupe

Gojira

CD

L'Enfant Sauvage

Date de sortie

Juin 2012

Label

Roadrunner Records

Style

Death Metal

Chroniqueur

Lurk

Note Lurk

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Enfin le voilà ! Tout le monde l'attendait et ce n'est pas pour rien : Gojira, le groupe de metal français qui s'exporte le mieux dans le monde vient de sortir un album ! Et même si le groupe bénéficiait d'une bonne visibilité après From Mars To Sirius, ici, nous ne jouons pas dans la même cour : site flambant neuf, signature chez Roadrunner et carrément une invitation de Metallica à jouer au Stade de France. Rien que ça ! Il était donc difficile de ne pas entendre parler de Gojira. Et de leur nouvel album qui fait une entrée fracassante dans les charts français, classé septième au top IFOP avec cinq mille ventes (Physiques et digitales, source : loud TV) ! 

Donc le succès est au rendez-vous pour nos quatre Landais préférés. Mais qu'en est-il de l'album ? Pour être honnête, la première écoute m'a déçu. Replaçons-nous dans le contexte : Gojira est un groupe exemplaire, tous leurs albums sont géniaux (je fais partie de ceux qui aiment aussi The Way Of All Flesh, puisque c'est avec celui-ci que les polémiques ont commencé) et il y a quelques mois, ils nous sortaient un single en béton armé : prise rapide et durable. C'est donc avec la fébrilité d'un fan hystérique que j'ai pré-commandé l'album. 26 Juin, l'album est dans ma boîte aux lettres. Je le place avec déférence dans la chaîne Hi-Fi et c'est parti. Cinquante-deux minutes plus tard, l'effet est redescendu. « Quoi ? Déjà fini ? » Premier constat : je n'ai pas vu le temps passer, c'est bon signe. Deuxième constat, aucun morceau ne m'a marqué comme aurait pu le faire un Clone, un Over The Flows ou encore un Vacuity. Excepté le titre éponyme bien sûr, mais vu qu'il était connu d'avance, l'effet n'est pas le même. 

C'est donc avec un sentiment mitigé que je finis cette première écoute. 

Revenons maintenant à l'instant où j'écris ces lignes. L'album est digéré, il ne s'avère pas si mauvais, même plutôt bon. Je ne dirai rien du genre « C'est un album moyen de Gojira, mais un album de génie pour n'importe quel autre groupe ». Là n'est pas mon avis. Cet Enfant Sauvage est un bon album avec une production en or signée Josh Wilbur (Lamb of God et Limp Bizkit entre autres). Et c'est cette production que de nombreuses personnes, dont moi, reprochent à cet album, tellement maîtrisée que l'on doute de sa sauvagerie. The Way Of All Flesh, même s'il n'était plus mixé par les frères Duplantier, conservait un son assez rugueux et cet aspect « brut de décoffrage » est beaucoup moins présent sur L’Enfant Sauvage. Mais trêves de considérations sur la forme, il est maintenant temps de disséquer un peu plus en détail les onze pistes de cet album.

Avec Explosia, cela commence fort et sur de bonnes bases. Le morceau est assez habituel de Gojira, on se fait pilonner les oreilles d'entrée de jeu, une pause plus atmosphérique mais qui reste puissante et c'est reparti pour un riff qui tourne en boucle jusqu'à la fin. Seul regret : il s'éternise légèrement, excusez l'oxymore. 

L'Enfant Sauvage est à mes yeux le meilleur morceau de l'album. Le chant dégage une telle force, le riff n'est jamais lassant. Bien sûr ce n'est qu'un avis personnel mais ce morceau est pour moi l'un des meilleurs de Gojira

Viennent ensuite The Axe et Liquid Fire, deux morceaux bien sentis taillés pour les concerts. Liquid Fire était d'ailleurs en téléchargement sur le Facebook de Gojira et ce morceau ne m'avait pas vraiment convaincu.

Et voici LA surprise de l'album : The Wild Healer, ce morceau est une transition instrumentale, ce qui est traditionnel chez Gojira. Ce qui l'est moins, c'est qu'il tombe comme un cheveu sur la soupe, sans lien visible avec Liquid Fire ou Planned Obsolescence, le morceau suivant. Je ne comprends pas et si quelqu'un y trouve un sens, je l'invite à venir m'en parler sur le forum. 

On enchaîne ensuite avec Mouth Of Kala, ou l'intro à la caisse claire résonne encore dans ma tête, son tempo lent m'entraîne au dessus des champs de bataille. Il fait semblant de s'arrêter, mais tout comme la guerre, si on l'oublie trop vite, revient sournoisement. Pour finalement s'estomper en douceur. 

The Gift Of Guilt est un autre très bon morceau ; son riff en tapping vous restera longtemps dans la tête : "I'm leaving this behind – The gift of guilt " 

Même si je n'apprécie pas autant Pain Is A Master, j'aime les différents aspects et tempi que ce morceau délivre. 

Avec Born In Winter, From Mars et To Sirius ne sont pas très loin, même si la deuxième partie n'a rien à voir avec To Sirius. Encore heureux, l'auto-plagiat, ça s'appelle « manque d'inspiration », écueil que Joe a évité en composant ce morceau. 

Pour conclure l'album, il y a The Fall, morceau planant. Toutefois, les accélérations à la double viennent rompre la monotonie avant qu'elle ne naisse et le morceau s'achève sur un schmilblick de guitares saturées. 

L'album, une fois fini, laisse un léger goût de déception malgré la quantité de bonnes choses, cela doit être dû à la notoriété grandissante de Gojira, qui est proportionnelle à l'attente. On se dit « ils auraient pu faire mieux » et on râle, on critique et on enfonce. Laissons tout cela de côté, l'album est issu de quatre ans de maturation, et peut-être que c'est la seule chose qu'il faille reprocher à Gojira : L'Enfant Sauvage est extrêmement travaillé et seul le temps permettra de le digérer en profondeur. Alors, le début de la fin ou un coup de génie ?

J'ai un début de réponse vingt jours après : le CD n'a pas quitté mon lecteur, je ne m'en lasse toujours pas et le morceau L'Enfant Sauvage vaut à lui seul l'achat de l'album. 

Tracklist de L'Enfant Sauvage :

01. Explosia 
02. L'Enfant Sauvage
03. The Axe
04. Liquid Fire
05. The Wild Healer
06. Planned Obsolescence
07. Mouth Of Kala
08. The Gift Of Guilt
09. Pains Is A Master
10. Born In Winter
11. The Fall

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