Artiste/Groupe:

Dio

CD:

Live In London - Hammersmith Apollo 1993

Date de sortie:

Mai 2014

Label:

Eagle Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Encore un live de Dio ? Oui, encore... D'ailleurs, celui-là est sorti il y a un an et ce n'est qu'aujourd'hui que je me penche dessus. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. Ce Live In London un peu spécial car il nous replonge dans une partie controversée de la carrière de Ronnie James Dio. 1993, c'est l'année où est sorti Strange Highways, le sixième album du groupe... et pas le plus populaire de sa discographie, c'est le moins que l'on puisse dire. Sauf que voilà : votre serviteur aime Strange Highways. Oui, ce disque ne sonne pas comme du Dio traditionnel. Le groupe a tourné le dos aux années 80 et a adopté un style et un son plus lourds et agressifs. Ceux qui voulaient du rab de dragons, de démons ou d'arc-en-ciel n'ont pas tous accroché... Moi, j'ai beaucoup apprécié tout comme j'ai aimé le Dehumanizer de Black Sabbath paru en 1992. Ces deux disques sortis à un an d'intervalle sont très proches et la comparaison n'est pas usurpée. Si ce Live In London a au moins un mérite, c'est de mettre en avant un disque qui n'a pas obtenu l'attention qu'il méritait car, sérieusement, Strange Highways était quand même une belle pièce de heavy metal. Moins rock et mélodique qu'auparavant, c'est sûr, mais sacrément solide... C'est mon avis et je le partage. Mais évidemment, Strange Highways mis à part, ce live a d'autres qualités. Parlons-en !

Live In London est un concert heavy, intense, livré avec force et conviction et servi par un son plus que convenable. La batterie du fidèle Vinnie Appice sonne de façon tout à fait correcte mais semble un poil en retrait par rapport au reste, ce sera le petit bémol. La basse de Jeff Pilson (ex-Dokken) est bien présente et vrombit de très belle manière. La guitare ultra-heavy de Tracy G apporte beaucoup de consistance à l'interprétation des morceaux joués ici mais évidemment, la personne vers laquelle toutes les oreilles se tournent n'est autre que Ronnie James Dio qui, une fois de plus, nous épate. A l'époque, il a cinquante et un ans... et quand on sait à quel point il était encore bluffant à soixante, on ne s'étonnera (presque) pas de le trouver aussi bon en 1993. Quelle puissance, quelle justesse, quel coffre, quelle intensité... bref, quelle claque !
Et puis, il y a le répertoire. De bons musiciens et un grand chanteur ne font pas tout. Certains (ceux qui n'aiment pas le fameux album mis en avant lors de cette tournée) commencent à lever un sourcil... c'est bien normal. Sauf qu'il ne faut quand même pas oublier qu'à côté des nouvelles chansons, on trouve de beaux classiques. Stand Up And Shout, Don't Talk To Strangers, The Mob Rules, Children Of The SeaHoly Diver, Man On The Silver MountainThe Last In Line, Heaven And Hell, Rainbow In The Dark, We Rock... c'est quoi ? Du pipi de chat ? Ok, j'en vois déjà dans le fond qui lèvent le doigt, ricanent et pensent qu'ils vont me déstabiliser en révélant que certaines de ces compos ne sont pas jouées en entier... Oui, c'est vrai, on le sait, Dio aime bien les medleys, il a toujours fait ça, il y en a dans tous ses live, celui-ci n'échappe pas à la règle. Vous êtes contents de vous, les glandeurs du fond ? Donc oui, les compos de Black Sabbath et Rainbow ne sont déjà pas très nombreuses et, en plus, elles sont tronquées. On aurait aimé en avoir plus... à la place des solos de batterie ou de guitares franchement pas indispensables, par exemple. Voilà pour les imperfections. Parce qu'à part ça, c'est très fort. Vous l'aurez remarqué, pour ce qui est des morceaux plus anciens, il n'y a que des titres des deux premiers (et meilleurs) albums de Dio. Ils sont parfaitement interprétés par un groupe en grande forme et Tracy G (guitariste souvent critiqué car pas dans le même moule que ses prédécesseurs) ne démérite pas. Il leur rend justice tout en se les appropriant car il ne décalque pas le jeu de ceux qui sont passés avant lui. Rien que pour cela, cette double galette est intéressante. Et puis, il y a les nouvelles compos (au nombre de six) sur lesquelles Ronnie se montre plus agressif que jamais (écoutez son chant sur Pain, c'est impressionnant) et qui renforcent l'aspect bien heavy de ce show.

Au final, on a beau être tenté de râler en raison des nombreux albums live de Dio déjà en circulation (phénomène amplifié depuis la disparition prématurée de ce chanteur légendaire), on n'en fera rien... ou alors pas trop fort. Comme je le disais en introduction, ce Live In London se distingue de la plupart des autres concerts disponibles jusque-là et apporte son lot de raretés. Je suis personnellement ravi d'avoir un tel enregistrement entre les mains car je n'ai pas eu la chance d'assister à cette tournée et aucun témoignage de cette époque n'avait vu le jour auparavant. Comme en plus, le produit proposé est de qualité et que Ronnie James Dio est en grande forme vocale, pourquoi se priver ? Aucune raison, en effet, sauf si vous n'êtes pas friand d'albums live ou que, vraiment, vous détestez le Dio de cette époque... ce qui est mal... mais que voulez-vous, on ne peut vous forcer à avoir bon goût, n'est-ce pas ? 

Allez, quittons-nous avec un extrait (vidéo... bien que je n'ai que la version audio en ma possession) qui devrait vous convaincre de la pertinence de ce Live In London :

Tracklist de Live In London - Hammersmith Apollo 1993 :

CD 1

01. Stand Up And Shout
02. Strange Highways
03. Don't Talk To Strangers
04. Evilution
05. Pain
06. The Mob Rules
07. Children Of The Sea
08. Holy Diver
09. Heaven And Hell
10. Man On The Silver Mountain
11. Drum Solo
12. Heaven And Hell (reprise)

CD 2

13. Jesus Mary & The Holy Ghost
14. Hollywood Black
15. The Last In Line
16. Rainbow In The Dark
17. We Rock
18. Here's To You