Artiste/Groupe:

Devourment

CD:

Obscene Majesty

Date de sortie:

Août 2019

Label:

Relapse Records

Style:

Brutal Slam Death

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

14.5/20

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J'ai gardé un souvenir très mitigé du dernier Devourment en date, Conceived In Sewage, un peu mi-figue mi-raisin qui montrait un groupe un peu en retard par rapport aux évolutions de la scène brutal death. Plus aussi brutal et suffocant qu'avant, mais pas assez technique pour proposer quelque chose d'intéressant. Autant dire que je n'avais pas beaucoup d'espoir pour ce groupe texan.
Obscene Majesty va quelque peu démentir cette affirmation en ce qu'il renoue clairement avec la brutalité d'antan, à l'époque où Devourment avait remué des tripes à grands coups de slam death terrifiant et sans compromis.

Il suffit pour cela d'écouter le premier morceau, dont le son indique tout de suite qu'on a affaire à de l'extrême au-delà de l'extrême, malgré un traitement bien plus moderne que les premières sorties du groupe (et heureusement). Le son de gratte, notamment, est beaucoup plus agressif, les parties vocales gutturales comme il se doit et la batterie propose un jeu varié et nerveux. A l'instar du précédent, les plans slam ne sont pas légion, au point que ce n'est qu'à la moitié du second morceau que l'on entend le tout premier passage rythmique typique du groupe.

Autre chose étonnante, les compos sont en moyenne très longues, plusieurs dépassant les six minutes. Aucun album de Devourment n'est aussi long, exercice périlleux s'il en est dans un style où l'on peut aisément s'empêtrer dans des plans redondants et répétitifs au point d'ennuyer profondément l'auditoire. On est tout de même rassuré à l'écoute de la première compo, six minutes sept secondes au compteur : ça assure du début à la fin. Même commentaire pour Profane Contagion et Sculpted In Tyranny, ce dernier étirant jusqu'au fade out un plan simple mais efficace.

Devourment ne fait toujours pas dans la finesse, ça reste du brutal/slam death débile. Mais les plans slam et les gravity blast sont mieux dosés, mieux placés, plus efficaces. Le musique reste lourde, mais dans le bon sens du terme. Les riffs, sans technique particulière mais loin d'être bidon, accrochent très bien l'oreille.

Pour être franc, il y a bien entendu des longueurs sur cet album. Les riffs n'étant, on s'en doute, pas spécialement mélodieux, on sent par moment de la redondance entre les compos. Mais le groupe a trouvé un bon équilibre entre accélérations et décélérations et les morceaux gardent tous une certaine dynamique qui trompe régulièrement l'ennui.

Comme j'ai énormément de mal à trouver mon bonheur en brutal death ces derniers temps, peut-être ai-je revu mes exigences à la baisse, et peut-être Devourment en a-t-il bénéficié. Toujours est-il que l'impression que j'ai eue de cet album à la première écoute ne m'a pas trompé : il s'agit bel et bien d'une sortie de qualité de la part d'un groupe dont je n'attendais pourtant plus guère.

 

Tracklist d'Obscene Majesty :

01. A Virulent Strain Of Retaliation
02. Cognitive Sedation Butchery
03. Narcissistic Paraphilia
04. Arterial Spray Patterns
05. Profane Contagion
06. Dysmorphic Autophagia
07. Sculpted In Tyranny
08. Xenoglossia
09. Modum Sui Morte
10. Truculent Antipathy

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