Enslaved

Artiste/Groupe

Enslaved

CD

Axioma Ethica Odini

Date de sortie

Septembre 2010

Style

Black Metal Progressif

Chroniqueur

Xav

Note Xav

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Le parcours d'Enslaved en presque vingt ans d'existence est exemplaire. A chaque album, on ne sait pas à quoi s'attendre et je ne sais pas pour vous mais moi j'aime ça, les surprises. Le groupe a réussi à faire cohabiter black metal et rock progressif, cherchant toujours à repousser ses limites pour enfanter des chefs d'oeuvre tels que Isa et Ruun. Mais voilà, il y a deux ans, Vertebrae avait déçu beaucoup de fans, le jugeant trop calme et manquant de titres vraiment marquants. Même si cela restait de la bonne musique, on était en droit d'espérer mieux. Voyons voir ce que nous ont concocté les norvégiens cette fois-ci.

Si les fans de la première heure attendent un album agressif de pur black metal, ce n'est pas encore pour cette année.  En effet, le premier constat est que Herbrand Larsen est à l'honneur : ses parties de claviers mais surtout son chant clair sont omniprésents. Que les amateurs des vocaux extrêmes de Grutle Kjellson se rassurent car ceux-ci sont aussi bien représentés. D'ailleurs on entend les deux types de voix sur toutes les chansons, ce qui est maintenant la marque de fabrique du groupe. Cet album est ambitieux, comme toujours avec ces loustics là, avec des titres presque tous au delà des sept minutes. Les arrangements sont soignés, en particulier sur Singular et ces variations autour de ce splendide riff central. Un des riffs de l'année en ce qui me concerne, ah ce bon Ivar Bjørnson !  D'autres morceaux sont des petits bijoux. Raidho par exemple, s'il n'étonne pas vraiment par sa structure, est d'une puissance rare, rehaussée par une production irréprochable. Le départ en fanfare de The Beacon puis sa progression subtile en font aussi un de mes morceaux favoris, tout comme Waruun et ses growls sur la partie calme contrastant avec la voix claire sur la partie rapide.

Ce skeud est du genre qui ne se révèle qu'après de nombreuses écoutes. Du genre même qui fait enrager l'auditeur lors des deux ou trois premières écoutes mais qui, pour peu que l'on soit patient, a une autre saveur une fois digéré. Une écoute au casque est de rigueur pour pouvoir entendre toutes les subtilités. Quelques détails font un peu baisser la note comme le jeu du batteur Cato Bekkevold que je trouve trop sobre. Il se contente d'accompagner, certes sans aucune faute de goût, mais j'aurais aimé quelque chose de plus inventif, de moins académique. Ensuite, certaines parties peuvent rebuter comme le refrain de Ethica Odini qui gâche le sublime riff principal. Enfin, Giants est une compo aux petits oignons avec intro doomesque, montée crescendo, belles mélodies et final reprenant l'intro. Du grand art mais il manque ce petit quelque chose indéfinissable qui rend dingue.

Les Scandinaves nous livrent un très bon album, c'est une certitude. Mais quant à savoir si c'est un album génial ou juste un bon album, je me dis qu'il doit mûrir encore quelques semaines. En particulier les deux derniers titres qui me paraissent pompeux mais, qui sait, dans un mois j'aurai peut-être changé d'avis. A apprivoiser donc.

 

Tracklist de Axioma Ethica Odini :

1. Ethica Odini
2. Raidho
3. Waruun
4. The Beacon
5. Axioma
6. Giants
7. Singular
8. Night Sight
9. Lightening

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