Amis amateurs de Metal symphonique avec chanteuse, voici un nouveau groupe qui pourrait bien retenir votre attention. Emëra (la "lumière terrestre" dans la mythologie grecque) nous vient de Bordeaux et a sorti cette année son premier album, entièrement produit et distribué par le groupe. Emëra se compose de Virginie Berguin (chant) et Yohan Berguin (claviers), les deux compositeurs des textes et des musiques, Nicolas Delbasty (batterie), Eric Sarrade (guitares) et David Teullet (basse).
Comme très souvent pour les albums de ce style musical, Leap In The Dark s’ouvre sur l’intro symphonique de rigueur du même nom. C’est donc avec Painter Of Memory que les choses sérieuses commencent. Tout de suite, on s’aperçoit que le son est correct pour une autoproduction (quand je pense que des groupes confirmés que je ne citerai pas n’arrivent pas à obtenir un son au moins aussi bon avec leurs gros moyens. Non, je n’ai pas cité le dernier Judas Priest…). A l’écoute de ce début d’album, on se dit que Emëra essaye d’imposer dès ce premier jet sa propre personnalité et n’essaye pas de singer qui que ce soit. Bien sûr, et c’est tout à fait normal pour un jeune groupe, on sent poindre par moments les influences de certains groupes phares du Metal symphonique, Nightwish en tête (ce dont le groupe ne se cache pas puisqu’il leur arrive de reprendre du Nightwish en concert). Mais l’on note que leur Metal symphonique a des atours progressifs par moments (c’est notamment assez évident sur le dernier morceau, Out Of Breath). C'est sur ce genre de titre (peut-être le meilleur de l'album) que l'on sent que le groupe ne se limite pas aux influences symphoniques et possède une palette d'influences assez large. La partie instrumentale en fin de morceau est vraiment excellente.
Le groupe a le sens de la mélodie. Quelques titres retiennent l'attention dès la première écoute (Moon Of Hope, Blood River, Once Upon A Time), dotés d’un refrain ou d’un solo bien sympathique. Par contre, petit défaut, le chant est mixé un peu trop en avant et le synthé un peu trop en retrait. Du coup, à l’écoute, on se focalise sur le chant de Virginie qui est perfectible. Sur certains morceaux, sa voix parait presque limite et manque d’amplitude. Mais je pense que c’est vraiment la prod’ qui ne lui rend pas justice car, pour défendre cette pauvre Virginie, sur la version live du morceau Wind (la ballade de l’album) que vous pouvez écouter ci-dessous, le chant est déjà bien plus en place que sur la version studio.
Cela me fait dire que ce groupe possède déjà le potentiel et qu’avec une production plus professionnelle et une oreille extérieure sur leur travail, il pourrait bien passer rapidement au niveau supérieur. C’est tout ce qu’on lui souhaite.
Notons enfin que le groupe a très bien fait les choses pour son premier album car la pochette est très belle (œuvre de Camille Alquier) et le CD est livré dans un digipack. Une carte de visite sympa et un groupe à soutenir.
Tracklist de Leap In The Dark :
01. Leap In The Dark 02. Painter Of Memory 03. Once Upon A Time 04. Moon Of Hope 05. Despair 06. Blood River 07. Elements 08. The Last Flight 09. Wind 10. Out Of Breath