Les Allemands de Finsterforst reviennent avec leur Pagan Metal pour nous proposer cette fois ci un EP. Démarche qui devient classique par les temps qui courent (Xandria, Delain, Leaves Eyes, Ghost dernièrement par exemple) pour laquelle je n'adhère que rarement, car étant le plus souvent dénuée d'un réel intérêt, et servant simplement à faire patienter le fan entre deux albums. Bref, c'est purement commercial. Sauf que Finsterforst débarque là où on ne l'attendait pas. En effet, entre la pochette et le titre, aucun doute, le groupe s'est bien marré et a dû avoir l'idée de sortir cet EP après une soirée bien arrosée. Alors si comme moi vous êtes allergiques au langage hashtag et compagnie, "Yolo" signifie "You Only Live Once" et est employé dans des situations où on compte faire quelque chose de débile. Bref c'est du langage swag de jeunes. Trop génial.

Et bien, à l'écoute de cet EP (un peu plus de quarantes minutes tout de même), on se dit que c'est effectivement du grand n'importe quoi ! Ce qui ne veut pas dire naze. On sent que le groupe, au delà de proposer quelque chose de différent, le fait bien. Au menu, cinq reprises dont une chanson traditionnelle (Wild Rover) et tout de même quatre nouveautés + une interlude. Avouez que pour un EP, ça a de la gueule ! 

Commencons par les nouveaux titres. Bien mieux que sur le précédent opus, chroniqué ici. Les morceaux sont courts et immédiats. Sur Bottle Gods le chant caverneux côtoie les cuivres venus en masse et l'accordéon, très présent. Quant au refrain, il explose tout, hymnique, tout en choeurs, qui rappelera le travail de Moonsorrow sur l'album Kivenkantaja. Si ce titre préfigure le prochain album du groupe, alors ça sera du tout bon ! Sur Auf Die Zwölf, on est dans une ligne artistique similaire. Accordéon, refrain prenant et couplets bien plus violents. Et encore une réussite. La fin, reprise avec tout l'arsenal de cuivre, est assez jouissive.

Mais l'attrait de l'EP arrive avec la chanson qui a donné son nom à l'album. Ce titre sonne exactement comme du Trollfest, à savoir un melting pot entre du metal et une BO de Emir Kusturica ! 

Les reprises sont intéressantes, à plus d'un titre. Wrecking Ball de Miley Cirus est assez fidèle à l'originale, le metal en plus. Beat It également est très bien reprise, toujours à la sauce Finsterforst, avec un pont orchestral réussi. En revanche, le tout début du titre version dubstep est totalement inintéressant, je ne vois pas l'intérêt... A titre de comparaison, je préfère la reprise faite par Inactive Messiah, qui ont vraiment réussi à sublimer ce titre.

J'avoue ne pas connaître les deux autres reprises, mais à moins d'être Allemand, pas sûr que grand monde ne les connaissent. Der durch die Scheibeboxxxer (reprise du groupe K.I.Z. ) est une sorte de titre punk fusion, auquel je n'adhère absolument pas et Das schlimmste ist wenn das Bier alle ist (reprise de Die Kassierer ) est bien plus écoutable. Elle peut faire penser dans le délire à Bloodhound Gang version allemand. Encore une fois, la fin, mâtinée de cuivres, est prenante. On termine sur la reprise de la célèbre Wild Rover (quel groupe du genre ne l'a pas reprise ?) qui se trouve être le meilleur titre de cet EP. Si l'âme du morceau a été gardé, les trompettes et la double pédale lui donnent une autre envergure ! Belle reprise. 

Voilà donc un EP plutôt intéressant, on y trouve de tout, c'est décalé et la démarche est sympa. Maintenant l'achat n'est évidemment absolument pas indispensable, mais pour passer des soirées d'hiver, ce #Yolo est un allié de choix.

Tracklist de #YØLØ :

01. Bottle Gods
02. Auf die Zwölf
03. ‪#‎YØLØ‬
04. Hangover
05. Wrecking Ball
06. Beat It
07. Der durch die Scheibeboxxxer
08. Flasche leer
09. Das Schlimmste ist, wenn das Bier alle ist
10. Wild Rover