Artiste/Groupe:

Deathwhite

EP:

Solitary Martyr

Date de sortie:

Juillet 2015

Label:

Autoproduit

Style:

Dark Metal

Chroniqueur:

El Piotr

Note:

13/20

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Chers lecteurs, sortez vos mouchoirs, le Dark Metal est au sommaire de cette chronique. Et alors que notre petit être sera tout compressé de douleur à l’écoute d’une musique si mélancolique, on pourra se demander si la simplicité du riff rime avec ennui. 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, penchons-nous sur Deathwhite. Rapidement, car le combo se distingue indéniablement par son amour du secret. Ce que nous savons : Solitary Martyr suit de près Ethereal, EP datant de Juillet 2014 ; le groupe évolue dans un style de dark metal assez direct ; la pochette de cet EP envoie du bois. Et c’est tout.

Mais qu’importe les mystères, seule compte la musique. Mais si. Et il y a beaucoup à dire sur cette dernière, malgré les maigres vingt-cinq minutes exploitables qui composent Solitary Martyr

Tout d’abord, l’introduction de cette chronique s’avère être légèrement hyperbolique : Deathwhite n’essaie pas de nous arracher nos larmes à tout prix. En vérité, seuls le chant et les quelques phrasés de guitare acoustique frappent de leur mélancolie, les autres éléments des compositions se distinguant par leur sobriété. Et c’est ici que réside le problème. Car si le chant nous happe vraiment aisément, que la guitare acoustique instaure en un rien de temps une atmosphère nostalgique des plus réussies, le reste est d’un fade consommé. Cela s’avère d’autant plus dommageable que le groupe montre qu’il est capable de produire des sections mélodiques solides à la guitare, à même d’appuyer le chant. Suffer Abandonment en est un exemple parfait, en ce qu’il juxtapose des contrechants à la guitare clairement opportuns à des riffs mous, sans intérêt évident. Alors certes, la simplicité des parties de guitare permettent en une certaine mesure la mise en valeur du chant. Effectivement, l’unique présence du son froid de la guitare sans riff percutant peut être une participation suffisante à l’instauration de l’univers du groupe. Mais il est vraiment délicat de ne pas ressentir la platitude de ces lignes de guitare, tant leur son est imposant. Il tranche véritablement avec leur utilisation. Le contraste instauré reste intéressant en lui-même, mais il ne semble pas être appliqué justement.

L’écoute de l’album n’en est pas pour autant désagréable. Les interludes acoustiques sont une vraie réussite, même s’ils s’effacent promptement. Ils insufflent instantanément une tension certaine propre à redynamiser les titres qui les contiennent. De même, l’efficacité des mélodies chantées est indéniable. La conclusion de Solitary Martyr en est l’illustration la plus criante : le chant porte littéralement le titre pour lui donner cet air grandiose et tragique. Le son même des guitares permet l’instauration d’un climat mécanique et inhospitalier que vient rompre la chaleur du chant. La lourdeur de la batterie exacerbe quant à elle l’oppression véhiculée par les compositions.

Une qualité doit être reconnue à Deathwhite, quels que soient les regrets éprouvés suite à l’écoute de Solitary Martyr : la retenue. Le groupe ne verse clairement pas dans le mielleux putassier, et c’est appréciable. Il ne reste plus qu’à attendre le premier album du groupe afin de vraiment juger de leur identité et de leurs capacités de renouvellement. 

 

Tracklist de Solitary Martyr :

01. Pressure
02. Suffer Abandonment
03. Vein
04. Solitary Martyr
05. Only Imagined