C H R O N I Q U E
En provenance de Toulouse, Drawers officie dans le stoner rugueux et sort ce mois-ci son deuxième album. Le groupe existe depuis 2006 et a déjà un album et un split (avec Hangman's Chair) à son actif ainsi qu'une expérience scénique déjà touffue.
Cet éponyme commence par Once And For All sur un bon gros riff rentre-dedans, avant que la voix rocailleuse de Niko Bastide fasse son entrée. L'ambiance stoner se poursuit jusqu'au refrain et cède soudainement sa place, et pour quelques mesures seulement, à un style plus proche d'un sludge graisseux qui reviendra sur la fin du morceau. Ce changement de style un peu déroutant, s'accentue avec l'ouverture sur un blast du morceau suivant, Mourning. Les guitares se font moins écrasantes pendant quelque temps avant de replonger dans un son stoner conventionnel. Et avec ces deux morceaux l'ensemble des qualités et des défauts de cet album apparaissent.
Dans les qualités on a un paquet de riffs bien foutus, puissants et carrés, un son d'une qualité tout à fait correcte et l'apparition d'ambiances un peu différentes dans la musique du groupe. Mais cette diversité d'ambiances est globalement mal maîtrisée, mal amenée et tombe donc souvent un peu à plat. La construction des morceaux est déroutante, Drawers passant d'un stoner classique à un sludge plus rugueux en une demi-seconde et laisse l'auditeur un peu sur le carreau. Le chant est parfois un peu à côté également, forçant un peu trop sur la fibre mélancolique que l'on trouve parfois dans le stoner.
Drawers propose un album en demi-teinte qui possède à la fois de nombreuses qualités mais malheureusement quelques défauts de construction trop visibles. Peut-être que certains aimeront ces ruptures de ton multiples mais personnellement j'ai trouvé cela parfois surfait. Drawers n'est pas excécrable (loin de là !) mais manque de maturité ou d'une direction plus précise.
Tracklist de Drawers :
01. Once And For All 02. Mourning 03. It's All About Love 04. Bleak 05. Take Stock 06. Shadow Dancers 07. Words 08. Détour
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