Entombed

Artiste/Groupe

Entombed

CD

Wolverine Blues

Date de sortie

1993

Label

Style

Death n' Roll

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Après deux albums incontournables dans le genre, Left Hand Path et Clandestine, Entombed offre un troisième album qui va faire lui aussi figure de référence mais pour une autre raison et dans un style musical un peu différent.

Cet album, baptisé Wolverine Blues, va donner une idée au label, Earache Records. Celui-ci trouva en effet l'idée excellente de sortir cet album avec le super-héros Wolverine en couverture pour faire le lien avec le titre de l'album. Ils ont même passé un contrat avec Marvel pour obtenir les droits. Seulement, ce ne fut pas du tout du goût des membres du groupe qui réclamèrent une autre couverture (le titre n'ayant aucun rapport avec le super-héros). Cet album (avec Wolverine) sortit tout de même en édition très limitée, accompagnée d'une mini BD Wolverine à l'intérieur. Avis aux collectionneurs. Pour les autres, cet album sortira avec la pochette ci-contre, dont on ne sait pas très bien ce qu’elle représente finalement.

Voilà pour l’emballage. Mais le contenu ? Pour ce nouvel album, le groupe récupère son chanteur emblématique Lars Goran Petrov qui avait fait une petite infidélité à Entombed le temps d'un album avec les Néerlandais de Comecon (Megatrends In Brutality). Un retour au bercail qui s’accompagne d’un changement de style assez conséquent.
En effet, grosse surprise pour les fans du groupe, le Death Metal de Entombed s’est transformé. Heureusement, l'album fut précédé du single Hollowman ; ce qui fait que les fans, justement, savaient à quoi s'en tenir en achetant l'album. Car s'il s'agit toujours de Death Metal, celui-ci est allé frayer avec un rock and roll bien crasseux à la Motörhead pour obtenir ce résultat particulièrement groovy. Les titres sont concis et vont directement à l'essentiel. Effectivement, Motörhead s'avère être l’une des influences principales du combo suédois et ce, depuis toujours. La différence, c’est que maintenant, ça s'entend !
Le groove de la batterie, bien soutenu par la basse de Lars Rosenberg (Eyemaster, Rotten Soil, Hollowman, Blood Song) nous montre que Nicke Andersson avait envie de varier son jeu. Il va d'ailleurs aller fonder très rapidement après cet album The Hellacopters, un groupe de rock où il va pouvoir donner libre cours à ses influences, mais en tant que guitariste / chanteur cette fois-ci. Les deux guitaristes, Alex Hellid et Uffe Cederlund, rivalisent de solos bien torchés (Contempt, Blood Song) et de riffs bien gras (Eyemaster, Full Of Hell, Hollowman). De son côté, L. G. Petrov beugle toujours mais de façon moins extrême que par le passé.
Les titres et les paroles des chansons véhiculent pas mal de clichés du Metal (Blood Song, Full Of Hell, Demon, Heavens Die...), mais on sent que c'est fait avec un certain second degré (j'adore l'intro de Out Of Hand : "- I Am Jesus Christ ! - No, you're not, you're dead !") et puis ça n'empêche pas le groupe de balancer de grandes vérités ("Humanity is the biggest cancer ever to be seen" - Contempt). C'est un énorme FUCK! qui clôt le dernier chapitre, comme pour résumer l'état d'esprit de cet album.
Le son particulier du groupe, le "Swedish sound", celui qu’ils ont tout simplement inventé, est toujours là. L’album est d’ailleurs toujours produit par leur producteur attitré, Tomas Skogsberg, et mixé aux fameux Sunlight Studios que quasiment tous les groupes scandinaves de Death rêvent d'investir pour obtenir justement ce rendu à décorner les bœufs. Mais ce son est ici tout de même plus rond, plus chaud et moins agressif que d'habitude.
Après avoir grandement influencé la prolifique scène scandinave du Death Metal, avec Wolverine Blues, Entombed venait d'inventer le Death n'Roll.

Bien sûr, ce virage artistique ne va pas ravir tout le monde. Les fans purs et durs de Death sans concession ne vont pas apprécier cet album trop rock and roll à leur goût. Entombed va certainement perdre une partie de son public avec la sortie de Wolverine Blues mais en comparaison du nombre de fans gagnés avec cet album de Death and Roll assez accessible même pour des oreilles réfractaires au Death Metal en temps normal, le choix artistique se révèlera finalement gagnant. D’ailleurs, l’album suivant, To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth enfoncera encore un peu plus le clou dans un Death de plus en plus rock and roll et groovy. C’est après que les choses vont légèrement se gâter…

 

Tracklist de Wolverine Blues :

01. Eyemaster
02. Rotten Soil
03. Wolverine Blues
04. Demon
05. Contempt
06. Full Of Hell
07. Blood Song
08. Hollowman
09. Heavens Die
10. Out Of Hand

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