Peu de style musicaux semblent échapper au phénomène du ‘revival’. Le Heavy Metal traditionnel connaît son lot de jeunes groupes tels Enforcer et présentement Evil Lÿn qui s’appliquent à le faire renaître de ses cendres. Certains définissent ce mouvement par l’appellation NWOTHM (New Wave Of True Heavy Metal) en référence à la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal) qui a chamboulé la scène dans les années 80. Pour les vétérans comme moi qui ont connus cette période des 80s, on peut aisément expliquer cet engouement pour ce phénomène par nostalgie, une sorte d’effet ‘madeleine de Proust’. Il est plus surprenant cependant de voir tous ces jeunes fans se prendre de passion pour les  groupes de heavy, récents ou pas, preuve que cette musique reste toujours d’actualité 30 ans plus tard.

Avec ce Disciple Of Steel, Evil Lÿn nous distille un heavy plutôt speed et mélodique. Le premier morceau Survive The Night me fait immédiatement penser aux premiers albums de Pretty Maids, la voix plutôt grave et légèrement rocailleuse du chanteur Lasse Heinonen rappelant parfois celle de Ronnie Atkins. On note d’ailleurs un changement de chanteur depuis le premier EP The Night Of Delusions qui proposait alors un chant beaucoup plus aigu.
Evil Lÿn joue habilement sur tous les stéréotypes du genre : des refrains hyper mélodiques que l’on peut reprendre à l’unisson et à tue-tête (exemple : Disciple Of Steel), des soli de guitares extrêmement bons et des riffs bien puissants qui font mouche à chaque fois. Les morceaux sont nettement plus aboutis et efficaces que sur The Night Of Delusions. Irrésistiblement, comme sur l'excellent morceau Tengel, on headbangue et tape du pied.

On retrouve bien sûr des références aux grands noms des 80s, notamment Iron Maiden ou encore le Scorpions de la grande époque (cf l’intro de Iron On Iron). Les morceaux sont plutôt variés, Evil Lÿn sachant lâcher le pied de l’accélérateur pour aller vers des contrées plus mid-tempo (Last King Of Thunder, Evil Lÿn).
A noter que le dernier titre, Valley Of The Dead Witch, est plus complexe au niveau de sa structure et que l’on y perçoit enfin une particularité, une patte Evil Lÿn ; dommage qu’il faille attendre la fin de l’album pour cela. Toujours au rayon critique, j’émets pour ma part quelques réserves sur le chant qui sonne parfois sur le fil du rasoir niveau justesse, notamment sur les passages les plus calmes et mélodiques.

Voilà donc un album dans l’ensemble plutôt réussi qui, je pense, aurait pu permettre au groupe de se faire une place dans la jungle des sorties de ce style dans les 80s. Les anciens y trouveront beaucoup de références et un appel à la nostalgie qui fonctionne plutôt bien, quant aux plus jeunes, ils auront là une bonne façon d’appréhender le heavy metal. 

Tracklist de Disciple Of Steel :

01. Survive The Night
02. Hellfire
03. Last King Of Thunder
04. Disciple Of Steel
05. Tengel
06. Iron On Iron
07. Shadow Soldier
08. Valley Of The Dead Witch