Artiste/Groupe:

Fear Factory

CD:

Genexus

Date de sortie:

Aout 2015

Label:

Nuclear Blast

Style:

Cyber Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

17/20

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Fear Factory, le géant américain du Death Indus, est arrivé chez Nuclear Blast pour son neuvième album (je ne compte pas les remixes). Ils ont peut-être trouvé la promo sur l’album précédent un peu "cheap" de la part de leur ancien label… En tout cas, vous noterez qu'il y a de plus en plus de combos américains réputés qui signent avec le label indépendant allemand (Slayer et Fear Factory étant les deux derniers gros noms), preuve du sérieux de son travail avec les groupes.

The Industrialist, dernier opus du groupe, m'avait fait une forte impression, après quelques albums pas mauvais mais pas non plus à la hauteur de ce à quoi le groupe nous avait habitués par le passé. C'est donc dans l'espoir de retrouver un Fear Factory dans la même forme olympique que je me jette sur l'écoute de ce Genexus.
Et ça démarre formidablement bien avec Autonomous Combat System. On y retrouve tout ce que j'aime chez ce groupe : les vocaux qui oscillent entre guttural et mélodies, toujours aussi bien maîtrisés par Burton C. Bell, les riffs mécaniques impitoyables de Dino Cazares, les synthés aux sonorités futuristes de Rhys Fulber et la rythmique hypnotique, travail d’une nouvelle équipe composée de Tony Campos (basse, ex-Static X, ex-Soulfly) et Mike Heller (batterie, MalignancyAzure Emote). Oui, contrairement à The Industrialist, c'est bien un vrai batteur qui est à l'oeuvre aujourd'hui. Bon, pour être honnête, on ne peut pas dire qu'on y voit une véritable différence avec le dernier album tant la programmation de la batterie sur celui-ci était parfaite et tant cette batterie a toujours eu un beat hyper mécanique chez Fear Factory, même jouée de façon organique.
On va résumer pour faire simple et pour ne pas verser dans le track by track : si vous avez aimé l’album précédent, vous aimerez forcément celui-ci. On peut passer son temps à râler, à dire que Fear Factory n’est plus comme ceci ou comme cela, que c’était mieux à l’époque de tel ou tel album… vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes qui combinent aussi bien le Death et les ambiances futuristes ? Des morceaux tels que ce Autonomous Combat System, Protomech ou Regenerate sont de vraies tueries.



Avec Genexus (contraction de "Genesis", le début, et "Nexus", qui symbolise une connexion cellulaire), Fear Factory nous livre encore dix morceaux d’excellente facture dans ce combat qui oppose l'homme et la machine ; l’humain devenant petit à petit une machine et la machine devenant de plus en plus humaine. On est atomisé sur place par les rythmiques implacables, on est mitraillé par les riffs de Dino, on est broyé par les vocaux death de Burton, désintégré par les lignes de synthé. Ces synthés qui, je trouve, ont pris ici une place un peu plus importante (Genexus, Regenerate, Expiration Date…). La machine prend le pouvoir.
OK, cet album n'est sans doute pas exempt de petits défauts, si on veut chercher la petite bête. Il faut bien reconnaître que Burton n’a plus la voix de ses vingt ans et ses lignes vocales mélodiques ne sont plus aussi impressionnantes que sur Demanufacture par exemple. Il n’en reste pas moins qu’il assure encore sacrément (Anodized, Dielectric, Regenerate…), je le trouve même plus à l'aise que sur l'album précédent dans ce registre.
Comme souvent, Fear Factory aime terminer par un morceau plus aérien, plus mélodique. Ici, c'est le très futuriste Expiration Date, mené par les synthés de Rhys. Le titre est entièrement chanté en voix claire. Une respiration après le tir de barrage auquel on a dû faire face sur les neuf titres précédents. La fin du morceau est d'ailleurs bien planante et de facture très indus. Là encore, je sais que certains n’apprécient pas ce type de morceaux de la part du groupe ; je n’en fais pas partie, trouvant que ça s’intègre parfaitement à l’œuvre et au concept développé.
J’avais adoré The Industrialist car le groupe renouait avec les ambiances de ses premiers albums. Genexus suit la même logique.

Fear Factory est unique, aucun groupe ne sonne comme lui. Alors quand les Américains nous sortent des albums de la qualité de ce Genexus, on a deux raisons de s'en réjouir. Genexus est un album qui fête dignement les vingt ans de leur chef-d'oeuvre, Demanufacture (on pourra noter la connexion, consciente ou non, entre les pochettes respectives des deux albums).
Depuis l'album précédent, les maîtres du Cyber Metal semblent connaître une seconde jeunesse. L'Expiration Date de Fear Factory n'est donc pas pour tout de suite...


Tracklist de Genexus :

01. Autonomous Combat System
02. Anodized
03. Dielectric
04. Soul Hacker
05. Protomech
06. Genexus
07. Church Of Execution
08. Regenerate
09. Battle For Utopia
10. Expiration Date