C H R O N I Q U E

Sur la chronique du premier album de Doomed paru il y a quelques mois et qui était une auto-production, je concluais en appelant les labels à s'intéresser rapidement à ce groupe en devenir. C'est désormais chose faite puisque Doomed travaille maintenant avec le label Solitude Productions.
Mis à part ce changement de taille, Pierre Laube, artiste allemand multifonctions, a tout de même pris en charge l'entière réalisation de son album puisque ce petit dernier, tout comme le prédécesseur, a été créé de A à Z par lui seul. Il joue tous les instruments, s'est occupé des programmations et de la production et a même réalisé l'artwork. Un artwork très proche de celui de The Ancient Path, tout en ombre chinoise sur fond vert. Un style particulier mais qui, déjà, nous propose quelque chose d'assez original et qui correspond tout à fait à la musique pratiquée par Doomed. 

Ce second album fait donc suite à The Ancient Path qui est sorti au mois de mars. Deux albums en l'espace de dix mois, cela montre déjà que Herr Laube a des démangeaisons ou tout du moins, qu’il déborde de créativité. Tant mieux.
Musicalement, on repart sur les bases de l'album précédent : un Doom bien oppressant et bien sombre, assez dépressif (il faut dire que le titre de l’album nous donne déjà une bonne idée du contenu, à ce niveau).
Downward démarre de la manière dont s'est terminé The Ancient Path : un morceau où Pierre alterne deux types de voix, des grognements bien caverneux et une voix claire, plus mélodique. Un très bon point puisqu'il s'agissait de mon morceau préféré sur l'album précédent. Ce type de compo donne une certaine fraîcheur à ce Doom écrasant et casse la monotonie qui pourrait s’installer (ce qui est assez fréquent dans le Doom, malheureusement).
Sur le second morceau, toujours aussi sombre, quelques choeurs apparaissent en soutien. Les guitares ont cette fibre mélodique que l'on trouve chez les groupes scandinaves du style. On pense notamment un peu aux premiers albums de Swallow The Sun. Un second très bon point, donc.
The Ancient Path (pas le premier album mais le titre présent sur ce nouvel opus) nous apparaît encore plus sombre. Sa longueur (neuf minutes) y est peut-être pour quelque chose. Mais quelques éléments viennent aérer l’ensemble comme les quelques voix claires au début et le solo sur la fin.
Le voyage dans les abysses continue avec A Wall Of Your Thrones, Restless et Leave. La chute vertigineuse du personnage de la pochette semble sans fin. On sombre avec lui dans les ténèbres grands ouverts. Et si parfois on entrevoit la lumière avec quelques passages mélodiques de guitares (toujours cette touche scandinave bien présente), ce n’est que pour mieux apprécier l’obscurité totale qui suit.
Comme tout album de Doom qui se respecte, les titres sont assez longs, entre sept et neuf minutes. Le seul qui n’atteint pas les six minutes étant le dernier morceau qui est un peu différent du reste puisqu'il s'agit d'une chanson folklorique russe remise au goût du jour et "doomisée". Un titre dont le chant est essentiellement fait de chœurs, à la russe. Un morceau plaisant et qui s’inscrit complètement dans la continuité de l’œuvre par son côté mélancolique.

Doomed propose donc un album dans la continuité du premier essai. Un Doom bien ficelé, qui vous tiendra en haleine de la première à la dernière note. On n’en demande pas plus. Avis aux amateurs du genre.

Tracklist de In My Own Abyss :

01. Downward
02. Alone We Stand
03. The Ancient Path
04. A Wall Of Your Thrones
05. Restless
06. Leave
07. Ах ТЫ, степЬ широкая

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